Parce que la problématique ne relève pas de son département, Modou Diagne Fada refuse de se prononcer sur la mise en place d’une loi sur le viol et l’inceste. En fait, cette loi est une véritable patate chaude pour les autorités sénégalaises.
Le ministre de la Santé et de la Prévention, Modou Diagne Fada, dégage toute responsabilité dans la mise en place d’une loi sur le viol et l’inceste. Accroché à Ouagadougou à l’occasion de la Conférence internationale sur la Planification familiale, Modou Diagne Fada s’en lave les mains. ‘Cette problématique ne relève pas de mon département’, a-t-il dit. Malgré nos tentatives d’en savoir plus, c’est motus et bouche cousue, même s’il estime avoir une position personnelle sur la question.
Décidément, la loi sur le viol et l’inceste est devenue une véritable patate chaude pour les autorités du pays. En effet, le Sénégal n’en est pas à sa première tentative d’incorporer le viol et l’inceste dans la loi sur l’avortement. Il y a cinq ans, lorsque la loi sur la santé de la reproduction était sur la table des députés, cet aspect relatif à l’inceste et au viol figurait dans le texte. Mais les députés avaient demandé de retirer ce court passage, sinon ils n’allaient pas voter la loi dans toute son intégralité. Finalement, c’est ce qui a été fait, puisque le vote de la loi sur la santé de la reproduction devrait permettre aux acteurs de pratiquer en toute sécurité.
N’empêche, le législateur sénégalais est toujours placé sous les feux de la rampe. La loi sur la santé de la reproduction votée en 2005 qui est jusque-là sans décret d’application, interdit formellement l’avortement. Mais les cas de viol et d’inceste sont venus poser un problème de conscience aux acteurs de la santé de la reproduction. En effet, les résultats issus de l’enquête sur ‘l’Evaluation stratégique des avortements à risque au Sénégal’ ont montré un besoin de plus en plus pressant d’extension et d’incorporation du viol et de l’inceste dans la loi sur l’avortement.
Ces cas que constituent le viol et l’inceste devraient d’ailleurs obliger le législateur à réviser la loi sur la Santé de la reproduction. D’autant que les nombreux cas d’infanticides enregistrés lors des Assises illustrent parfaitement l’ampleur de ce phénomène. Même si le département de la Santé esquive la question, le dossier est remis sur la table du législateur.
6 Commentaires
Tieross
En Février, 2011 (07:46 AM)Sitor
En Février, 2011 (08:36 AM)Full-contact
En Février, 2011 (09:08 AM)Mrs-eros
En Février, 2011 (09:29 AM)J'aime mon pays mais on est en retard sur beaucoup trop de plans!
Dissakh
En Février, 2011 (13:30 PM)Aya
En Février, 2011 (08:21 AM)Participer à la Discussion