L’affaire de drogue qui secoue la haute hiérarchie de la police nationale s’impose de plus en plus aux quotidiens qui, pour l'essentiel, reviennent mardi sur les dessous du rapport d'enquête attendu sur le sujet par les pouvoirs publics.La presse a récemment publié un rapport faisant état d’une implication présumée de l’actuel directeur général de la police nationale, Abdoulaye Niang, commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle, dans une affaire de trafic de drogue, ce qui a amené les autorités à autoriser une enquête pour situer les responsabilités des personnes concernées. Selon le gouvernement, le président de la République Macky Sall avait exigé que lui soient communiqués dans les meilleurs délais les résultats de l’enquête de l’Inspection des services de sécurité.
De fait, le rapport devait être remis hier lundi aux autorités, selon les journaux, mais des quotidiens font observer mardi que l’enquête se poursuit encore. ‘’Cheikhouna Keïta entendu à nouveau hier’’, lundi, renseigne L’Observateur, alors même que des informations de presse annonçaient que le rapport d’enquête relatif à cette affaire devait être déposé le même jour. ‘’L’enquête dans l’affaire du trafic de drogue qui a mis en ébullition la haute hiérarchie de la police progresse à pas de géant.
Les auditions des parties, les agents de l’OCRTIS y compris, entamés samedi dernier, ont été poursuivis hier (lundi), avec une nouvelle audition sur fond de confirmation, du commissaire Cheikhouna Keïta’’, écrit le quotidien du groupe Futurs médias. ‘’Le rapport devrait être bouclé au plus tard demain (mercredi) et remis au chef de l’Etat à son retour de voyage via le ministre de l’Intérieur’’, le général Pathé Seck, ajoute-t-il, en précisant qu’un présumé trafiquant nigérian a été extrait de prison pour être auditionné.
Le quotidien Enquête, se basant sur un rapport de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), note que l’enquête autorisée sur cette affaire est encore loin d’avoir révélé tous ses secrets. Selon le journal, les éléments du rapport évoqué ‘’risquent d’enfoncer le commissaire Keïta’’. ‘’Des révélations sur la manière dont certains dossiers étaient négociés au niveau de l’OCRTIS sont mises sur le plateau, dans une ambiance nauséabonde’’.
‘’Ceux qui attendent avec impatience le rapport der la Direction de l’inspection des services de sécurité (DISS) sur le trafic de drogue à l’Office central de contrôle et de répression du trafic illicite de stupéfiant (OCRTIS) vont devoir patienter encore. Il y a en effet des zones d’ombre à élucider, avant de le remettre au chef de l’Etat (Macky Sall), qui a demandé à avoir ce document +dans les meilleurs délais+’’, écrit Le Quotidien. En attendant, certains citoyens semblent s’être déjà fait une religion dans cette affaire, à l’image du vice-président de l’ONG Jamra. ‘’Tout ce qu’a dit le commissaire Keïta est vrai’’, déclare Mame Mactar Guèye. ‘’Il (Keïta) a révélé les aspects de l’infiltration des narcotrafiquants nigérians dans notre système de sécurité’’, précise M. Guèye à la Une du même journal.*
Le Populaire laisse entendre que cette affaire risque de mettre à mal les rapports entre l’OCRTIS, d'une part, et la douane et la gendarmerie, dont certains éléments sont engagés aux côtés des policiers dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, d'autre part. D’autant que selon ce journal, ‘’le gros du travail de saisie (…) a été fait par la douane et la gendarmerie’’. ‘’En fait, précise Le Populaire, ce n’est pas moins de 80% de la drogue qui devait en principe être incinérée qui a été saisie par ces deux corps. (….) Donc, pour avoir battu ce boulot, ces agents ont jugé dommage que (les produits de) leurs efforts puissent se terminer entre les mains d’autres individus (…)’’.
La politique semble vouloir sortir la tête de l’eau, à côté de ce sujet principal. L’As signale ainsi l’appel de l’ancien président Abdoulaye Wade, dans le sens de la reconstruction de la grande famille libérale, constituée du Parti démocratique sénégalais (PDS), la formation qui l’avait porté au pouvoir en mars 2000, et de nombreuses autres entités politiques issues de ses flancs. Direct Info évoque un report probable des prochaines élections locales, normalement prévues en mars 2014, là où le quotidien national
Le Soleil revient sur le séjour du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall au Burkina Faso dans le cadre d'une visite d’amitié et de travail.
‘’Macky Sall et Blaise Compaoré souhaitent une présidentielle apaisée’’, selon ce journal qui publie en première page une déclaration du président sénégalais, rendue sous la forme d’un programme politique : ‘’Les transitions en Afrique, une rampe vers le développement’’.
BK/ASG
1 Commentaires
Cheriff Assane Gueye
En Juillet, 2013 (11:18 AM)Participer à la Discussion