Rotterdam, Amsterdam, La Haye... Près d'une dizaine de villes néerlandaises ont été secouées par des émeutes ce lundi soir. Souvent, des feux d'artifice et des pierres ont été lancés en direction des forces de l'ordre. À Amsterdam, des émeutiers ont tenté de renverser un fourgon de police. Des pillages de magasins ont également été signalés dans plusieurs localités.
La violence a éclaté ce dimanche, au deuxième jour d'un couvre-feu imposé par le gouvernement dans l'espoir de limiter la propagation du coronavirus. Justifié par le Premier ministre par l'apparition de nouveaux variants particulièrement contagieux, le couvre-feu est rejeté par une partie des Néerlandais qui dénoncent une atteinte aux libertés publiques. Cette interdiction de sortir de chez soi après 21h est la première émise dans le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
« Mais cela n'a rien à voir avec la lutte pour la liberté » a jugé ce lundi le chef du gouvernement, Mark Rutte, affirmant que « pour l'instant, c'est le virus qui prend notre liberté ». Le dirigeant libéral a dénoncé une « violence criminelle ». Et d'autres responsables politiques, venant d'autres formations, prônent aussi la fermeté face aux violences. Le maire travailliste de Rotterdam a ainsi pris un décret autorisant la police à multiplier les arrestations.
Après les 250 personnes arrêtées dimanche soir à travers le pays, 150 autres ont été interpellées ce lundi dans une dizaine de villes selon le commissaire principal Willem Woelders, chef des opérations au quartier général de la police nationale.
« L’introduction du couvre-feu, dit-il, qui est une mesure lourde, pèse vraiment sur les gens. Mais nous constatons que 95% de la population néerlandaise comprend pourquoi c’est nécessaire. Mais il y a une petite catégorie pour qui ce n’est pas le cas. On peut donner son avis mais il y a un groupe d’émeutiers qui en profitent pour commettre des destructions et aussi d’importantes violences à l’encontre des fonctionnaires de police. C’est une évolution très inquiétante. »
Loin des manifestations initiales de dimanche contre le couvre-feu et les mesures anti-Covid-19, les émeutes de lundi soir sont attribuées à des bandes de jeunes descendus dans la rue dans le seul but d’affronter la police, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
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