Le Virus Zika peut-il se transmettre entre humains par simple contact physique, au travers de fluides corporels comme les larmes et la sueur? C'est en tout cas ce qu'envisage un groupe de chercheurs de l'université de l'Utah (Ouest des Etats-Unis), faute d'une autre explication à la contamination d'un Américain de 38 ans.
En effet, le Zika se transmet principalement par la piqûre du moustique Aedes aegypti -un cousin du moustique tigreAedes albopictus- qui vit sous les latitudes tropicales. Les contaminations par voies sexuelles ou transmissions sanguines sont également possibles, mais bien moins nombreuses. La grande majorité des personnes infectées vivent donc dans ces zones chaudes ou en reviennent.
C'était le cas du père du trentenaire mystérieusement infecté. Il avait effectué un déplacement au Mexique au printemps dernier, où il avait été piqué par des moustiques. Ce sexagénaire avait par la suite été hospitalisé car il présentait une baisse de tension, des douleurs abdominales, une pharyngite et de la fièvre. Symptômes auxquels se sont ensuite ajoutés conjonctivite, diarrhée et douleurs musculaires.
Les analyses sanguines avaient révélé que non seulement le père était infecté par le virus Zika, mais que le niveau de contamination était 100.000 fois supérieure à ce qui a déjà pu être observé chez d'autres patients. L'homme est mort quatre jours après son admission, devenant alors la première victime du virus sur le sol des Etats-Unis.
Quelques jours plus tard, son fils a présenté à son tour des symptômes similaires. Le virus Zika a évidement été suspecté, et les analyses ont confirmé sa présence dans l'urine du trentenaire, mais pas dans son sang.
Or les causes de transmission connues n'expliquent pas cet état de fait. L'homme n'avait pas voyagé dans un pays à risques, ni eu de relation sexuelle avec une personne contaminée ou été en contact avec du sang infecté. Et Aedes aegypti n'est pas présent dans l'Utah où il vivait. En revanche, il a aidé le personnel soignant à déplacer son père sans porter de gant, et a également essuyé ses larmes.
Des éléments qui laisse croire aux chercheurs que le virus pourrait se transmettre par simple contact entre les larmes ou la sueur et la peau, selon leur étude publiée dans le New England Journal of Medicine. Une théorie dont l'éventuelle confirmation nécessitera cependant encore des études. D'autres travaux avaient déjà avancé l'hypothès que le virus soit présent dans les yeux des malades.
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