La cuisine sénégalaise peine à trouver assez de grâce auprès des étudiants étrangers à Dakar, dont les nouveaux surtout ont du mal à avaler le trop-plein d’huile, de sel, d’épices et d’oignons dans les plats de riz-au-poisson servis en famille et au restaurant.
Le Sénégal traîne la réputation de ses plats à base de riz. Les mérites de son menu principal, le ‘’thiebou dieune’’ (riz au poisson), sont vantés par touristes et voyagistes. Toutefois, l’excès d’assaisonnements dans la marmite ou à table dérange les non-habitués de la table sénégalaise.
Tout le monde ne s’en accommode pas et entraîne surtout chez certaines personnes, notamment les étudiants étrangers, un sentiment de dégoût. Le riz au quotidien et la trop forte saveur des bouillons (cubes Maggie) laissent un goût amer aux novices.
Saïd est un étudiant comorien à la Faculté des sciences et techniques de Dakar. En raison de possibilités financières limitées, lui et son compatriote et colocataire, fréquentent très peu les gargotes et les restaurants sénégalais, préférant préparer à domicile. Il ne trouve pas son plaisir dans la table de ses hôtes.
‘’Mon problème avec la cuisine de Dakar, c’est qu’elle est trop grasse et on met beaucoup d’oignons dans vos repas’’, confie-t-il. Il fera trois ans au Sénégal, à la rentrée prochaine. ‘’Parfois, signale-t-il, je mange à dans les restaurants universitaires pendant que je prépare mes examens’’.
‘’Ici, y a trop d’huile, trop d’oignons, trop d’épices, trop de Maggie (bouillon), c’est amer’’, déplore Fatoumata Dembélé, 25 ans, étudiante malienne, à Dakar depuis deux ans. ‘’Au Mali, on met le piment frais entier dans la sauce sans l’écraser et le piment pilé est mis dans une poivrière à table.’’
Sandra Bassabame est de nationalité gabonaise et poursuit des études en journalisme à Dakar, depuis décembre 2009. Elle se plaint de la difficulté d’avoir une alimentation riche et variée au Sénégal, même si par ailleurs elle trouve la cuisine sénégalaise ‘’bonne’’.
‘’Au début, pour manger ce n’était pas facile parce que les aliments qu’on trouve ici ne sont pas de même qualité que ce qu’on pourrait trouver au Cameroun, au Congo et au Tchad’’, avoue-t-elle, estimant qu’on n’est jamais mieux traité que chez soi. Consommer, c’est local, dirait un Sénégalais.
La nourriture peut être une affaire de latitudes pour certains Africains à Dakar. Géographie oblige. Autre lieu, autres mœurs culinaires. Sandra estime qu’il est relativement plus facile pour un Togolais ou un Malien, de bien manger au Sénégal. ‘’Ils partagent presque la même nourriture.’’
‘’Ce n’est pas évident pour nous qui venons de l’Afrique Centrale’’, dit Mlle Bassabame. ‘’Notre plat de complément au Gabon c’est le manioc’’, fait-elle remarquer. Au Sénégal, relève-t-elle, ‘’il n’y a que le riz’’. ‘’Pour moi venant d’Afrique centrale, c’est fatigant de manger chaque jour du riz.’’
‘’Le problème avec la cuisine sénégalaise, c’est que tout tourne autour du Thiep (riz), il n’y a pas que ça’’, renchérit Sandra qui énumère les différents repas de base de ses hôtes : ‘’thiebou dieune’’ (riz au poisson), ‘’thiebou yap’’ et mafé (à la viande), ‘’thiebou guinar’’ et ‘’yassa guinar’’ (au poulet).
Mais Sandra s’adapte à ses nouvelles habitudes alimentaires et culinaires en se prenant en charge elle-même. ‘’Je cuisine pour manger, je me suis responsabilisée. Là aussi, je peux gérer mon argent plus facilement. Vu la manière dont on prépare ici, je préfère manger à domicile.’’
‘’A la maison, nous, on fait un plat comorien à base de riz avec sauce tomate sinon, on est abonnés aux pâtes’’, révèle Saïd qui n’arrive pas à se libérer de l’envie de manger comme à sa guise à Moroni. La nostalgie lui tient, surtout qu’il passe ses vacances deux années de suite à Dakar.
Agée de 20 ans et fraîchement débarquée, Marie-Bonne Uwikuzo est une étudiante rwandaise à l’Université Dakar-Bourguiba (privée). ‘’Dès fois, quand je suis à la maison, je prépare le déjeuner après mes cours ou ce sont les domestiques qui le font’’, explique-t-elle.
Marie-Bonne vit avec ses parents à Pikine, dans la banlieue dakaroise. La jeune Rwandaise en est à sa première année dans la capitale sénégalaise. ‘’Parfois, je fais moi-même mes courses au marché Castor avec les parents, d’autres fois, c’est à la supérette de mon quartier.’’
‘’Oui, j’aime beaucoup la nourriture sénégalaise’’, consent-elle pour consoler la peine de ses hôtes sénégalais. ‘’Je préfère le thiebou dieune, mais nous n’avons pas la même alimentation’’, reconnaît-elle, savourant sa période d’adaptation au climat local et aux traditions sénégalaises.
Pour sa part, Amara Soumah, étudiant guinéen ne cuisine pas à domicile, préférant sortir pour se servir. A Dakar, il préfère manger dans les restaurants ou à la gargote du coin où le plat varie entre 500 et 700 francs CFA, selon l’endroit.
‘’Personnellement, avoue-t-il, cela fait trois ans que je suis à Dakar, mais j’ai des problèmes d’adaptation culinaire parce que chez moi, en Guinée, on est un peu plus ouverts pour ce qui est de l’alimentation.’’ Il pense à la variété des condiments de son pays, qui font défaut aux Sénégalais.
Amara connaît, par cœur, les mets sénégalais, ‘’tiebou dieune’’, ‘’thiebou yapp’’, mafé, etc. Les habitudes et les cuissons diffèrent toutefois avec la Guinée. Selon lui, la saveur des épices et la consistance de la sauce font la différence. S’y ajoute le temps de cuisson. ‘’Trop long à Dakar’’, juge-t-il.
Etudiant en licence, Javier Eto est un Equato-guinéen au Sénégal qui vit à Dakar depuis novembre 2009. Contrairement à Amara Soumah, Javier ne trouve pas assez de difficultés à consommer les plats sénégalais. Mieux, il trouve la cuisine sénégalaise ‘’bonne’’.
‘’Mes compatriotes et moi avons trouvé une dame qui se charge même de nous préparer la nourriture à la maison’’, dit l’étudiant en management des établissements de santé et sociaux. ‘’Le Sénégal, juge-t-il, est un bon pays.’’
49 Commentaires
Sanokho
En Septembre, 2011 (15:16 PM)Il Faut Introduire
En Septembre, 2011 (15:16 PM)-
tu mens , wade en 2005 avait quitté son sejour à l'union africaine pour rentrer directement , les videos sont sur le net .
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En Septembre, 2022 (14:11 PM)Milk
En Septembre, 2011 (15:20 PM)Couz
En Septembre, 2011 (15:27 PM)Popo
En Septembre, 2011 (15:28 PM)Je retrouve effectivement tous les tares qui sont ici relevées au sujets de la cuisine sénégalaise. un fait aussi dont on ne parle pas dans l'article, c'est que mes amis sénégalais mangeaient à la main leur Thiebou diene dans une grande assiette. Déjà, pour décorer l'assiette, ça m'amusait. Ils mettaient d'abord le riz dégoulinant d'huile, le reste, le poisson, des légumes du manioc etc. ils les disposaient à la main au milieu de l'assiette. Le manger aussi se faisait avec un rituel et une dextérité toute sénégalaise. Faire de bol de riz à la main droite, une main dégoulinant d'huile, porter le bol à la bouche.
Effectivement, pour quelqu'un venant de l'Afrique centrale, je trouvais cela assez drôle. Que dire de ghanéens ou de béninois qui eux aussi mangent une espèce de 'fufu' très mou dans une même assiette...
Dxb
En Septembre, 2011 (15:29 PM)Dxb@couz
En Septembre, 2011 (15:30 PM)La Marseillaise
En Septembre, 2011 (15:33 PM)Gollé
En Septembre, 2011 (15:39 PM)Fifi
En Septembre, 2011 (15:44 PM).................
En Septembre, 2011 (15:49 PM)Instituteur
En Septembre, 2011 (15:57 PM)Gabonaise
En Septembre, 2011 (15:58 PM)-
Bravo à toi qui a tout compris. Nous avons abandonné nos bons Us et coutumes pour embrasser des religions importées où nous sommes que des suiveurs et en cela nous ne seront jamais maîtres de nos destins car nous ne consommons que ce qyu vient des autres en particulier les blancs et les arabes : langue, modèle économique, religions, monnaie ect.
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En Septembre, 2022 (19:06 PM)Untel
En Septembre, 2011 (16:19 PM)Maroco-senegalais
En Septembre, 2011 (17:14 PM)Sagarbi
En Septembre, 2011 (17:30 PM)Zic
En Septembre, 2011 (17:43 PM)Paco
En Septembre, 2011 (18:04 PM)Lol
En Septembre, 2011 (18:13 PM)Minaj
En Septembre, 2011 (18:30 PM)Mbirmak
En Septembre, 2011 (18:46 PM)Por Pi
En Septembre, 2011 (18:51 PM)Modou.italie
En Septembre, 2011 (19:04 PM)Condé
En Septembre, 2011 (19:22 PM)Sénégalais
En Septembre, 2011 (19:29 PM)Boldak
En Septembre, 2011 (19:36 PM)J'ai séjourné au BOSTWANA, et les repas n'étaient guére variés car la base etant le mais en pate
Quant aux bouillons(jumbo,maggi...)ils vous donneront le ticket en première classe pour les maladies rénales:insuffisance,lithiases(calculs) ainsi que hypertension et pathologies connexes
bonne hygiene alimentaire:MANGEZ moin salé,moins sucré,moins gras!
Ous
En Septembre, 2011 (19:42 PM)et du poulet- oubien on ce contente des restaurants chinoise.
Adul
En Septembre, 2011 (19:57 PM)je suis Senegalais et fier de letre mais en vrai dire nos plats ne sont pas tres varies.je suis depuis presque 6 ans ici en ESPAGNE et en vrai dire j en ai profiter pour changer de maniere drastiques .car ici on a le choix de varier et j en ai aussi profiter pour apprendre a cuisniner. car javais des problemes avec les amis qui voulvaient manger 24/24h du riz.je leur ai fait avoir que jai manger presque toute ma vie du riz j en ai marre du riz j ai envie de varie car ici lya de tres bon produits huiles d olive etc...et sourtout jia diminuier ma consomation d huile et de sel.
de toute facon si deman j irais au pay j uarais des problesm pour m adapter de nouveau.la cuinine español est tres varie et riche il suffit de l adapter un peu seln son gout.
meme la consommation de sucre aussi jai deminuier je boit du lait semi ecreme eet je fait beaucoup de sport pour metre en forme.la sante coute trop cher et si on est pauvre on doit se controler.nos ancetres navaient ses maladies dont on souffre aujourdhui car manger sain.
wasalam
Boy_serere
En Septembre, 2011 (20:26 PM)Salam
En Septembre, 2011 (20:52 PM)Je ne pense pas que le Sénégalais aime l'huile, mais qu'avec nos marmites adhésives et nos pratiques culinaires, celle-ci était indispensable pour éviter que cela ne colle. L'abus des cubes maggi n'est pas culturel, mais le fruit du modernisme citadin. Les femmes (j'en suis une) ne savant plus cuisiner ou cherchant le petit plus (fèm), noient la préparation de saveurs artificielles.
Personnellement, je trouve que le thiéré (sim, bassi, jëen, mboum, bassi saleté, sim bu wécc, etc.) est davantage un plat national que le Ceebu Jënn et qu'il est faux de dire que la cuisine Sénégalaise n'est pas variée. Ce sont les dakarois qui ne varient pas assez à mon sens. Ndambé, lathiri, lakku jen, thiere mboum, ngurbaan, mbaxalou saloum, ceebu kétiakh, sombi mbokk, accara, etodjé, ngalakh, fondé, caakri, moussal yapp, dem farci, touffé, etc. Je ne parle même pas des jus naturels et sans artifices.
Wax
En Septembre, 2011 (20:57 PM)-
Qui ne peut pas le moins ne peut pas le plus. On ne peut pas jouer à Manchester quand on a du mal à s'imposer à Marseille. Sadio a cassé la baraque partout où il est passé et c'est comme ça qu'il s'est retrouvé à Liverpool et au Bayern
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En Septembre, 2022 (01:04 AM)Wax
En Septembre, 2011 (21:00 PM)Thiep
En Septembre, 2011 (21:06 PM)Sarr
En Septembre, 2011 (21:16 PM)Zos
En Septembre, 2011 (22:27 PM)Ibou
En Septembre, 2011 (23:53 PM)La Miss
En Septembre, 2011 (23:54 PM)tous les gouts walla mou délou deukam rek point barre !!!
Dee
En Septembre, 2011 (02:52 AM)Askanewi
En Septembre, 2011 (03:00 AM)Yaye Fall
En Septembre, 2011 (03:04 AM)Biz First
En Septembre, 2011 (04:13 AM)Mo
En Septembre, 2011 (08:02 AM)QU'ILS AILLES AU DIABLE S'ILS NE VEULENT PAS LE TIÉBOU DIEUNE. NOUS QUI L'AVONS INVENTÉ NOUS L'AIMONS BEAUCOUP ET NOUS NOUS PORTONS BIEN, DIEU MERCI. NOUS CONNAISSONS BIEN CE QUE CES GENS MANGENT CHEZ EUX ET QUI EN FAIT DE GROS BALAISES
Moudou Moudou2
En Septembre, 2011 (08:41 AM)Maggicancer
En Septembre, 2011 (09:27 AM)Enfin, l'usine SIMPA au KM15 met en sachet votre fameux Adja, concurrent de Maggi. Même le chimiste en chef ne boufferait pas de cette m!@#!#
Etudiant
En Septembre, 2011 (11:30 AM)Légui Nak
En Septembre, 2011 (11:41 AM)Ff
En Septembre, 2011 (17:56 PM)Boldak
En Septembre, 2011 (23:23 PM)Vive Le Thiébou Dieune Nationa
En Octobre, 2011 (21:27 PM)Participer à la Discussion