Dès les premières pages, tout est dit. Nous sommes en l'an 632 de Notre Ford, au «Centre d'incubation et de conditionnement de Londres-Central». La fin de la reproduction sexuée associée à la gestation artificielle de l'espèce humaine: voilà la grande trouvaille du Meilleur des mondes (1932) d'Aldous Huxley (1894-1963). À ce stade l'Histoire n'est plus enseignée et en «conditionnant» chimiquement les embryons humains on les programme en vue de à future position dans une hiérarchie sociale faite de castes. Cette prédestination systématisée règle tous les problèmes auxquels furent confrontés les sociétés antérieures -à commencer par ceux du chômage de masse.
Le génial Huxley n'avait certes pas été le premier à évoquer le concept d'ectogenèse, procréation extra-utérine. On doit les premières phosphorescences sur le sujet au biologiste et généticien (britannique) John Burdon Sanderson Haldane qui élabora le projet d'un dispositif permettant, chez les mammifères, une grossesse extracorporelle, la croissance d'un embryon puis d'un foetus en dehors du corps d'un organisme femelle. L'idée fut ensuite développée sous forme d'anticipation par Haldane en 1923 dans Daedalus, or, Science and the Future (traduit en français sous le titre Dédale & Icare, éd. Allia, 2015).
Un siècle plus tard c'est la même perspective de l'ectogenèse que l'on retrouve avec l'annonce de la mise au point, aux États-Unis, d'un «utérus artificiel» expérimenté avec succès chez des foetus d'agneaux. À dire vrai, plus qu'un utérus c'est une forme ingénieuse de placenta artificiel qui ne peut véritablement fonctionner que lorsque le foetus a atteint un certain stade de son développement.
Une expérience prometteuse.
4 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2017 (18:06 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (23:57 PM)Anonyme
En Mai, 2017 (18:04 PM)Chekh
En Mai, 2017 (22:05 PM)Participer à la Discussion