Le tribunal des flagrants délits de Dakar, siégeant vendredi, a relaxé un marabout, guérisseur de profession, du délit de viol sur la femme d'un émigré.Les faits remontent à septembre 2011, date à laquelle, la victime, sujette à des maux de tête terribles, est allée consulter le prévenu dans l'espoir de trouver des remèdes à sa maladie. Selon les déclarations de la femme, le marabout lui avait remis une poudre à ensevelir dont les effets ont été tels qu'elle n’a cessé de penser à lui, jusqu’à repartir le voir dans son appartement. C’est ainsi qu’ils vont entretenir une relation sexuelle, des suites de laquelle, la femme va tomber enceinte, deux mois plus tard.
Mis au courant de la nouvelle, le marabout réfute et nie être l'auteur de cette grossesse. Devant la barre, également, le prévenu a nié les faits de viol qui lui sont reprochés. "Je ne l’ai pas violée. On a eu plusieurs rapports sexuels", a-t-il souligné, en comparaissant libre, car ayant bénéficié d’une liberté provisoire. "Je ne peux pas compter le nombre de fois qu’on a couché ensemble. La première fois, c’était en 2008", a-t-il précisé. "Je peux bien être le père de cet enfant", a-t-il ajouté. La plaignante a par contre persisté dans ses déclarations. "Je suis allée le voir pour trouver une solution à mes maux de tête et il m’a remis une poudre", a-t-elle dit. "Je n’ai pas cessé de penser à lui et quand je suis retournée chez lui, il m’a poussée sur le lit et m’a forcée à coucher avec lui. J’ai crié plusieurs fois, mais il était seul dans la maison", a-t-elle poursuivi. "Je l’ai appelé pour l’informer de ma grossesse, mais il en a refusé la paternité et c’est par hasard, au moment de l’accouchement, que je l’ai revu et il m’a emmenée à l’hôpital", a-t-elle déclaré.
"Je n’aurais pas porté plainte s’ il avait reconnu la paternité de l’enfant", a lancé la victime. L’avocat de la partie civile a affirmé que la femme, mariée à un émigré et mère de plusieurs enfants, ne s’est pas donnée à cet homme. "Elle a été prise par surprise", a-t-il soutenu. Le conseil de la partie civile a demandé au tribunal de condamner le prévenu à n’importe qu’elle peine et d’ordonner un test ADN. Au cours de son réquisitoire, le procureur a estimé que les circonstances du viol, telles que décrites par la femme, sont invraisemblables. "Elle n’a pas crié au sortir de l’appartement ou de la maison pour trouver secours auprès des voisins", a fait observer le représentant du ministère public. "C’est la naissance de cet enfant qui a fait mal tourner cette idylle, d’autant que la femme était mariée", a ajouté le procureur, avant de demander la relaxe du prévenu. L’avocat de la défense a également demandé la relaxe pure et simple du chef de viol. Il a été entendu par le tribunal qui, après en avoir délibéré, a relaxé le prévenu et débouté la victime de sa constitution de partie civile.
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