Le président Malien, Ibrahim Boubacar Keïta, et le responsable moral du M5, l’imam Mahmoud Dicko, ne se sont pas toujours opposés. L’ancien président du Haut conseil islamique malien (Hcim) a même été un allié de taille pour IBK, pendant sa quête du pouvoir. L’imam Dicko est revenu, sur le plateau de l’émission «Objection», sur leurs relations et le point de départ de leur désaccord.
«Je croyais en IBK, avant qu’il ne soit au pouvoir. Je savais qu’il n’avait pas un projet islamique, mais laïc. Pourtant, je l’ai soutenu», ressasse l’imam Dicko.
Leurs désaccords ont commencé après le premier mandat d’IBK, à l’heure du bilan. «Quand il a fait un mandat, j’ai arrêté de le soutenir, parce que j’ai vu que son bilan n’était pas élogieux. Et je le lui ai dit», soutient-il.
Selon celui qu’on appelle «l’Ayatollah de Bamako», les problèmes sécuritaires du Mali ont empiré sous IBK. «Quand il venait au pouvoir, le Mali avait un problème sécuritaire dans un endroit bien localisé : la région de Kidal. Mais, aujourd’hui, c’est tout le Mali qui est embrasé. Les communautés, dans certaines régions, sont en train de s’entretuer au vu et au su de tout le monde, et il n’y a aucune solution en vue. La corruption devient endémique, aujourd’hui. Alors, vous voulez qu’on s’asseye et qu’on regarde le Mali s’abîmer sans que personne ne puisse dire un mot ?», interpelle-t-il.
D’après l’imam Dicko, la solution, c’est d’abord «avoir la volonté de sortir de cette crise». «Quand les gens du M5 ont demandé sa démission, je leur ai dit qu’on ne peut pas demander sa démission et que cela va mettre le Mali dans une situation difficile. Nous n’avons pas besoin de cela. C’est notre frère, c’est notre président. Si la volonté y est, même demain, nous au Mali, on peut trouver une solution sans en faire un problème auquel toute l’Afrique doit s’y mêler», déclare l’imam Mahmoud Dicko.
0 Commentaires
Participer à la Discussion