Le Sénégal est encore loin des chiffres fixés par les Objectifs de développement durable (ODD) concernant la santé maternelle. Il est attendu d'ici 2035 un objectif de moins de 70 décès pour 100 000 naissances. La mortalité maternelle est l'un des baromètres souvent utilisés pour jauger l'état de la santé maternelle.
Au Sénégal, la mortalité maternelle actuelle est de 315 décès pour 100 000 naissances, soit une chute de 43 % par rapport à 553 en 2000. La santé maternelle se rapporte à la santé des femmes pendant la grossesse, l'accouchement et la période postnatale.
"Les stratégies nationales et les efforts internationaux ont permis une amélioration notable de la santé maternelle au Sénégal, grâce notamment à une augmentation significative de l'utilisation des soins de santé".
Ces propos sont d’Omar Sow Diagne, enseignant-chercheur et président de la Fondation pour un Sénégal en meilleure santé (Fohsen). Il s'est exprimé pendant un panel sur la santé maternelle.
La Fohsen est une organisation à but non lucratif, qui intervient dans l'amélioration de la santé maternelle et néonatale en milieu rural. D’après M. Diagne, l'État a fait un bond assez significatif dans ce domaine, mais encore insuffisant. "Il faut relever le plateau médical, capaciter les sages-femmes et autres agents de santé, mais aussi et surtout les avoir en nombre suffisant. Un taux de moins de 4 sages-femmes pour 10 000 femmes est un ratio pas concevable. Il faut donc travailler davantage pour faciliter l'accès aux soins à toutes les femmes", a invité M. Diagne.
Selon le docteur en gynécologie Fatou Samb, une grande partie des décès maternels sont évitables. "Les patients confrontés ne trouvent pas du tout du personnel ou le personnel n'est pas qualifié, surtout dans le monde rural. Il faut qu'on comprenne que le Sénégal ne s'arrête pas à Dakar", dit-elle.
Et de signifier qu'il y a un déséquilibre notoire et la mortalité est plus dense en milieu rural ou il faut plus d'efforts en termes de ressources humaines et de plateau technique.
Ndèye Aida Niang, infirmière au poste de santé de Nganda, dans la région de Kaffrine, souligne que la pauvreté et les contextes socioculturels favorisent les retards dans la prise en charge médicale des femmes enceintes et les exposent, par ricochet, à des décès en couches.
Dans la même veine, Fanta Diallo, sage-femme à l'hôpital Youssou Mbargane de Rufisque, souligne qu'il faut pousser les femmes à suivre correctement leurs consultations prénatales, qui peuvent faciliter l'accouchement et sauver des vies.
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