Lutter contre la présence des acariens dans l’environnement pourrait ne pas suffire à prévenir le développement d’une allergie durant l’enfance. Telle est le constat d’une équipe de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui vient de démontrer que des allergènes d’acariens étaient présents dans le lait maternel et favorisaient la sensibilisation des enfants.
Les experts ont passé au crible les données de près de 2.000 femmes et de leurs enfants
Dans leur travail publié dans Journal of Allergy and Clinical Immunology, ces experts assurent que prévenir une sensibilisation en misant sur « l’éviction maximale des acariens dans l’environnement des enfants au cours de leurs premières années de vie » ne suffit pas à limiter le développement des allergies respiratoires déclenchées par ces arachnides microscopiques.
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— Inserm (@Inserm) 11 octobre 2016
Pour cause, leur étude conduite à partir des données de la cohorte EDEN, créée en 2003, vient de montrer que les allergènes d’acariens déjà présents dans le lait des mères allaitantes dopaient l’apparition d’asthme ou de rhinite allergique chez leurs enfants.
Sensibiliser les enfants par voie aérienne, mais aussi par voie orale
Les experts ont ainsi passé au crible les données de près de 2.000 femmes et leurs enfants. La présence ou l’absence dans leur lait d’un allergène émanant du principal acarien domestique (Dermatophagoides pteronyssinus ou Der p1) a été examinée de près. Deux tiers d’entre elles étaient concernées.
Les chercheurs ont ensuite évalué le taux d’asthme et de rhinite allergique chez leurs enfants. Résultat : « A l’âge de cinq ans, les enfants nés de mères ayant un terrain allergique et un taux élevé d’allergènes dans leur lait souffraient plus souvent d’asthme et de rhinite que les autres », explique Isabella Annesi-Maesano, auteure principale de cette étude.
Ces résultats tenderaient à démontrer que les allergènes respiratoires « pourraient non seulement sensibiliser les enfants par voie aérienne, mais aussi par voie orale » et quel’effet protecteur du lait maternel ne suffit pas à prévenir toutes les allergies.
Des études supplémentaires et plus vastes
« Notre conclusion est surprenante, d’autant plus que d’autres travaux ont montré que les allergènes alimentaires présents dans le lait réduisent le risque d’une allergie alimentaire chez l’enfant », poursuit Isabella Annesi-Maesano, citée dans le communiqué de l’Inserm.
Des études supplémentaires et plus vastes (concernant toutes les régions du globe) sont déjà en cours enfin de savoir si la différence de traitement des allergènes par le système immunitaire du nourrisson ou si la présence d’autres composés issus des acariens dans le lait maternel pourrait expliquer cette contradiction.
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