Un produit chimique utilisé dans les vernis à ongles, potentiellement dangereux pour la santé, passerait la barrière de la peau au niveau des ongles, selon une récente étude.
Du triphenyl phosphate (TPHP) dans nos vernis à ongles ? Derrière ce nom barbare se dissimule une molécule soupçonnée de perturber le fonctionnement des hormones. C'est ce que révèle une étude menée par des chercheurs en sciences de l'environnement de la Duke University de Durham (Etats-Unis) et publiée dans la revue Environment International. Le TPHP, utilisé pour assouplir la texture du vernis, pourrait en effet pénétrer dans l'organisme.
Un passage dans l'organisme via les ongles
"La concentration dans les vernis et l'étendue de l'exposition humaine suite à son application n'ont jamais été étudiées" précisent les auteurs de ces recherches. Ils se sont donc intéressés à 10 vernis du commerce et ont mesuré leur concentration en TPHP : huit d'entre eux contenaient jusqu'à 1,68 % de TPHP et deux d'entre eux ne faisaient pas état de la présence de cette molécule sur leur étiquette. Par la suite, les scientifiques ont demandé à 26 femmes volontaires de s'appliquer ces vernis. Le passage de ce composé dans l'organisme a été mesuré dans l'urine de ces femmes qui a été analysé avant et après la pose de vernis. Résultat : la concentration des urines en diphényle phosphate (DPHP), un métabolite du TPHP, a significativement augmenté dans les urines des participantes 10 à 14 heures après l'application de vernis. Le passage de vernis se ferait via les ongles et non par inhalation, puisque lorsque ces femmes appliquaient le vernis sur des gants, le taux de DPHP dans leur urine restait faible.
Interdire le TPHP ?
"Nos résultats indiquent que le vernis à ongles pourrait être une source significative d'exposition à court terme au TPHP, et une source d'exposition chronique pour les usagères fréquentes ou pour les professionnelles" expliquent les auteurs de ces travaux. A la suite de cette étude, une pétition demandant aux fabriquant de vernis de bannir le TPHP de leurs produits a été mise en ligne. En effet, cette molécule a été soupçonnée par plusieurs études scientifiques d'agir comme un perturbateur endocrinien en interférant avec la régulation des hormones, en perturbant le métabolisme, la reproduction et le développement fœtal
2 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2015 (08:37 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (10:43 AM)Participer à la Discussion