La décision est suffisamment novatrice pour être soulignée : la police nationale va mettre en place un outil statistique afin de mesurer les violences perpétrées par ses fonctionnaires. Dans un courriel envoyé le 1er avril à toutes les directions centrales, dont Le Monde a obtenu une copie, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) annonce que « la décision a été prise de créer un outil recensant, par convention, les blessures sérieuses, les blessures graves et les décès de particuliers survenus à l’occasion ou à la suite de l’exercice des missions de la police nationale ».
Cet outil sera géré directement par la « police des polices » et alimenté « en temps réel » par les services, « dès qu’ils seront en possession d’une incapacité totale de travail supérieure ou égale à vingt jours, soit à la suite d’une plainte (…) soit à la suite de l’ouverture d’une enquête de police ». Le message s’accompagne d’un formulaire à remplir, d’aspect très simple. Le service concerné doit préciser, outre le lieu et la date, le contexte – maintien de l’ordre, droit commun, terrorisme –, l’arme utilisée (ou pas), et les conséquences, de la blessure au décès.
L’outil « vise à établir de la transparence » et des données communicables en externe. Celles-ci permettront, ajoute l’IGPN, « de combattre l’idée trop généralement reçue que les blessures sérieuses ou graves, voire les décès, sont synonyme d’illégitimité de l’usage de la force ou des armes ».
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Anonyme
En Avril, 2016 (10:15 AM)Participer à la Discussion