La pratique de la césarienne, estimée à 4, 8% du nombre total des accouchements dans les structures de santé sénégalaises est loin d’être alarmante, se situant même en deçà de la norme requise par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a estimé le docteur Dembo Guirassy, gynécologue à la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant (DSRSE).
"La pratique de la césarienne n’est pas abusive comme on le laisse entendre de plus en plus, il n’y a pas d’excès, l’impression est très loin de la réalité" a confié à l’APS le gynécologue en marge d’une rencontre de formation de journalistes.
Dr Guirassy a précisé que selon l’OMS, "la pratique de la césarienne doit se situer entre 5 et 15% pour régler les vrais problèmes de santé maternelle et infantile".
"L’impression des populations ne constitue pas la réalité. Il n’y a pas d’abus. Si on vérifie, le taux au niveau national est inférieur au minimum requis", a-t-il relevé.
Le spécialiste a fait remarquer que la césarienne est pratiquée pour "sauver la vie des mères" quand l’accouchement normal pose problème avec une difficulté qui survient subitement.
"C’est bizarre que les gens pensent qu’on veut juste opérer les femmes. On ne peut pas prévoir une césarienne puisque les complications surviennent pendant le travail et il faut agir en urgence", a expliqué Dr Guirassy.
Parmi les signes de danger nécessitant une césarienne, l’homme de l’art a énuméré les facteurs de morbidité comme l’étroitesse du bassin, le poids du bébé, l’hypertension, la cardiopathie, le diabète, etc.
Le gynécologue a ajouté que ces facteurs constituent un état qui signale une probabilité plus élevée de développer des complications pendant l’accouchement ou une mortalité néonatale.
Dr Guirassy a souligné que c’est pour cette raison que "pour certains cas, on ne peut pas prendre le risque de perdre le bébé ou la maman en la laissant accoucher par voie basse".
La pratique de la césarienne concerne surtout les femmes en grossesse âgées de moins de 16 ans ou de plus de 40 ans, a-t-il renseigné.
En dehors des césariennes d’urgence, il y a des césariennes programmées (prophylactiques) du fait de certains facteurs de risques comme les maladies chroniques a relevé Dr Guirassy, signalant que "les césariennes de convenance sollicitées par les femmes pour ne pas souffrir au cours du travail ne sont pas constantes".
"Il y a moins de risques pour l’accouchement normal [...]", selon le gynécologue qui relève "le caractère judicieux du choix du praticien".
Et le praticien de faire noter qu’"aujourd’hui, 15% des grossesses ont des complications à l’accouchement".
Sur l’incidence financière avancée pour expliquer l’augmentation de la pratique de la césarienne, surtout dans les structures privées, il a précisé qu’il n’y a pas une différence dans la rémunération du gynécologue entre un accouchement normal et une césarienne.
D’ailleurs, par rapport à cette question, le responsable de la Communication à la DSRE, Massamba Thioro Sall a estimé que "le rôle des médias dans la promotion de la santé est essentiel pour que l’opinion publique et les décideurs soient bien informés"
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