Ousmane Sonko a créé la polémique pour avoir écarté le micro de la Rts. Le leader du Pastef entend par ce geste exprimer son refus de cautionner la manière dont fonctionne la télévision publique. Depuis lors, certains lui reprochent d’avoir porté atteinte à la liberté d’informer, alors que d’autres trouvent son geste compréhensible, voire justifiable.
Ceux qui se rangent du côté de la RTS disent défendre un principe : la liberté de la presse. Pourtant, si l’on s’en tient uniquement à des principes, on peut dire également que Sonko a aussi le droit de rejeter le micro de la Rts. Pendant toute une année, voire plus, l’opposition sénégalaise est absente de la télévision publique, alors qu’une militante de Macron, candidate aux dernières législatives a eu droit à une invitation au 20h de la Rts. Cette censure ne se limite pas à l’opposition, même la société civile en est victime, lorsqu’elle tient des activités qui ne sont pas de nature à plaire le régime.
Principe pour principe : si la Rts a le droit de passer sous silence l’opposition, celle-ci devrait aussi avoir le droit de passer la Rts sous silence. Et l’un des moyens de le faire c’est de retirer le micro. Mais le leader de Pastef devrait aussi avoir le courage d’aller jusqu’au bout de sa logique, en convainquant ses alliés à renoncer au temps d’antenne de la coalition sur la Rts.
Jusqu’ici, Sonko est incontestablement la tête de gondole de cette inter-coalition Yewwi-Wallu. A l’absence d’Abdoulaye Wade et de son fils Karim et face à la présence presque silencieuse de Khalifa Sall, Ousmane Sonko est quasi seul sur le terrain médiatique. Or, Sonko a toujours estimé qu’il peut se passer de la presse classique en s’appuyant sur les médias sociaux. Son leitmotiv, c’est la communication directe, sans filtre ni intermédiaire. Renoncer au temps d’antenne permettrait donc au leader de Pastef de renforcer sa thèse selon laquelle les médias ne sont plus incontournables, en particulier la télévision publique. Ce serait un geste fort qui serait un tournant dans l’histoire politico-médiatique du Sénégal.
Par son geste, Ousmane Sonko est sans doute allé plus loin que n’importe quel autre opposant, mais il faut reconnaître qu’il n’est pas le seul à décrier la manière dont fonctionne la Rts. On se rappelle encore la passe d’armes entre Macky Sall et Babacar Diagne, alors directeur de la Rts. Il est donc important, passé le temps de l’émotion sur la forme de protestation, d’aborder la question de fond. Ayant pris sa retraite à la Rts, le journaliste Amadou Arame Mbaye Thiam a pu se livrer à cet exercice, à travers une tribune.
Cet ancien de la maison dresse le portrait de la Rts en ces termes : « un monopole de fait accentué par l'étroite dépendance financière, le choix des responsables proches des dirigeants politiques et qui se traduit par une intervention quasi permanente de la classe dirigeante, à la fois sous forme de propagande pour les idées et les personnes du pouvoir politique, et de censure pour tout ce qui pouvait s'opposer à elles ou leur déplaire ».
Lecture du communiqué du conseil des ministres
Ce tableau indique à suffisance la nécessité de réformer la Rts. La télévision publique à vocation d’être nationale. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle a des éditions d’informations dans les langues codifiées. Ce souci de refléter la diversité linguistique du Sénégal se retrouve aussi sur le plan religieux (gamou, magal, Popenguine…) et dans d’autres secteurs. Mais lorsqu’il s’agit de la diversité politique, la Rts oublie volontairement sa mission de service public, pour devenir un instrument de propagande du pouvoir en place.
Et cela aboutit parfois à des incohérences, voire des non-sens. Au 21ème siècle, à l'ère de la diversité médiatique et des réseaux sociaux, la Rts devrait avoir autre chose à proposer aux téléspectateurs que la lecture intégrale du communiqué du conseil des ministres tous les mercredis. 5 à 10 mn de lecture, pour répéter parfois des phrases standards du genre ‘’le chef de l’Etat a clos sa communication par son agenda diplomatique’’ relève manifestement d’une perte de temps que la Rts ne devrait plus se permettre. D’ailleurs, ce communiqué qui devrait être disponible plus tôt dans la journée est mis sous embargo rien que pour le 20h de la Rts.
Des audiences du chef de l’Etat sans intérêts pour le public, de longues séquences exclusivement réservées au président de la République, voilà autant d’exemples qui montrent la nécessité de revoir le contenu éditorial de la RTS. Mais pour cela, il faut oser une réforme en profondeur en mettant en place des mécanismes de désignation consensuelle du Directeur général de la Rts, mais aussi du Soleil et de l’Aps.
Les universités montrent déjà la voix dans ce sens, avec le choix des recteurs. Il revient aux acteurs des médias, mais aussi à l’opinion d’engager le débat pour que la Rts soit la télévision que les Sénégalais voudraient qu’elle soit.
Ceux qui se rangent du côté de la RTS disent défendre un principe : la liberté de la presse. Pourtant, si l’on s’en tient uniquement à des principes, on peut dire également que Sonko a aussi le droit de rejeter le micro de la Rts. Pendant toute une année, voire plus, l’opposition sénégalaise est absente de la télévision publique, alors qu’une militante de Macron, candidate aux dernières législatives a eu droit à une invitation au 20h de la Rts. Cette censure ne se limite pas à l’opposition, même la société civile en est victime, lorsqu’elle tient des activités qui ne sont pas de nature à plaire le régime.
Principe pour principe : si la Rts a le droit de passer sous silence l’opposition, celle-ci devrait aussi avoir le droit de passer la Rts sous silence. Et l’un des moyens de le faire c’est de retirer le micro. Mais le leader de Pastef devrait aussi avoir le courage d’aller jusqu’au bout de sa logique, en convainquant ses alliés à renoncer au temps d’antenne de la coalition sur la Rts.
Jusqu’ici, Sonko est incontestablement la tête de gondole de cette inter-coalition Yewwi-Wallu. A l’absence d’Abdoulaye Wade et de son fils Karim et face à la présence presque silencieuse de Khalifa Sall, Ousmane Sonko est quasi seul sur le terrain médiatique. Or, Sonko a toujours estimé qu’il peut se passer de la presse classique en s’appuyant sur les médias sociaux. Son leitmotiv, c’est la communication directe, sans filtre ni intermédiaire. Renoncer au temps d’antenne permettrait donc au leader de Pastef de renforcer sa thèse selon laquelle les médias ne sont plus incontournables, en particulier la télévision publique. Ce serait un geste fort qui serait un tournant dans l’histoire politico-médiatique du Sénégal.
Par son geste, Ousmane Sonko est sans doute allé plus loin que n’importe quel autre opposant, mais il faut reconnaître qu’il n’est pas le seul à décrier la manière dont fonctionne la Rts. On se rappelle encore la passe d’armes entre Macky Sall et Babacar Diagne, alors directeur de la Rts. Il est donc important, passé le temps de l’émotion sur la forme de protestation, d’aborder la question de fond. Ayant pris sa retraite à la Rts, le journaliste Amadou Arame Mbaye Thiam a pu se livrer à cet exercice, à travers une tribune.
Cet ancien de la maison dresse le portrait de la Rts en ces termes : « un monopole de fait accentué par l'étroite dépendance financière, le choix des responsables proches des dirigeants politiques et qui se traduit par une intervention quasi permanente de la classe dirigeante, à la fois sous forme de propagande pour les idées et les personnes du pouvoir politique, et de censure pour tout ce qui pouvait s'opposer à elles ou leur déplaire ».
Lecture du communiqué du conseil des ministres
Ce tableau indique à suffisance la nécessité de réformer la Rts. La télévision publique à vocation d’être nationale. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle a des éditions d’informations dans les langues codifiées. Ce souci de refléter la diversité linguistique du Sénégal se retrouve aussi sur le plan religieux (gamou, magal, Popenguine…) et dans d’autres secteurs. Mais lorsqu’il s’agit de la diversité politique, la Rts oublie volontairement sa mission de service public, pour devenir un instrument de propagande du pouvoir en place.
Et cela aboutit parfois à des incohérences, voire des non-sens. Au 21ème siècle, à l'ère de la diversité médiatique et des réseaux sociaux, la Rts devrait avoir autre chose à proposer aux téléspectateurs que la lecture intégrale du communiqué du conseil des ministres tous les mercredis. 5 à 10 mn de lecture, pour répéter parfois des phrases standards du genre ‘’le chef de l’Etat a clos sa communication par son agenda diplomatique’’ relève manifestement d’une perte de temps que la Rts ne devrait plus se permettre. D’ailleurs, ce communiqué qui devrait être disponible plus tôt dans la journée est mis sous embargo rien que pour le 20h de la Rts.
Des audiences du chef de l’Etat sans intérêts pour le public, de longues séquences exclusivement réservées au président de la République, voilà autant d’exemples qui montrent la nécessité de revoir le contenu éditorial de la RTS. Mais pour cela, il faut oser une réforme en profondeur en mettant en place des mécanismes de désignation consensuelle du Directeur général de la Rts, mais aussi du Soleil et de l’Aps.
Les universités montrent déjà la voix dans ce sens, avec le choix des recteurs. Il revient aux acteurs des médias, mais aussi à l’opinion d’engager le débat pour que la Rts soit la télévision que les Sénégalais voudraient qu’elle soit.
21 Commentaires
Diplomat
En Juillet, 2022 (10:46 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (10:58 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (11:48 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (11:52 AM)Reply_author
En Juillet, 2022 (12:48 PM)Reply_author
En Juillet, 2022 (14:09 PM)dagay faté sakh chaîne bobou. Sauf privilège championnats mondiaux tous les 2 ou 4 ans motakh dafa wara nek chaîne de sport privé mou yem fofou
Reply_author
En Juillet, 2022 (14:45 PM)L'homme de la solution pour le sénégal et l'Afrique...
Le lion par excellence
Lemzo
En Juillet, 2022 (16:15 PM)Lolll
En Juillet, 2022 (17:18 PM)Alibaba
En Juillet, 2022 (10:48 AM)Birome
En Juillet, 2022 (11:40 AM)Cela ne sert à rien de l'enregistrer car de toute façon ses propos ne passeront pas à la RTS. C'est vrai mais dans ce cas bien précis justifié puisqu'il n'est pas candidat.
Les opposants ne passent pas à la RFS. C'est vrai. Mais rien de nouveau sous le soleil sénégalais. Au lieu de trouver une nouvelle occasion pour le diaboliser, il faudrait sauter sur l'occasion(il n'est pas trop tard) pour l'amener à changer les choses au cas où il deviendrait PR, en profiter pour demander aux autres de s'engager dans ce sens.
Rendre compte des activités du PR et des ministres est à mon sens légitime, et cela doit rester. Certe les communiqués doivent être partagé aux autres média. Ces média n'ont pas l'obligation de les diffuser et ont la liberté de l'exploiter comme ils veulent. Une source fiable et identifiée est donc pertinente pour l'information du grand public sénégalais, et si possible dans toutes les langues. On est au Sénégal, pays très diversifié et en construction. Nous devons en tenir compte dans nos réflexions et nos propos.
Reply_author
En Juillet, 2022 (14:03 PM)Baba
En Juillet, 2022 (12:37 PM)PS : je suis apolitique et ne vote même pas (parce que non convaincu de la démocratie au Sénégal)
Nkhson
En Juillet, 2022 (13:02 PM)La politique politicienne continuera de mener ce pays vers la déchéance, à travers les échecs et les retards constatés dans plusieurs secteurs de la vie nationale. La consécration des intérêts particuliers au détriment de ceux de la communauté, par rapport au patrimoine national, est passée par là. La gestion politicienne de la RTS à elle seule, renseigne à souhait sur le recul démocratique de notre pays. Des attitudes archaïques des parti-états qui prévalaient il y'a 50 ans demeurent toujours d'actualité. Sonko a parfaitement raison de dénoncer, le monopole de la RTS en particulier et des médias d'état en général sous le Macky. La gouvernance d'un état devrait être fondée sur l'équité et la justice pour tous les citoyens. C'est cela la démocratie, qui devrait être perpétuellement renforcée dans un état de droit.
Df
En Juillet, 2022 (13:14 PM)Sombre destin identique à celui de guillaume soro
Puisse Dieu nous preserver de cet homme et de ses ambitions
Lol
En Juillet, 2022 (13:22 PM)Le Bon Dieu
En Juillet, 2022 (13:29 PM)Sonkolait
En Juillet, 2022 (14:05 PM)Oui
En Juillet, 2022 (14:10 PM)Babacar Sadikh
En Juillet, 2022 (14:54 PM)Ces personnes aui parlent de pacification de l'espace politique oublient souvent qu'ils faut des prémices et des préalables pour une paix durable et personne ne pointe là où ça fait mal. Mon père me répète cette leçon apprise en CM2, dans les années 60: " Le mensonge est un vice d'esclave, sois sincère pour prouver ta noblesse" Mais hélas, la noblesse se fait de plus en plus rare chez nous au Sénégal où on préfère vivre de prébendes que de dire la vérité
s'il est élu seul la rts lui tendra le micro seuls les journalistes et techniciens de la rts seront présents au palais
durant ces voyages seul la rts le suivra a moins qu'il décide de faire appel a senttv ou walf
tout ce bouquant la na pas de sens
anti système tu ne connais pas véritablement le système