Une proposition de loi entend bannir l'IVG, déjà difficile d'accès dans ce pays catholique. Des milliers de personnes se sont réunies devant le Parlement samedi.
Des milliers de personnes vêtues de noir ont manifesté samedi devant le Parlement polonais contre une proposition de loi bannissant totalement l’avortement dans ce pays gouverné par la droite conservatrice catholique, où la législation est déjà l’une des plus restrictives en Europe.
La semaine dernière, la proposition d’initiative citoyenne déposée par le comité «Stop Avortement», interdisant complètement l’IVG, à une exception extrême près - lorsque la vie de la femme enceinte est en danger immédiat - a été admise aux travaux parlementaires, par le vote d’une forte majorité des députés.
«On veut des médecins, non pas des policiers»
Samedi, réunis sous le mot d’ordre «Finies, les blagues !», à l’appel d’un comité «Sauvons les femmes», les manifestants ont brandi des drapeaux noirs et des pancartes : «Stop aux fanatiques au pouvoir», «On a besoin de soins médicaux, non pas de ceux du Vatican» ou «On veut des médecins, non pas des policiers».
«Je suis vraiment en colère contre ces mecs en costumes qui veulent décider de la vie de gens qui se trouvent parfois dans des situations insupportables», a déclaré Anna Blumsztajn, une professeure de lycée venue manifester.
Le comité «Sauvons les femmes» a annoncé une prochaine collecte de signatures en faveur d’une initiative législative européenne assurant l’accès garanti à un avortement légal, à l’éducation sexuelle et à la contraception.
Jusqu'à 5 ans de prison pour les patientes et les médecins en cas d'IVG
«Dans quelques mois, je vous demanderai votre aide pour réunir plus d’un million de signatures. Elles seront destinées non plus à ceux qui nous méprisent mais à ceux qui vont nous écouter», a déclaré Barbara Nowacka, membre du comité «Sauvons les femmes».
La version actuelle du projet débattu au Parlement prévoit une peine de prison pouvant atteindre cinq ans tant pour les médecins et autres personnes participant à l’IVG, que pour les patientes elles-mêmes, mais autorise le juge à renoncer à punir ces dernières.
Les évêques polonais, qui appuient le principe général d’interdiction, se sont également prononcés contre une sanction pénale contre les femmes ayant eu une IVG.
L’actuelle loi en vigueur autorise l’avortement dans trois cas : risque pour la vie ou la santé de la mère, examen prénatal indiquant une grave pathologie irréversible chez l’embryon et grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste.
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Anonyme
En Octobre, 2016 (11:39 AM)Participer à la Discussion