La semaine dernière, Karim Wade a fait face au Procureur spécial près la Cour de répression de l'enrichissement illicite, à trois reprises, pour les besoins de la préparation de la mise en demeure qui lui a été servie vendredi dernier.
Mais, parallèlement à l'affaire des quatre-vint dix-huit (98) milliards de la Julius Baër Bank de Monaco qu'il devra justifier, Karim se prépare à faire face au président de la Commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite, Cheikh Tidiane Bèye et ses collègues qui vont l'auditionner dans le fond sur le dossier d'enrichissement illicite supposé de six-cent quatre-vingt quatorze (694) milliards de francs Cfa, pour lesquels il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 17 avril 2013.
sources nous disent que les magistrats se préparent à ce face-à-face. Ils ont quasiment bouclé l'audition des témoins et vont convoquer les inculpés, dont Karim Wade, avant la fin du mois de septembre.
17 Commentaires
Xeme
En Septembre, 2013 (12:50 PM)Petition
En Septembre, 2013 (12:52 PM)Wakh Katou Deug
En Septembre, 2013 (12:52 PM)John
En Septembre, 2013 (13:07 PM)-Affaire alex ségoura
-Affaire Maitre babacar seye
-Affaire sudatel
-Affaire talla sylla
-Affaire des licences de peche...
Firama
En Septembre, 2013 (13:10 PM)Nte
En Septembre, 2013 (13:11 PM)Il paraît que M. Sémou Mama Diop est un écrivain. Il paraît qu’il incarne aujourd’hui, avec quelques autres, la nouvelle garde de la littérature sénégalaise. Il paraît même, affirment les plus hardis, que M. Sémou Mama Diop aurait du talent.
Je dois alors être tombé sur le mauvais livre : car si M. Diop a quelque talent, j’en ai en vain cherché une trace dans son roman Thalès-le-fou.
L’histoire, s’il y en a une, a pour cadre Wakogne, un quartier embourbé dans une profonde misère au sein d’un pays imaginaire, la République démocratique du Jolof. Le narrateur, Thalès, est un fou. Et à travers sa parole de fou, s’incarne toute une galerie de personnages : les jeunes désœuvrés de Wakogne amassés au banc « jaxlé » et rêvant d’Europe, les hommes politiques véreux et facilement identifiables, les habitants du quartier, du marabout charlatan au père de famille irresponsable, de la commère à la vieille veuve, du jeune intègre au vieux libidineux. Tous ces personnages sont supposés représenter des types de la misère sociale, et les interactions entre eux, tenir lieu de scènes de la vie quotidienne. Quant au sujet propre du livre, il est difficile à saisir : « l’émigration ou l’immigration clandestine » nous dit la quatrième de couverture. L’éditeur eût tout aussi bien pu écrire : le mensonge politique, l’injustice sociale, ou encore, la fameuse hypocrisie nationale.
Nte
En Septembre, 2013 (13:11 PM)La dispersion du discours, sa fragmentation, pouvaient dans un sens être justifiés par le fait qu’il était pris en charge par un fou, c’est-à-dire par la figure par excellence de l’errance, du discours déconstruit, a-topique. La quatrième de couverture, encore elle, nous apprend d’ailleurs que le récit suit cette « démarche en diagonale propre au fou de l’échiquier qui côtoie en un simple déplacement les rois et les manants. » Thalès, le narrateur, bouge certes beaucoup, mais la fréquence de ses déplacements n’a d’égale que la légèreté de son discours social. La figure du morosophe, du fou détenteur de sagesse sinon de vérité, pour être saisissante, doit pouvoir imprimer à son propos, aussi décousu soit-il, une certaine puissance.
Nte
En Septembre, 2013 (13:12 PM)En vérité, le discours de Thalès sombre très vite dans la répétition, et le roman est infesté de références culturelles potaches, mises en italiques, comme pour dire : « attention, étalage de culture ici, référence en cours. » Une si longue lettre est mêlée à La Grande vadrouille, qui est mêlée à La Comédie humaine, qui est mêlée à Starsky et Hutch, qui est mêlé à La Fontaine, qui est mêlé à Senghor, qui est mêlé au Prince de Machiavel, qui est mêlé au Tartuffe de Molière, etc. L’on finit par croire qu’en écrivant, M. Diop a cherché à prouver que son fou était savant, cultivé. Etonnant, sous ce rapport, qu’il ne se soit pas souvenu de ce mot de Sagan –le connaissait-il ?- : « la culture c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale. »
Je ne m’attarderai pas sur le style de ce roman, il est l’un des plus laborieux que j’aie jamais rencontré. Oyez plutôt : « Maintenant que j’ai mis les points sur les i et l’accent grave sur les e pour que vous sachiez que mon ton est grave et que je n’aime pas les familiarités entre lecteur et auteur, je vais vous exposer les raisons qui m’ont poussé à m’étaler et étaler la misère de mon pays et de Wakogne sur ces papiers de fortune. »
Nte
En Septembre, 2013 (13:12 PM)En vérité, ce qui est le plus étrange quant au style de M. Diop, c’est qu’il est souvent qualifié de « trash », de subversif, comme s’il suffisait de mettre bite, cul, couille dans une même phrase pour être trash, comme si la subversion d’un langage se mesurait à sa vulgarité, comme s’il suffisait de mettre des points de suspension, des injures, et un simulacre de gouaille populaire partout pour être estampillé sous-héritier de Céline. Il n’en faut décidément pas beaucoup pour effaroucher les vierges de la critique littéraire sénégalaise qui, comme M. Diop semble-t-il, n’ont pas compris cette chose fondamentale en littérature : que le langage est en lui-même une subversion, et une subversion d’autant plus efficace qu’on ne la surcharge pas d’effets. Qu’on se le dise, M. Diop n’est ni trash ni vulgaire. Il manque de naturel. Il se regarde écrire et rit à ses propres blagues. On le voit arriver à des lieues avec ses gros sabots. C’est un magicien dont les trucs sont connus à l’avance. En somme, c’est un romancier médiocre.
Nte
En Septembre, 2013 (13:13 PM)En fin de compte, la seule chose qui m’aura fait marrer dans ce bouquin est la réception qu’il a eue. Il a été interdit au Sénégal, censuré par le président Wade. Et sur ce point, je suis d’accord avec M. Diop : il n’y avait pas de quoi. Vraiment pas.
Tout au long de l’ouvrage, Thalès ne cesse de répéter qu’il veut écrire cette œuvre en six jours comme le Bon Dieu fit la Terre, et se reposer le septième. Dieu au moins a réussi son oeuvre, Lui.
Et aux sept péchés capitaux qui servent d’ossature aux sept chapitres du roman, l’on devrait rajouter un huitième : l’absence de talent littéraire.
Mais qui sait, peut-être M. Diop progressera-t-il. Il faut croire aux miracles. Que je sois allé au bout de ce roman en est bien un, après tout.
Thalès-le-fou, par M. Sémou Mama Diop, 155 pages, éd. L’Harmattan.
Samasoula
En Septembre, 2013 (13:17 PM)Kipili
En Septembre, 2013 (13:55 PM)Le Vrai
En Septembre, 2013 (15:11 PM)Fdf
En Septembre, 2013 (15:19 PM)Seck
En Septembre, 2013 (16:04 PM)Nekhonena
En Septembre, 2013 (13:35 PM)Participer à la Discussion