Si à l’hôpital Fann les blouses blanches ont respecté, hier, le mot d’ordre de grève du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), à Le Dantec et à l’Hôpital général de Grand Yoff, le travail n’a pas connu trop de perturbation.
Bureau d’accueil de l’hôpital d’enfants Albert Royer, sis à Fann. Il est 8 heures 30 minutes. Une dame, son enfant malade dans ses bras, se présente. La préposée à l’orientation lui indique que la liste d’inscription des patients est déjà close. « Pourquoi ? » questionne-t-elle. « Les médecins sont en grève pour 2 jours. Il faut revenir la semaine prochaine », lui rétorque son vis-à-vis. La mine déconfite, cette jeune maman, sans en rajouter, repart aussitôt. Comme elle, de nombreux parents d’enfants malades ont été invités à revenir un autre jour. Ceux qui s’étaient présentés sur rendez-vous ont eu droit à la même réponse.
Ici, la grève décrétée par le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) est largement suivie. Conformément au mot d’ordre, seul le service minimum est assuré pour les cas les plus urgents. Les consultations de routine sont renvoyées jusqu’à nouvel ordre.
Non loin de là, au Service accueil des urgences de l’hôpital Fann, ce n’est pas le grand rush. « On ne fait pas les consultations de routine. On assure juste le suivi et le traitement des malades. A part cela, nous ne prenons que les cas critiques », confie l’un des deux médecins présents ce matin parmi les quatre en poste dans ce service. Par « cas critiques », il entend : « les personnes dont le pronostic vital est engagé ».
Pas de perturbation à Le Dantec et à Hoggy
Comme
d’habitude, l’hôpital Le Dantec grouille de monde. Les abords et
l’intérieur sont très fréquentés. Au service des consultations externes,
c’est la même ambiance. Plusieurs malades attendent dans un long
couloir. Même si les médecins ont accusé un peu de retard, la dame en
charge de l’orientation des malades assure que la grève n’a pas un
impact sur le fonctionnement du travail. Au service de cardiologie et de
pédiatrie, c’est le même constat. Les effets de la grève sont loin
d’être ressentis. A l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy), il n’y a
pas également de perturbations majeures. Si les médecins affiliés au
Sames ont respecté le mot d’ordre en assurant le service minimum, les
autres sont venus travailler. « Je ne suis pas concerné par cette grève,
donc je ne vois pas pourquoi je ne viendrais pas faire mon travail
normalement », souligne un médecin. Ainsi, les activités
d’hospitalisation et de consultations n’ont pas globalement souffert du
mouvement d’humeur du Sames.
LE MOUVEMENT LARGEMENT SUIVI À SAINT-LOUIS…
Au centre régional hospitalier (Chr) de Saint-Louis, les médecins généralistes et autres spécialistes n’ont pas porté leurs blouses blanches hier. A l’instar de leurs collègues des autres régions, ils ont pris la ferme décision de paralyser le système de santé. Très remontés contre le gouvernement, ceux que nous avons rencontrés vaquaient tranquillement à leurs occupations.
Ils ont requis l’anonymat pour préciser qu’ils sont médecins généralistes en poste à Saint-Louis et qu’ils sont résolument engagés à suivre ce mot d’ordre de grève décrété par le Sames. Ce qui leur permet d’attirer l’attention des Sénégalais sur leurs conditions de travail précaires.
Nos interlocuteurs ont rappelé qu’il faut au minimum 12 à 13 années d’études supérieures pour devenir médecin spécialiste, avant de déplorer, avec la dernière énergie, l’échec des négociations entre le gouvernement et le Sames.
Ils ont aussi souligné qu’ils ont pris toutes les dispositions pour assurer le service minimum qui leur permet de faire face aux urgences et de traiter les malades hospitalisés.
Mbagnick Kharachi DIAGNE… ET AU CENTRE HOSPITALIER DE KAOLACK
Kaolack,
à l’instar des autres régions du Sénégal, a respecté le mot d’ordre de
grève du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames). La grève y a
même été suivie à cent pour cent. C’est, en tout cas, l’avis du Dr
Moustapha Guèye, chirurgien-urologue à l’hôpital de Kaolack et
secrétaire général de la sous-section Sames.
Pour les blouses blanches cette grève est un avertissement pour les autorités étatiques qui, selon eux, n’ont pas respecté leurs engagements suite aux négociations avec le gouvernement et la commission technique bipartite chargée d’approfondir la réflexion sur la plateforme revendicative du Sames.
Seul le service des urgences a fonctionné. Les médecins de Ndoffane, Guinguinéo, Nioro et Kaffrine, en nombre réduit, ont également suivi le mot d’ordre de grève.
Mamadou CISSEAUCUNE PERTURBATION NOTÉE À TAMBACOUNDA
A
l’hôpital régional de Tambacounda, les urgences et les malades
hospitalisés ont été pris en charge et examinés hier, première journée
de grève des médecins. Donc, il n’y a pas eu de perturbation.
Pour Dr Djibril Yane Sané, secrétaire général de la sous-section de Tambacounda, la principale doléance reste la motivation pour inciter les médecins à venir dans les zones « dites difficiles » et les y maintenir. Pour lui, la grève est bien suivie par tous les membres de la sous-section de l’hôpital de référence et partout dans la région. Dans les différents districts sanitaires, la grève est suivie à l’unanimité par tous les médecins. Pour Adrien Sonkho, le médecin-chef de région, il n’y a pas eu de perturbation.
Pape Demba SIDIBEUNE « GRANDE CONSCIENCE PROFESSIONNELLE » SALUÉE À LOUGA
La
grève générale appelée par le Syndicat autonome des médecins du Sénégal
(Sames) a été largement suivie au centre hospitalier régional de Louga.
Les 12 médecins permanents ont observé le mot d’ordre. « Nous allons
poursuivre la grève demain (Ndlr: aujourd’hui) tout en étant à l’écoute
des consignes qui seront données par Dakar », fait remarquer Dr
Abdoulaye Fall, secrétaire général de la sous-section Sames de l’hôpital
régional. Dr Fall s’empresse toutefois d’ajouter : « Je dois préciser
que les urgences ont été assurées et les gros malades pris en charge ».
Une démarche vivement saluée par Saliou Gaye, le directeur de l’hôpital.
« Je dois souligner que nous avons fonctionné sans grands problèmes. Les urgences ont été assurées et les gros malades traités. Cette attitude des médecins est à saluer», se réjouit M. Gaye. Il soutient que ces derniers ont agi avec une « grande conscience professionnelle ». Seul dysfonctionnement noté : les consultations ordinaires n’ont pas été correctement assurées. En effet, les 3 médecins vacataires et les 4 autres prestataires ont été débordés par le flux d’usagers qui fréquentent quotidiennement l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye où, en temps normal, 300 consultations en moyenne y sont réalisées par jour.
En réaction au mot d’ordre du Sames, le directeur des ressources humaines du ministère de la Santé, Gallo Bâ, avait instruit les directeurs d’hôpitaux à prendre des dispositions particulières pour faire fonctionner les services et faire en sorte que la grève ne puisse pas paralyser le fonctionnement des structures de santé. Un défi sur le point d’être relevé à Louga.
DR MBAYE PAYE, SECRETAIRE GENERAL DU SAMES: « LA GRÈVE A ÉTÉ TRÈS BIEN SUIVIE SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE »
Joint
au téléphone, le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins
du Sénégal (Sames), Dr Mbaye Paye, a confié que, d’après les
informations reçues, la grève a été très bien suivie sur l’ensemble du
territoire national. « Même les professeurs d’universités qui
appartiennent au Saes ont été solidaires en observant un débrayage à
partir de 10 heures. Ils ont compris que nous nous battons également
pour eux, car le gouvernement ne veut pas leur octroyer l’indemnité de
spécialisation médicale », a-t-il souligné. Tout de même, Dr Paye a
reconnu qu’à l’hôpital Le Dantec, le mot d’ordre n’a pas été très suivi.
« Cet hôpital n’est pas un endroit idéal, parce que tous les médecins
ne sont pas de notre syndicat », a-t-il précisé, déclarant qu’après
évaluation, demain, ils repartiront en grève lundi et mardi prochains.
5 Commentaires
Dentiste
En Février, 2014 (17:56 PM)CE SERAIT VRAIMENT BIEN D OUVRIR LE SAMES AUX CHIRURGIENS DENTISTES ET AUX PHARMACIENS PARCE QUE LE COMBAT QUE VOUS MENEZ EST AUSSI LE NOTRE ET MOI EN TANT QUE CHIRURGIEN DENTISTE JE SUIS TRES GENENE D ETRE AU TRAVAIL PENDANT CES MOMENTS ALORS QUE TOUTES LES AVANTAGES SERONT AUSSI LES MIENNES IL FAUT VRAIMENT OUVRIR LE DEBAT AU SEIN DU SAMES
SVP
Moiz
En Février, 2014 (21:12 PM)Yoktor
En Février, 2014 (21:36 PM)Connerie
En Février, 2014 (06:57 AM)Bah !
En Février, 2014 (12:53 PM)Participer à la Discussion