Le Haut commandement de la gendarmerie devrait édifier l'opinion en général, la presse en particulier sur la provenance et surtout les raisons des "consignes" données aux gendarmes en poste au tribunal de Dakar. Depuis quelques temps, ces derniers manifestent leurs hostilités vis-à-vis des journalistes.
Il ne manque pas une session de chambre criminelle où les gendarmes ne prennent des mesures de restriction contre la presse. Et à chaque fois, c'est le même argument qui est servi : instructions venues « d’en haut ».
La dernière en date a eu lieu ce mardi 23 mars. "L’un des gendarmes préposés à la sécurité de la salle a tout bonnement interdit aux reporters de s’asseoir aux sièges réservés aux avocats et qu’ils partagent souvent avec ces derniers avec leur autorisation. Les journalistes voulaient mieux entendre les dépositions des accusés car la qualité de la sonorisation n’est pas des meilleures et certains ne parlaient pas fort. Mais, le gendarme n’en avait cure des conditions de travail des reporters dont le souci est de faire des compte-rendus fidèles", regrette les chroniqueurs judiciaires.
Difficile de croire qu'il s'agit uniquement d'un excès de zèle, même si ça a en l'air parfois. En effet, au premier jour de la session de la chambre criminelle spéciale relative à des affaires de terrorisme, les gendarmes avaient interdit l'accès aux journalistes au motif d'instructions venues d'en haut.
"Seulement, après vérifications auprès de ces autorisées accusées, il s’avère souvent que celles-ci n’ont pris aucune mesure et s’en étonnent même puisque les audiences sont publiques, à moins que les juges à l’audience décident souverainement le huis clos pour un dossier", rappellent les chroniqueurs.
Le président Magatte Diop a d'ailleurs désavoué le gendarme en ouvrant les portes aux médias, ce jour-là. Dénonçant ces nouvelles pratiques d'un autre âge, les chroniqueurs judiciaires interpellent les responsables du Palais de justice pour un rappel à l'ordre des gendarmes afin qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas le droit d'entraver le travail des journalistes qui ne sont "ni des délinquants ni des spectateurs", mais des relais de l'information qui est un droit du public.
Il est à signaler que malgré les restrictions liées au Covid-19, les médias ont toujours eu accès aux salles d'audience.
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