En Irak, 17 personnes sont mortes du coronavirus et 208 autres ont été infectées. Ces chiffres devraient être plus élevés, puisque seules 2 000 personnes ont été testées dans ce pays de 40 millions d’habitants. Mais cela n’a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de participer à un pèlerinage dans la capitale Bagdad pour commémorer une figure majeure de l’islam chiite.
À Bagdad, ce samedi 21 mars, après des jours à cheminer à pieds, à dos de chameau et à dos de cheval, des dizaines de milliers de pèlerins venus de tout l’Irak ont convergé vers le mausolée doré de l’imam Kazim, sur les berges du Tigre. Les pèlerins sont moins nombreux que d’habitude, et ce sont uniquement des Irakiens, une première selon un responsable du lieu saint. Les pèlerins n’ont pu franchir que le mur d’enceinte sans pouvoir entrer à l’intérieur du mausolée, même si certains ont essayé.
L’Irak a pourtant fermé l’ensemble des lieux saints pour cause de coronavirus, d’autant plus que son système de santé est en pénurie chronique de médecins, de médicaments et d’hôpitaux. Le grand ayatollah Ali Sistani, lui-même, a interdit les prières collectives. Vendredi 20 mars, il avait envoyé un de ses représentants à la télévision d’État pour rappeler les consignes sur les distances de sécurité à respecter, sans pour autant appeler directement les pèlerins à rester chez eux.
L’influent chef chiite, Moqtada Sadr, avait lui appelé ses partisans à participer au pèlerinage. Ce qu’une partie d’entre eux a donc fait à Bagdad, mais aussi dans le sud, à Nassiriya, où des centaines de fidèles ont commémoré la mort de l’imam, rassemblés en foule compacte. Et ce, malgré le coronavirus et le couvre-feu imposé pour raison sanitaire par les autorités.
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