Une étude publiée vendredi révèle que les AVC ont un lien avec la pollution atmosphérique, surtout dans les pays à bas et moyens revenus.
La pollution atmosphérique est devenue l'un des principaux facteurs de risque des accidents vasculaires cérébraux (AVC), notamment dans les pays en développement, selon une étude publiée vendredi dans la revue spécialisée The Lancet Neurology. Chaque année dans le monde, quelque 15 millions de personnes sont touchées par un AVC, six millions en meurent et 5 millions survivent avec des handicaps permanents.
Une étude sur 23 années. "Nous avons été surpris de découvrir qu'une proportion étonnamment élevée du fardeau global des AVC pouvait être attribuée à la pollution atmosphérique, en particulier dans les pays en développement" souligne le Pr Valery L. Feigin, de l'Université de technologie d'Auckland qui a dirigé l'étude, menée dans 188 pays entre 1990 et 2013.
Cause de 40% des AVC en Asie. En passant en revue 17 facteurs de risque, les chercheurs ont découvert qu'environ 90% du "fardeau" des AVC pouvaient être attribués à des facteurs de risques modifiables : l'hypertension, une alimentation pauvre en fruits et légumes, obésité, sédentarité ou tabagisme. Mais les chercheurs ont découvert que le rôle joué par la pollution atmosphérique avait augmenté. La part attribuable à la pollution a été évaluée à 33,7% dans les pays à bas et moyens revenus contre seulement 10,2% dans les pays à hauts revenus en 2013, en forte hausse depuis 1990. En Asie du sud et en Afrique sub-saharienne, la part atteint même 40%, notamment à cause de la pollution de l'air intérieur due à l'utilisation de combustibles solides pour se chauffer ou faire la cuisine.
Une découverte très "alarmante". Dans un commentaire joint à l'article, le Pr Vladimir Hachinski, de l'université canadienne du Western Ontario et Mahmoud Reza Azarpazhooh de Mashhad (Iran) ont jugé "très alarmant" le rôle joué par la pollution" dans les AVC. "On savait déjà que la pollution pouvait endommager les poumons, le cœur, le cerveau, mais l'étendue de cette menace semble avoir été sous-estimée" ajoutent-ils.
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