Depuis deux jours que cette affaire de “divulgation de secret-défense” est sur la place publique, j ai tourné et retourné la question dans ma tête. Je me suis posé moult questions, cherché la moindre faille, la plus petite erreur que mes amis de “L Observateur” ont pu commettre dans le papier qu on leur reproche d avoir publié. Je n en trouve pas. Finalement, c est le ministre des Forces armées qui éclaire ma lanterne. «Ceux-là qui ont permis aux organes de presse de posséder ces éléments ont tort et ils seront traqués», déclare Augustin Tine.
Alioune Badara Fall et Mamadou Seck sont donc au coeur d une chasse aux sorcières, sans le savoir. On les prend en otage pour trouver les “gorges profondes” de la “grande muette”. Celles-là qui ont révélé au quotidien du groupe Futurs Médias que les 2100 soldats que Macky Sall compte envoyer en Arabie Saoudite seront (oui, ils ne sont pas encore envoyés) composés de 4 groupements : deux groupes de combats nommés Alpha et Bravo et composés pour 1/3 de réservistes (en retraite depuis 5 ans) et pour 2/3 de militaires actifs, ainsi qu un groupe d’appui et un autre groupe de soutien, composés de 50% de militaires actifs.
C est cela un “secret-défense” ? En quoi cette information nuit-elle à l armée ? A moins que ce ne soit le fait qu il est révélé que le contingent sera composé en fait que de 50% de militaires actifs, le reste étant comblé par des retraités, information que nos autorités n ont sûrement pas transmise à la partie saoudienne qui finance l opération ! Si c est le cas, allez chercher la faute ailleurs que chez les journalistes qui n ont fait que leur travail.
Abf et Seck sont aujourd hui jetés en pâture. On les dépeint comme des pyromanes, des gens qui n en ont cure de la stabilité du pays et de la sécurité de ses “jambars”. Ceux-là qui les jugent ainsi et qui ne leur souhaitent que la prison ne sont pas meilleurs qu eux et ne sont pas plus patriotes qu eux.
L on pense qu il suffi de les cueillir en plein ramadan, à quelques jours de la korité et essayer de les intimider pour les faire fléchir. C est peine perdue.
Je connais Alioune Badara Fall. Il a été mon patron. J ai été son plus proche collaborateur, son Rédacteur en chef. Il a toujours agi, depuis qu il est à la tête de “L Observateur” et même bien avant, en bon père de famille. Il connaît l armée puisqu étant un ex-enfant de troupe. Il ne s aventurerait jamais à saper le moral des troupes. Son éducation et sa responsabilité ne le lui permettent pas. Et son patriotisme dépasse les hululements de ceux-là qui crient plus fort que les loups et qui le jugent sans vraiment le connaître.
Je connais également Mamadou Seck, “commissaire”. Il est un Grand reporter, un fouineur né, un “scooper” rarement pris à défaut pour ses informations, malgré le bonnet d âne que certains veulent lui faire porter.
Ils ont certes un “défaut” : leur courage frise parfois la témérité, mais ils sont justes avec eux-mêmes et avec leurs sources. Et cela, tout ceux qui ont eu à traiter avec eux le savent. Pourquoi pensez-vous que “L Observateur” est le premier quotidien du pays depuis 2006 et trône toujours au sommet des journaux avec ses 100.000 exemplaires/jour ? C est parce que tout simplement ses reporters sont assez compétents pour trouver les bonnes informations, mais assez responsables pour séparer le bon grain de l ivraie. C est aussi parce qu ils savent qu une source est à protéger jusqu à la geôle s il le faut. Et cela, ni le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, ni la Section de recherches de la gendarmerie encore moins la Division des investigations criminelles (Dic) ou même le Président Macky Sall, ne peuvent rien y changer.
Vous pouvez les garder à vue, les déférer, faire autant de retour de parquet qu il vous plaira et même les placer sous mandat de dépôt, si cela vous chante, mais vous n obtiendrez jamais ce que vous cherchez. Jamais Mamadou Seck et Alioune Badara Fall ne vous diront d où ils tiennent leurs sources. C est mal les connaître que d essayer de les intimider ou de leur tordre le bras. Journalistes responsables ils sont et journalistes respectueux des règles ils resteront. N en déplaise aux corbeaux et autres faucons.
22 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2015 (13:45 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (13:47 PM)La Vérité
En Juillet, 2015 (13:58 PM)IL faut l’avouer. L’image est très peu reluisante de journalistes faisant l’objet de retours de parquet et autres incommodités qu’ils sont prompts à raconter quand il s’agit d’autres citoyens. Comme une incongruité à un moment ou l’on vante partout la vitalité et le dynamisme de la presse sénégalaise.
Néanmoins, il convient de s’arrêter un instant, loin des loups qui hurlent ensemble.
D’abord il s’agit de noter que réclamer ses sources à un journaliste relève d’une méconnaissance totale d’une méconnaissance d’un des piliers de ce métier savoir la protection de sa source. Céder à la pression représente la pire des trahisons pour un élément de cette corporation.
La délicatesse de l’information révélée (et encore !) ne doit nullement occulter cet aspect de la situation.
Cependant l’on ne peut s’empêcher de se faire critique et même très critique quand il s’agit de la publication in extenso de procès verbaux d’audition d’une affaire si suivie de l’opinion.
La perspective d’atteindre des pics de tirages et de vente a été comme le prisme qui a déformé la vue de ces journalistes. Et à cette considération, il faudra ajouter la paresse. Oui. La paresse. Des outils sont à la disposition des journalistes et qui permettent de traiter ce type d’information sans avoir besoin de publier dans toutes ses encoignures un P.V. Mieux, il s’agit d’une façon de protéger sa source. Celui là même qui prend des risques énormes et mu par ses intérêts surement (comme toute source au demeurant), mais qui a permis d’apporter à l’opinion des éléments d’appréciation de première main. L’honneur du métier est sauf.
En 2004,Madiambal Diagne est allé en prison pour des faits similaires. Les journalistes savent qu’ils n’ont pas raison mais hurlent ensemble en rabâchant les sempiternelles justifications :la liberté d’expression si « chèrement acquise »(Encore que l’on ne connait aucun journaliste « tombé au champ d’honneur »)Tout juste y a-t-il eu quelques emprisonnements brefs et surement beaucoup de convocations. Rien de plus. Tout a été offert sur un plateau.
Liberté d’expression ou liberté de dire n’importe quoi
Le sensationnalisme débridé qui caractérise la presse en ce moment constitue la véritable déviance d’une profession si noble dans son essence. Les principes de vérification et de recoupement sont laissés à la porte de nombreuses rédactions. Des bribes d’information sont à la une tandis que des sites internet tels des charognards marchent derrière se contentent de « servir » aux internautes des informations sans tète ni queue. Conséquence : L’on n’a jamais été aussi désinformé ou surement mal informés que nous ne le sommes en ce moment. Suprême paradoxe quand ce sont au moins 14 quotidiens qui ornent les kiosques chaque matin. En lire un équivaut à lire tout les reste. Les plus vigilants sauront faire des économies.
Cependant ce sensationnalisme ambiant et qui régit la presse sénégalaise ne s’accommode que très peu à certains secteurs .Parmi ceux-ci, l’armée. Et sur ce point c’est au corollaire de la liberté d’expression qu’il est fait appel. Pour ne pas nommer la responsabilité. Le seul gage de l’équilibre de ce funambule nommé journaliste. Une perche, penchant tantôt vers la liberté et de l’autre vers la responsabilité et qui permet d’avancer sur la corde raide. Quand la conscience est votre étoile polaire, n’est-il pas convenable de ne point troubler la sérénité des citoyens et la votre. Comment ? En s’asseyant sur des informations. Tout bonnement Cela relève d’un grand courage et d’une grande humilité.
La flemmardise, le vedettariat ont fini de gangrener la profession. Car pour les deux cas de figure, le traitement qui s’impose a été bâclé. Il est heureux que des événements de ce type arrivent. Ils constituent une occasion de procéder à une introspection et de comprendre tôt le danger qu’il y a à s’amuser avec les règles du métier de journaliste. Mais ce « voyage intérieur » ne se déroulera jamais. Comme ces individus si laids qu’ils en abhorrent le miroir. Et le Ping Pong parquet-commissariat de se poursuivre encore longtemps tandis que hurlent les loups
Anonyme
En Juillet, 2015 (14:42 PM)Di Mansa
En Juillet, 2015 (14:43 PM)Ababacar Sadikh
En Juillet, 2015 (14:50 PM)Truththatkills
En Juillet, 2015 (15:02 PM)IL faut l’avouer. L’image est très peu reluisante de journalistes faisant l’objet de retours de parquet et autres incommodités qu’ils sont prompts à raconter quand il s’agit d’autres citoyens. Comme une incongruité à un moment ou l’on vante partout la vitalité et le dynamisme de la presse sénégalaise.
Néanmoins, il convient de s’arrêter un instant, loin des loups qui hurlent ensemble.
D’abord il s’agit de noter que réclamer ses sources à un journaliste relève d’une méconnaissance totale d’une méconnaissance d’un des piliers de ce métier savoir la protection de sa source. Céder à la pression représente la pire des trahisons pour un élément de cette corporation.
La délicatesse de l’information révélée (et encore !) ne doit nullement occulter cet aspect de la situation.
Cependant l’on ne peut s’empêcher de se faire critique et même très critique quand il s’agit de la publication in extenso de procès verbaux d’audition d’une affaire si suivie de l’opinion.
La perspective d’atteindre des pics de tirages et de vente a été comme le prisme qui a déformé la vue de ces journalistes. Et à cette considération, il faudra ajouter la paresse. Oui. La paresse. Des outils sont à la disposition des journalistes et qui permettent de traiter ce type d’information sans avoir besoin de publier dans toutes ses encoignures un P.V. Mieux, il s’agit d’une façon de protéger sa source. Celui là même qui prend des risques énormes et mu par ses intérêts surement (comme toute source au demeurant), mais qui a permis d’apporter à l’opinion des éléments d’appréciation de première main. L’honneur du métier est sauf.
En 2004,Madiambal Diagne est allé en prison pour des faits similaires. Les journalistes savent qu’ils n’ont pas raison mais hurlent ensemble en rabâchant les sempiternelles justifications :la liberté d’expression si « chèrement acquise »(Encore que l’on ne connait aucun journaliste « tombé au champ d’honneur »)Tout juste y a-t-il eu quelques emprisonnements brefs et surement beaucoup de convocations. Rien de plus. Tout a été offert sur un plateau.
Liberté d’expression ou liberté de dire n’importe quoi
Le sensationnalisme débridé qui caractérise la presse en ce moment constitue la véritable déviance d’une profession si noble dans son essence. Les principes de vérification et de recoupement sont laissés à la porte de nombreuses rédactions. Des bribes d’information sont à la une tandis que des sites internet tels des charognards marchent derrière se contentent de « servir » aux internautes des informations sans tète ni queue. Conséquence : L’on n’a jamais été aussi désinformé ou surement mal informés que nous ne le sommes en ce moment. Suprême paradoxe quand ce sont au moins 14 quotidiens qui ornent les kiosques chaque matin. En lire un équivaut à lire tout les reste. Les plus vigilants sauront faire des économies.
Cependant ce sensationnalisme ambiant et qui régit la presse sénégalaise ne s’accommode que très peu à certains secteurs .Parmi ceux-ci, l’armée. Et sur ce point c’est au corollaire de la liberté d’expression qu’il est fait appel. Pour ne pas nommer la responsabilité. Le seul gage de l’équilibre de ce funambule nommé journaliste. Une perche, penchant tantôt vers la liberté et de l’autre vers la responsabilité et qui permet d’avancer sur la corde raide. Quand la conscience est votre étoile polaire, n’est-il pas convenable de ne point troubler la sérénité des citoyens et la votre. Comment ? En s’asseyant sur des informations. Tout bonnement Cela relève d’un grand courage et d’une grande humilité.
La flemmardise, le vedettariat ont fini de gangrener la profession. Car pour les deux cas de figure, le traitement qui s’impose a été bâclé. Il est heureux que des événements de ce type arrivent. Ils constituent une occasion de procéder à une introspection et de comprendre tôt le danger qu’il y a à s’amuser avec les règles du métier de journaliste. Mais ce « voyage intérieur » ne se déroulera jamais. Comme ces individus si laids qu’ils en abhorrent le miroir. Et le Ping Pong parquet-commissariat de se poursuivre encore longtemps tandis que hurlent les loups
Anonyme Garko
En Juillet, 2015 (15:03 PM)Sata
En Juillet, 2015 (15:08 PM)Chers journalistes vous restez justiciables comme tous les citoyens
Vous divulguer des informations confidentielles mais la justice n’a pas le droit de vous interpeler
Vous n’acceptez pas la moindre critique mais vous pouvez critiquer les autres
Vous affabulez sur les autres en leur causant un dommage irréparable
Vous encouragez les citoyens à renier leurs valeurs et leur culture
Vous commettez des erreurs sans l’admettre or nul n’est infaillible
Vous préférez faire la propagande des politiciens plutôt que de débattre sur les sujets qui préoccupent les Sénégalais
Vous êtes campés sur une communication d’alerte
En Voulant faire l’exclusivité vous omettez de filtrer l’information utile
Vous faites chanter les hommes politiques
Vous divulguez la vie privée de vos concitoyens
A la moindre poursuite judicaire vous criez le « le monstre s’est réveillé »
Vous êtes des donneurs de leçon or vous pêchez comme tout le monde
Vous refusez de payer l’impôt et l’Etat n’a pas le droit de vous redresser
Vous voulez faire voter la loi portant sur l’impunité de la presse car vous voulez un Etat de droit excepté la presse.
Chers journalistes soyez conscients de votre devoir patriotique
La presse est le troisième pouvoir est une réalité absolue
Vous possédez une grande influence sur le peuple
Inculquez des valeurs à votre peuple qui croit en vous
Sensibilisez le peuple à abandonner les mauvaises habitudes
Revoyez vos comportements car la jeunesse vous imite
Informez juste et utile
Vous avez certes fait du chemin mais il reste beaucoup de chose à explorer en profondeur
Engagez vous davantage à côté de votre peuple pour développer notre cher Sénégal
Ce que la presse peut apporter à son peuple le pouvoir étatique ne le peut pas
Nous avons vraiment besoin d’une presse très engagée pour un Sénégal exemplaire en valeurs fondement de tout développement
Augustin Tine
En Juillet, 2015 (15:33 PM)Demander à ABF ou à LAYE MAKHTAR ( Mamadou Seck ou commissaire si vous voulez) de donner leurs sources, c'est tout simplement de la merde et un manque de respect à la corporation.
" ndioumay bu xiff ak doff bu rakadiu ak deumm bu xémém nit gno yam, dugnu noppalu tant que sangku gnula
Anonyme
En Juillet, 2015 (16:28 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (17:56 PM)Bougnou len maassé courant gnou wakh :)
Oscardveriter
En Juillet, 2015 (17:56 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (18:03 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (18:24 PM)Ceci dit, je suis contre toute forme de muselage de la presse. Je veux simplement en appeler à davantage de professionnalisme de la part de nos journalistes.
Daouda Mine, Ne Nous Emm... Pa
En Juillet, 2015 (18:30 PM)Anonyme Le Sage
En Juillet, 2015 (18:46 PM)Ramadan
En Juillet, 2015 (18:54 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (18:58 PM)Donner la composition et la nature d'une formation militaire devant aller au combat, il ne reste
à citer que le type d'armement utilisé, si ce n'est pas "secret défense", j'avale mon béret. Là n'est la problème. Il y a "SECRET DEFENSE". Ce qui est sûr les journalistes ont obtenu l'info par l'entremise d'un militaire. Maintenant c'est à l'Armée de nettoyer ses écuries et débusquer les "gorges profondes" qui ont informé les journalistes. La faille se trouve de leur côté donc à eux de verrouiller pour éviter que demain une puissance étrangère ne puisse accéder à des documents sensibles par le biais de nos propres militaires ce qui relèverait de la haute trahison.
Anonyme
En Juillet, 2015 (19:45 PM)Aida
En Juillet, 2015 (19:48 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (10:04 AM)Participer à la Discussion