La quatrième Rencontre du Bureau des experts de la rage en Afrique (AFROREB, en anglais) a pris fin jeudi à Dakar par un appel à renforcer les moyens de la lutte contre la rage par une action conjointe et intégrée des médecins et des vétérinaires du continent africain.
L’élimination de la rage canine et de la rage humaine est un objectif réalisable qui nécessite des moyens et une étroite collaboration entre médecins, vétérinaires et municipalités avec l’appui de la population, a soutenu la coordonnatrice de AFROREB, Dr Betty Dodet.
Elle intervenait lors du point de presse de clôture de ce colloque scientifique et médical qui a réuni durant deux jours à Dakar une cinquantaine de spécialistes de la rage.
‘’Le vaccin n’est généralement pas subventionné par les gouvernements, ce qui limite dramatiquement l’accès des populations au traitement faute de moyens’’, a-t-elle souligné.
Dr Dodet a relevé que dans certains pays d’Afrique, jusqu’à 60% des patients ne prennent qu’un traitement incomplet, mettant ainsi leur vie en danger.
Les spécialistes présents à la rencontre ont parlé de leurs programmes nationaux de lutte contre la rage et de la nécessité d’une lutte intégrée, associant tous les partenaires concernés, notamment les services de santé humaine et animale, a-t-elle expliqué.
Ainsi, a-t-elle indiqué, la prévention de la rage humaine passe par le contrôle de la rage canine, par la vaccination et la gestion de la population canine qui nécessité une étroite collaboration entre les acteurs concernés.
En effet, le principal réservoir de transmission de la rage reste le chien même si d’autres animaux comme le chat, le singe et autres peuvent transmettre la maladie.
Une fois déclarée, la rage est pratiquement toujours mortelle parce qu’il n’y a pas de traitement approprié, a précisé Dr Betty Dodet.
Cependant, a-t-elle signalé, la maladie peut être évitée si la personne exposée reçoit dans les plus brefs délais un traitement approprié appelé prophylaxie post exposition (PPE). Ce traitement consiste en un nettoyage minutieux des plaies suivi de la vaccination.
La coordonnatrice de AFROREB a déploré que l’infrastructure des centres de prévention de la rage était toutefois peu développée en Afrique Occidentale et Centrale.
Beaucoup de personnes exposées à la rage ne reçoivent pas le traitement approprié parce qu’elles sont trop éloignées des centres antirabiques ou parce qu’elles ignorent ce qu’elles doivent faire, a-t-elle noté.
Lors des précédentes rencontres de AFROREB, des sessions de travail avaient été consacrées à l’élaboration de modèles pour l’implantation et l’organisation de centres antirabiques.
Au Sénégal, la rage est considérée comme une maladie d’importance en santé publique depuis 2008, date à laquelle sa déclaration est devenue obligatoire, a expliqué le point focal de la maladie au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Fatou Ndiaye Badiane.
A cette date, a-t-elle expliqué, le Sénégal ne disposait que d’un seul centre de prévention de la rage, à savoir l’Institut Pasteur de Dakar.
Deux autres centres antirabiques sont été créées depuis au sein du service des maladies infectieuses de l’Hôpital Fann à Dakar et le second à Fatick (155 km), en juillet 2013.
L’objectif aujourd’hui est de mettre en place un centre antirabique dans chacune des 14 régions, a soutenu Dr Badiane. ‘’L’idée est aussi de consolider l’engagement politique et de soutenir les laboratoires de diagnostic de chez les animaux.’’
Le défi, a-t-elle estimé, est qu’il n’y ait plus de personne qui meurt de la maladie. Cela exige des stratégies conjointes avec le ministère de l’Elevage afin de vacciner les animaux domestiques, notamment les chiens pour éliminer la rage animale. Depuis 2008, ont été répertoriés 1.099 cas de morsures, avec 36 personnes décédées de cette maladie.
La question des décharges d’ordures et des dépotoirs sauvages a été également évoquée par Dr Bernard Diop, spécialiste des maladies infectieuses, qui a appelé à une collaboration avec les collectivités locales.
En effet, ces espaces insalubres attirent les chiens errants et exposent les populations environnantes à des risques de morsures, surtout pour les enfants, a-t-il fait remarquer.
‘’C’est une maladie qui tue beaucoup d’enfants dans les milieux pauvres où il y a beaucoup de chiens errants et surtout des chiots’’, a-t-il précisé. Avec près de 24.000 décès annuels dues à la rage, soit 44% des cas de décès dans le monde, l’Afrique paie ‘’un lourd tribut à cette maladie’’, selon le spécialiste.
Créé en 2008, le réseau AFROREB regroupe des experts de la rage de 15 pays d'Afrique francophone. Les membres se réunissent au moins tous les deux ans pour travailler sur des projets concernant la lutte contre la rage sur le continent.
L’objectif est d’évaluer le poids de la maladie, d’alerter les populations et les responsables de la santé publique sur la maladie et les possibilités de prévention, d’améliorer la pratique clinique et la prise en charge des victimes de morsures et de contribuer à l’élimination afin que plus personne ne meure de la rage.
2 Commentaires
Position Religieuse
En Octobre, 2013 (23:08 PM)- Limitez-vous seulement à ceux qui sont noirs. " (récit de Jabir ibn Abdullah, Dawud XVI 2840)
"Ubada Ibn Samit rapporte d'Abou Dharr que le Prophète (??? ???? ???? ? ???) a dit: "La prière de l'homme est annulée si rien - comme l'arrière d'une monture - ne le sépare (du) chien noir".
J'ai dit à Abou Dharr : "Pourquoi un chien noir ? Et s'il était rouge, jaune Ou blanc ?" Il m'a répondu : "ô neveu, j'ai posé la même question au Messager d'Allah et il m'a dit que le chien noir était un démon". (Sahih Muslim, 510)
Le Prophète (??? ???? ???? ? ??? PSL) a donc clairement dit qu'il était interdit de tuer des chiens autres que des chiens noirs. Il faut donc faire attention aux décisions des autorités, prises dans la facilité et qui consisteraient à tuer les chiens. Les chiens non noirs protègent les villes et leurs habitants la nuit car ils ont la faculté de voir les djinns. Les pays qui ont éradiqués définitivement la rage n'y sont parvenus que grâce à des appâts vaccinants pour les animaux sauvages et à la vaccination systématique des chiens de ferme, de chasse, de berger et de compagnie.
Moussa
En Octobre, 2013 (23:22 PM)Participer à la Discussion