Faire des mammographies régulièrement entre 50 et 69 ans permettrait de réduire le taux de mortalité du cancer du sein de 40% par rapport au taux mesuré en l'absence de dépistage, selon une nouvelle étude scientifique. La balance bénéfices-risques semble donc largement favorable.
Le dépistage organisé du cancer du sein existe depuis 2004 en France. A partir de 50 ans, les femmes sont fortement invitées à pratiquer une mammographie des seins tous les deux ans, afin de diagnostiquer un éventuel cancer.
S'il permet de sauver des vies, ce dépistage organisé fait souvent l'objet de débat, car la balance bénéfices-risques pose question. Il existe en effet un risque de faux positif, entraînant un sur-diagnostic et un traitement pas forcément nécessaire. De toutes petites lésions peuvent également être révélées et traitées alors qu'elles auraient pu dégénérer naturellement.
Cependant, une nouvelle étude scientifique vient réaffirmer l'importance et les bénéfices de ces mammographies régulières. Elle révèle que les femmes de 50 à 69 ans qui participent à un programme de dépistage tous les 2 ans voient leur risque de mortalité suite à un cancer du sein chuter de 40%.
Pour celles qui effectuent des mammographies de façon ponctuelle, le risque de décès baisse de 23%.
Cette étude publiée dans le New England Journal of Medicine a été menée par des experts de 16 pays. Ils ont évalué les impacts positifs et négatifs des différentes formes de dépistage du cancer du sein, d'après les résultats de onze essais cliniques et de 40 études d'observation. Coordonnée par l'Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC), cette étude va contribuer à la mise à jour des précédentes recommandations de l'IARC, datées de 2002.
Si elle réaffirme le bénéfice de mammographies régulières chez les 50-69 ans, l'étude n'a cependant pas trouvé de résultats significatifs concernant un tel dépistage à la quarantaine. Cependant, pour les femmes de 70 à 74 ans, un dépistage régulier par mammographie serait bel et bien recommandé.
« Cette analyse importante devrait, espérons-le, rassurer les femmes dans le monde sur le fait que la mammographie sauve des vies et que le dépistage du cancer du sein est un outil essentiel pour accroître des diagnostics précoces et de ce fait réduire la mortalité », a commenté le Pr Stephen Duffy, un des co-auteurs de l'étude, cité par l'AFP.
Pour autant, ce dernier précise qu'« il faut poursuivre les efforts de recherche sur d'autres méthodes de dépistage comme la très prometteuse tomosynthèse en 3D, une mammographie numérique qui pourrait être plus adaptée pour sonder les tissus mammaires denses. »
Les femmes de moins de 50 ans présentant des risques génétiques de cancer du sein sont en revanche invitées à une surveillance plus précoce.
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En Juin, 2015 (07:46 AM)Participer à la Discussion