Avec la libéralisation de l’audiovisuel sénégalais vers la fin des années 90, l’on a assisté à un foisonnement des organes médiatiques. Dans le secteur de la radiodiffusion, cette ouverture s’est matérialisée par l’attribution tous azimuts de fréquences à des privés. Rien de plus normal, dira-t-on, quand on sait que la liberté d’expression et la pluralité médiatique sont des composantes essentielles d’une démocratie qui cherche à se consolider.
La radio, médium très populaire, conformément aux trois grandes missions de la presse, peut en effet contribuer à éduquer les masses et à forger une opinion publique éclairée et exigeante surtout envers les politiques publiques. Mais elle est aussi un enjeu de pouvoir. Il fallut alors mettre sur pied des instances de régulation pour accompagner et encadrer en même temps ce boom médiatique. C’est ainsi que la puissance publique a investi le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) de la fonction de veille sur les contenus et programmes diffusés et conféré à l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (Artp), entre autres compétences, l’attribution des fréquences radioélectriques.
Mais n’empêche il y a encore bien du malaise à fréquenter la bande Fm dakaroise. Avec les nombreuses interférences qui incommodent les oreilles des auditeurs au quotidien, on peut se demander si la réglementation est toujours strictement appliquée dans la distribution des fréquences. Il est des radios qu’on a du mal à capter, parasitées qu’elles sont par d’autres, qui émettent sur des fréquences voisines. Et il n’y a pas plus agaçant pour un auditeur qu’une émission intéressante et qu’on suit dans des conditions exécrables d’écoute. Cette brouille dans les ondes est d’autant plus fâcheuse qu’elle est le fait de radios pollueuses, dont le programme se réduit à des vociférations à longueur de journée. Elles ne font autre chose qu’encombrer une bande Fm limitée. Ces parasites de radios sont de vrais agents nuisibles au confort d’écoute des auditeurs. Pourquoi les laisse-t-on émettre sur des fréquences aussi proches voire juxtaposées ? Les propriétaires de radiodiffusion, soucieux de garder un auditoire déjà très sollicité et prompt à zapper, ont tout intérêt à vérifier la qualité de la réception des émissions et au besoin de saisir l’instance de régulation appropriée, en l’occurrence l’Artp. De même, l’auditeur consommateur et parfois payeur sur les serveurs vocaux doit être regardant non seulement sur les contenus parfois très décriés, mais aussi sur la netteté du son.
Pour le respect dû à l’auditeur, les régulateurs sont donc interpellés pour mettre fin à ce type de dysfonctionnement qui relève en réalité d’un esprit anarchiste bien sénégalais. A notre avis, le cahier de charges auquel le demandeur de fréquence est soumis doit inclure les normes techniques et matérielles d’une saine diffusion. Ici comme ailleurs, la qualité doit primer sur la quantité. Vivement un assainissement de la bande hertzienne et halte à l’anarchie sur les ondes !
2 Commentaires
Incompét
En Septembre, 2014 (09:19 AM)Lorsque des gens n 'ont pas le profil pour les occuper, forcément cela se ressent sur la gestion et le management, la nomination repond plus à des critères politiques.
Merci à Wade d'avoir ouvert la porte à l'anarchie dans ce pays.
Reel
En Septembre, 2014 (11:14 AM)Participer à la Discussion