Le rappeur sénégalais Malal Talla dit ‘’Fou malade’’ a déclaré mardi à Kolda (sud) que le rap est ‘’la résurrection de la poésie africaine’’ et constitue un ‘’outil merveilleux pour transmettre des messages’’.
‘’Le rap peut décontracter les rapports entre élèves et professeurs, car les élèves se retrouvent mieux dans le rap que dans les poésies et autres ouvrages écrits par des philosophes et écrivains’’, a fait valoir l’artiste au cours d’une tournée dans la région de Kolda.
Ce déplacement de Malal Talla s’inscrit dans le cadre du projet ‘’rap poétique’’, initié par le ministère de l’Education en partenariat avec la coopération française.
Le rappeur compte ainsi participer à la promotion du rap comme outil pédagogique dans des établissements secondaires des régions de St-Louis, Kolda, Ziguinchor et Dakar.
Ainsi à travers le ‘’rap poétique’’, des élèves de ces établissements scolaires vont être initiés à l’écriture de textes en rap, qui seront par la suite réécrits et produits en chanson dans des CD de 8 titres dont la sortie est prévue le 18 mars prochain.
S’exprimant sur la situation des déficients mentaux, Malal Talla qui se fait appeler ‘’fou malade’’ a fait observer que son intérêt pour les malades mentaux vient du constat que personne ne s’intéresse à cette catégorie de la population.
‘’J’ai longtemps observé autour de mon quartier, mon environnement, mon pays et naturellement, on donne l’impression que le malade mental n’existe pas, malgré sa présence quotidienne dans nos familles, dans notre société en général’’, a indiqué le rappeur.
‘’J’ai constaté aussi que personne ne s’intéressait réellement aux malades mentaux comme dans les autres corps de métiers où vous avez des syndicats qui défendent’’ les intérêts de leurs membres, a-t-il ajouté. Selon lui, les déficients mentaux ‘’sont doublement malades : malades d’abord et ensuite malades de leurs maux’’.
Pour le porte-parole autoproclamé des déficients mentaux, ‘’même au niveau de la musique, on chante tout, l’amour, les éloges des uns et autres etc.’’, sauf les malades mentaux qui n’avaient pas avant lui de représentant dans la musique.
Et pourtant, ‘’personne n’est épargné par la maladie notamment la folie’’, quelque soit le rang social ou l’âge, avertit ‘’fou malade’’, avant de se demander : ‘’alors, pourquoi abandonner ceux qui étaient avec nous hier et qui aujourd’hui sont victimes’’ de la maladie. ‘’Nous ne savons pas à qui le tour demain’’, a-t-il insisté.
Après sa tournée dans différents établissements secondaires dans le cadre du ‘‘projet rap poétique’’ qui sera vulgarisé dans d’autres écoles du pays, le rappeur prendra part à la ‘’fête du français’’ à l’occasion de la semaine de la Francophonie.
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