La Cour d’assises de Dakar a condamné Abdou Kanté, mardi, à douze de travaux forcés pour le meurtre du docker Seydou Bâ Camara.
Les faits ont eu lieu dans la nuit du 2
au 3 septembre 2008, vers 23 heures. Une quinzaine de jeunes guinéens
déchargeaient de la marchandise de trois camions près des magasins où
Abdou Kanté était veilleur de nuit.
L’un des jeunes guinéens, Seydou Bâ Camara, qui dormait profondément sur
un banc non loin du lieu de travail de l’accusé, s’est relevé vers 2
heures du matin avant d’uriner près de la porte d’un des magasins dont
l’accusé assure la surveillance.
Abdou Kanté, le veilleur de nuit, a souligné que lorsqu’il a interpellé
la victime sur son geste, celle-ci l’aurait insulté de mère en soussou.
Seydou Bâ Camara lui a ainsi tourné le dos. C’est en ce moment précis
qu’Abdou Kanté lui a administré un violent coup de gourdin à la nuque.
Évacué à l’hôpital, la victime Camara est décédée le lendemain. Le
certificat médical fait état d’un traumatisme crânien et d’hémorragie
interne. Informé du décès de Seydou Bâ Camara par un de ses amis,
l’accusé a cherché à fuir pour se rendre à Touba auprès de sa première
épouse. Il a été finalement interpellé dans un bus à Diamaguène et mis
sous mandat de dépôt le 8 août 2008 pour meurtre.
Devant la barre de la Cour d’assises, le veilleur de nuit, Abdou Kanté
n’avait qu’un seul moyen de défense. ''La victime m’a insulté de mère en
langue soussou'', a-t-il déclaré.
''Comment vous avez compris qu’il vous insultait dans cette langue?'',
lui a demandé le président. ''Certes, je ne comprends pas cette langue
mais je parviens à détecter les insultes en soussou'', a rétorqué
l’accusé.
La victime, lui a rappelé le président de la Cour, ne présentait aucun
danger. «Elle n’était pas armée, il dormait», ajoute-t-il. «Je reconnais
qu’il n’était pas dangereux mais il m’a insulté», a admis le mis en
cause. Mais «je n’avais pas l’intention de lui donner la mort», a
indiqué l’accusé.
Interpellé sur son intention de fuir à Touba quand il a appris le décès
de son protagoniste, Abdou Kanté a souligné qu'il n'avait pas
l’intention de fuir. ''Je devais me rendre à Touba pour informer ma
famille de l’accident’’, a-t-il fait savoir.
Agé de 49 ans, Abdou Kanté, marié à deux épouses et père de neuf
enfants. Il n’a jamais fréquenté ni l'école coranique ni celle
française. Kanté se dit un baye-fall.
Dans ses réquisitions, l’avocat général a souligné que l’arme utilisée a
atteint une partie sensible du corps, la nuque. Selon lui, le coup a
été volontaire et la partie visée sensible.
‘’C’est avec désinvolture et méprise qu’il a donné un coup à une
personne qui lui était de dos’’ a ajouté Djibril Bâ. ‘’Il ne mérite
aucune circonstance atténuante car il a tenté de fuir afin de se
soustraire à l’action de la justice’’, a-t-il dit, avant de requérir les
travaux forcés à perpétuité.
L’avocat de la défense a pour sa part indiqué que ‘’ la nature de l’arme
n’a jamais été prouvée. On ne sait pas si un gourdin ou u autre type
d’arme. Aucun élément ne le prouve dans le dossier’’.
‘’Il n’avait pas l’intention de donner la mort et il n’avait pas intérêt
à le tuer. L’intention n’est pas prouvée dans le dossier’,’ a ajouté
Me Fatima Sall.
Me Sall a ainsi demandé la disqualification du meurtre en coups mortels
avant de demander une application bienveillante de la loi pour son
client.
La cour, après l'avoir a reconnu coupable de meurtre, l'a condamné à douze ans de travaux forcés
SKS/AD
1 Commentaires
Qui..
En Mars, 2013 (07:36 AM)Participer à la Discussion