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Sante

Femme enceinte et cancer : Pourquoi il ne faut pas interrompre la grossesse

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Femme enceinte et cancer : Pourquoi il ne faut pas interrompre la grossesse
 On n'a plus besoin d’interrompe la grossesse d’une femme diagnostiquée du cancer du sein. Une étude réalisée au Sénégal par le docteur Yaye Coumba Diouf Bathily, gynécologue obstétricienne et cancérologue en 2020 a permis de démontrer que la femme peut bel et bien conduire à terme sa grossesse. Par contre, elle sera soumise à un traitement particulier.

 Les femmes enceintes sont sujettes à des modifications physiologiques. Durant la période de grossesse, le sein se métamorphose. Il augmente de volume et a tendance à être un peu douloureux de temps en temps.  Dès lors, l'examen devient plus difficile.  C’est pour cette raison que lorsqu’on a une grossesse, on ne pense jamais au cancer. « C’est une possibilité. Lorsqu’on examine la femme, on ne cherche pas une lésion pathologique alors qu’elle-même doit pouvoir la chercher comme on fait l’autopalpation. Conséquence, le diagnostic est fait de manière tardive », explique le Docteur Yaye Coumba Diouf Bathily, gynécologue obstétricienne et cancérologue à la maternité de l’Hôpital général Idrissa Pouye. Il intervenait en marge du congrès de la société sénégalaise de cancérologie (SOSECAN).

 Il y a quelques années, dès qu’un cancer était diagnostiqué chez une femme enceinte, on demandait l’interruption de la grossesse. Ce n’est plus le cas actuellement. Les avancées notées dans la prise en charge ont permis de savoir qu’il n’y pas lieu d’interrompre la grossesse.

« Ce temps est aujourd’hui derrière nous.  Avec les avancées notées dans la prise en charge, on s’est rendu compte qu’il n’y a aucun intérêt à interrompre la grossesse. On ne gagne absolument rien. Ça ne change pas le pronostic », a dit le Docteur Yaye Coumba Diouf Bathily, gynécologue obstétricienne et cancérologue à la maternité de l’hôpital général Idrissa Pouye. Selon elle, le cancer qu’on a chez la femme enceinte est exactement le même chez une autre femme à âge égal.  « C’est exactement les mêmes lésions, la seule différence est qu’on peut le voir à une étape tardive. En ce moment-là, le pronostic est beaucoup plus péjoratif », informe la praticienne.  


Elle a réalisé une étude sur l’association cancer du sein à la grossesse à l’hôpital Le Dantec. Cette étude a concerné 15 cas en 2020. « Ce sont des patientes qui ont fait leur traitement.  Parmi elles, une seule a fait un avortement, mais sinon les autres ont fait leur accouchement à terme et jusqu’à présent les enfants se portent bien » a expliqué la praticienne.


Toujours concernant la chimiothérapie, il ne faut pas l’administrer chez les femmes enceintes dans les trois premiers mois de la grossesse. Il est aussi déconseillé de le faire au cours des trois dernières semaines avant l’accouchement. « On va commencer à 14 semaines, et il ne faut pas faire la chimiothérapie également trois semaines avant que la femme n’accouche. Parce que quand on parle de chimiothérapie, ce sont des drogues qui vont affecter le bébé dans les trois semaines alors que si elle accouche trois semaines après, le bébé a le temps d’expulser ces drogues » explique en outre le docteur Mame Coumba. Sur le plan également du traitement, c’est la chirurgie est aussi recommandée autant chez la femmes enceinte que celle qui n’est pas état. Toutefois, ça saigne facilement chez la femme enceinte.

 Chimiothérapie et allaitement

Pour ce qui est de la radiothérapie souvent, elle n’est pas faite. « C’est possible en théorie. Mais en pratique, il y a toujours une réticence, un peu de retenue par rapport à la radiothérapie. C’est faisable en tenant compte du terme de la grossesse. Lorsque ces patientes sont bien suivies, le pronostic pour la mère comme pour le fœtus, l’enfant à naître reste serein » renseigne-t-elle. Pour elle : « Quand on sait que lorsqu’on fait un traitement, même si c’est le traitement du cancer chez la femme qui n’est pas enceinte, dans un premier temps, c’est des cycles de 21 jours.  Donc attendre 21 jours, ne change pas le pronostic.  Seulement, il faudrait tout faire que dans ces 21 jours, la patiente accouche et il faut qu’elle accouche à terme. Ce terme on peut le prévoir par rapport au traitement thérapeutique et planifier la dernière cure avec la date de l’accouchement », détaille Dr Yaye Coumba Diouf Bathily.

Elle insiste sur le fait qu’après l’accouchement, on continue le traitement. « C’est souvent la chimio et cela passe dans le lait maternel. Donc on ne peut pas pratiquer l’allaitement non seulement à cause des drogues qui passent mais également pour la surveillance du sein ».   Il faut noter que ces personnes sont mises sous médicaments qui empêchent la montée des thèses, dès l’accouchement on met les médicaments et 10 jours après l’accouchement, elle peut reprendre les chimiothérapies.  On a aucune perte sur le plan de la prise en charge thérapeutique », rassure le médecin.


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