Le nouveau coronavirus continue de se propager sur la planète, où le seuil des 20 millions de cas a été franchi lundi. Les mesures sanitaires ont été musclées dans plusieurs pays et villes comme à Paris, où les riverains doivent désormais porter le masque dans les quartiers les plus fréquentés.
Plus de 20 millions de cas de Covid-19 ont été officiellement recensés dans le monde, dont plus de la moitié en Amérique, selon un comptage réalisé lundi 10 août par l'AFP. Et si le rythme de la pandémie semble se stabiliser dans le monde, avec un million de cas supplémentaires détectés environ tous les quatre jours depuis mi-juillet, la bataille a repris de plus belle en Europe.
Les habitants et les visiteurs de Paris, la capitale française, doivent désormais porter le masque dans les quartiers les plus fréquentés de la ville pour tenter de freiner un rebond du coronavirus, en dépit de températures caniculaires. La mesure concerne une centaine de rues situées dans la quasi-totalité des arrondissements de la ville.
En rendant le port du masque obligatoire, Paris emboîte le pas à d'autres villes françaises, mais également à d'autres pays, de la Belgique à la Roumanie ou encore à la quasi-totalité de l'Espagne qui, depuis fin juillet, ont musclé leurs mesures sanitaires.
Les autorités espagnoles ont d'ailleurs reconnu lundi qu'elles ne parvenaient pas à contrôler "parfaitement" la contagion, alors que le pays a enregistré en deux semaines la plus forte progression de cas détectés parmi les grands pays d'Europe occidentale.
La Finlande va imposer quant à elle une quatorzaine obligatoire, sous peine de prison, à toute personne en provenance d'un pays à risque.
"Il y a des bourgeons d'espoir"
Ces mesures vont dans le sens des recommandations faites par l'OMS. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a enjoint lundi aux gouvernements et aux citoyens de tout faire pour "éradiquer" la transmission du Sars-CoV-2, qui a déjà provoqué 750 000 décès depuis sa découverte en Chine en décembre. "Beaucoup d’entre vous sont en deuil ; c'est un moment difficile pour le monde. Mais je veux être clair, il y a des bourgeons d'espoir et (...) il n'est jamais trop tard pour inverser l'épidémie." Mais pour cela, "les dirigeants doivent se mobiliser pour agir et les citoyens doivent adopter de nouvelles mesures", a-t-il dit.
Two essential elements to address the #COVID19 pandemic effectively:
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) August 10, 2020
1. Leaders must step up to take action
2. Citizens need to embrace key measures
If we suppress the virus effectively, we can safely open up societies. pic.twitter.com/paBqikijzn
L'agence européenne en charge des maladies infectieuses a elle aussi exhorté lundi les États européens à "réinstaurer certaines mesures" pour prévenir la "résurgence réelle" du Covid-19 observée sur le Vieux Continent. Même s'il est encore inférieur au pic atteint en Europe le 9 avril, le nombre de nouveaux cas quotidiens semble en progression, souligne l'agence.
Certains pays s'en inquiètent, dont l'Italie, où le virus a fortement régressé. "France, Espagne, Balkans : l'Italie est encerclée par les contagions", a mis en garde le quotidien Il Corriere della Sera. La péninsule a enregistré deux morts dimanche, le bilan le plus bas depuis le 21 février, date de l'annonce des premiers décès sur son territoire. Si le chiffre des nouveaux cas est moins bon (+ 463 en 24 heures), la situation reste sous contrôle, selon les autorités.
Reprise des cours en Allemagne
Pendant ce temps, en Allemagne, des dizaines de milliers d'enfants reprennent cette semaine les cours dans quatre États. À Berlin, la rentrée scolaire lundi a vu élèves et enseignants porter le masque dans les écoles, à l'exception des salles de classe et des cours de récréation.
Selon une étude comparative publiée par Science Advances, les masques chirurgicaux stoppent plus de 90 % des gouttelettes émises par la parole. En revanche, les bandanas et les cache-cols en polaire sont moins efficaces.
Aux États-Unis, pays le plus touché au monde en valeur absolue avec 163 370 décès, plus de 44 000 nouvelles infections et 457 morts ont été déplorés en 24 heures, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Lors de son point-presse quotidien consacré à la gestion de l'épidémie, le président Donald Trump a une nouvelle fois appelé à une réouverture des écoles.
Rave-party sauvage en France
La menace d'une deuxième vague n'a pas empêché plusieurs milliers de personnes de se rassembler ce week-end sur un terrain agricole en Lozère, dans le sud de la France, pour une rave-party sauvage, au mépris des règles sanitaires en vigueur.
[RAVE-PARTY À HURES-LA-PARADE]
— Préfète de la Lozère (@Prefet_48) August 10, 2020
La préfète réunit @Gendarmerie_048 et gendarmes mobiles pour un point sur la sécurité du site et des alentours :
? consignes de fermeté
? contrôles et verbalisation des participants
? matériel saisi (table de mixage et groupe électrogène) pic.twitter.com/gd8IUE0UqF
La Grèce a décidé quant à elle la fermeture nocturne des bars et restaurants dans certaines de ses principales destinations touristiques, après de nouveaux records de contamination.
Ailleurs dans le monde, l'épidémie continue de progresser. La Colombie a franchi la barre des 13 000 morts du Covid-19 depuis le premier cas de contagion détecté dans le pays le 6 mars, selon un bilan officiel publié lundi. Au Brésil, le seuil des 100 000 morts a été passé dimanche, déclenchant sur les réseaux sociaux une vague de messages de solidarité à l'attention des familles endeuillées mêlés à des critiques acerbes du gouvernement.
Économie mondiale mise à mal
Au-delà de ses conséquences sanitaires, l'épidémie a mis à mal l'économie mondiale, ravivé des lignes de fracture et des inégalités sociales et bousculé calendriers culturels et sportifs.
Les 24 heures du Mans auto se dérouleront ainsi sans public les 19 et 20 septembre. La course mythique, initialement programmée les 13 et 14 juin, avait été reportée à la mi-septembre.
De même, le ministre allemand de la Santé a rejeté l'idée d'un retour des supporteurs de football dans les stades, estimant que ce serait envoyer "un mauvais signal" alors que le pays connaît une recrudescence de la pandémie.
En Italie, l'industrie de la croisière, sinistrée par la pandémie, a toutefois annoncé lundi la reprise de ses activités à partir du 16 août.
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