L’hôpital de Grand Yoff, a abrité du 18 au 24 mai dernier, un camp de réparation des fistules obstétricales au service de l’urologie. Une maladie qui prend de l’ampleur, puisse 400 nouveaux cas sont dénombrés chaque année au Sénégal ; selon l’Unfpa. Sud revient sur les manifestations d’une maladie qualifiée de «maladie de la honte», condamnant ainsi les victimes à «l’exil social».
Elles sont très nombreuses, les femmes qui souffrent de fistules obstétricales. Bon nombre d’entre elles sont dans la zone rurale.
La fistule obstétricale ou fistule vésico-génitale résulte généralement d’un travail prolongé souvent de plusieurs jours et difficile, sans intervention obstétricale, à savoir la césarienne pratiquée en temps voulu. Dans ce cas, le fœtus exerce alors une pression excessive sur les organes internes qui sont le vagin, la vessie, le rectum et endommage les tissus de la femme. Dans la plupart des cas, le bébé meurt. La femme souffre d’incontinence sévère qui conduit à des ulcères, des infections et parfois même à la mort. La femme souffrant de fistule a du mal à maintenir ses urines ou encore ces selles qui peuvent s’échapper de la voie vaginale à cause de cette malformation qui s’est installée entre le vagin et l’intestin. Une situation très gênante pour la femme qui l’amène à vivre à l’écart de la société. Dans certains cas, elles sont stigmatisées, considérées le plus souvent par leur époux ou belle famille comme procurant la honte dans la société.
Cette couche vit recroquevillée à tout jamais avec le seul soutien dès fois de leurs enfants. Cependant, ce que bons nombre de personnes ne savent pas, est que la maladie peut être éradiquée par une intervention chirurgicale. Au Sénégal, durant l’année, des campagnes se déroulent sur certaines localités du pays afin de redonner l’espoir à ces femmes qui avaient perdu le souffle de la vie. Des médecins sont ainsi formés dans les régions à la réparation des fistules et des sages femmes à la détection. A Dakar, une maison de recueil des personnes vivant avec une fistule a été érigée à Grand Yoff en attendant les interventions. C’est dans ce cadre qu’entre le camp de réparation des fistules obstétricales organisé à l’hôpital général de grand Yoff du 18 au 24 mai 2017.
La zone rurale propice au développement des fistules
La fistule survient lorsque des soins obstétriques d’urgences ne sont pas dispensés à temps aux femmes qui développent des complications lors de l’accouchement. Elle est aussi appelée la maladie de la pauvreté, car faisant ces apparitions dans les milieux les plus défavorables en matière de soins comme dans les zones rurales où le plateau sanitaire est des moins fourni ou dépourvu de matériels et de moyens d’évacuation. Ces personnes ont un accès limité aux soins médicaux et sont particulièrement en danger. Les mariages et grossesses précoces peuvent aussi être à l’origine des accouchements difficiles qui conduisent le plus souvent aux fistules vésico-vaginales. Au Sénégal, si l’on se fit aux statistiques de l’Unfp, 400 nouveaux cas sont enregistrés chaque année au Sénégal.
Des risques après l’opération
Les fistules peuvent être soignées et guéries et la femme peut reprendre une vie sexuelle et avoir d’autres enfants sans problème même si dans la plupart des cas, les accouchements se font par césarienne avec un suivi rapproché par le personnel sanitaire. Toutefois, comme toute opération chirurgicale menant à la guérison, celle de la fistule comporte un certain risque. Les complications possibles sont les suivantes: blocage du cathéter urinaire, infection, interruption de l’écoulement de l’urine, et réouverture de la fistule; il est le plus souvent possible d’y remédier selon les professionnels de la santé. Toutefois, il peut y arriver qu’une patiente meurt, mais rarement. Le taux de décès attesté pour l’opération de la fistule est compris entre 0,5 et 1% dans l’Afrique subsaharienne d’après l’Unfp.
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