Il exerce depuis plus de treize ans, dans un des meilleurs Centres européens de cardiologie, et sillonne très souvent le continent africain qui l’a vu naître, pour apporter son expertise. Lui, c’est le Professeur Mohamed Ly, agrégé en chirurgie cardio-vasculaire et thoracique.
Brillant parcours académique, expertise professionnelle des plus rares, ce Français d’origine mauritanienne en fait preuve. Arrivé à Ouagadougou dans le cadre des cinquièmes Journées scientifiques de la Société de cardiologie du Burkina (SOCARB), Pr Ly nous livre, sous un ton empreint d’humilité, ses projets pour une Afrique impuissamment en proie aux maladies cardiovasculaires que l’on sait hautement meurtrières. Pour une Afrique qui soit capable d’apporter la meilleure riposte à ces maladies, Pr Ly s’engage et nous dit comment.
Après son baccalauréat scientifique obtenu au Lycée de BOGHE en Mauritanie, le jeune Ly arrive en Tunisie. Là, il opte pour des études de médecine, et soutient sa thèse sur ‘’La chirurgie des triples atteintes valvulaires, résultats pronostics’’. C’était en 2000 où il accéda au grade de docteur avec la mention très honorable. Une mention doublée des félicitations du jury et triplée d’une proposition au prix. Moins d’une année après, il décroche son diplôme de spécialiste en chirurgie cardiaque et intègre le Centre de chirurgie cardiaque Marie Lannelongue situé en région parisienne. Il exerce ainsi dans l’un des meilleurs centres européens de cardiologie. Cette carrière professionnelle débute par l’exercice des fonctions d’interne, puis de chef de clinique assistant, et de praticien associé, toujours au Centre Marie Lannelongue. Il rend des services empreints d’expertise.
Très vite, il bénéficie de la reconnaissance de ses pairs ; ce qui lui permettra d’intégrer le cercle fermé des chirurgiens seniors du centre Marie Lannelongue. Mieux, il est aussitôt inscrit au Conseil de l’Ordre des médecins de Paris. Il parle parfaitement le français, l’arabe et l’anglais. Des langues qu’il manie dans l’exercice de sa profession. Subséquemment, il s’affiche en référent privilégié des patients qui arrivent dans ce Centre en provenance de l’Afrique subsaharienne, du Maghreb, du Moyen Orient. Toute chose qui a rapidement renforcé sa réputation internationale.
Préoccupé d’asseoir son expertise sur la meilleure bâtisse, il fit un diplôme en chirurgie valvulaire à l’Université Paris Sud en 2003, puis un autre en chirurgie des cardiopathies congénitales à Paris V en 2006. Quatre ans plus tard, il obtint le grade de Professeur agrégé en chirurgie cardiovasculaire. Il est ainsi, l’incontestable spécialiste des cardiopathies congénitales du nouveau-né à l’adulte. Il fait preuve de tact particulier en matière de réanimation ; ce qui le démarqua évidemment de ses confrères. Il est sollicité à travers le monde dans le cadre entre autres, de conférences internationales à Washington, à Tampa en Floride, à Londres, à Genève, en Italie, en Croatie, en Grèce,…
Il intègre plusieurs organisations de médecins spécialistes de cardiologie, en l’occurrence, le Collège français de chirurgie thoracique et cardiovasculaire depuis 2005, la Société française de chirurgie thoracique et cardiovasculaire depuis 2008. Le dynamisme est, là aussi, des plus rayonnants. En 2011, il est membre titulaire de l’EACTS (European association of cardiothoracic). Puis en 2014, il est à la fois membre titulaire de la WSPCHS (World society for pediatric and congenital heart surgery) et membre sympathisant de la DSP (Diaspora solidaire et participative).
Le porteur d’une solution thérapeutique appropriée aux cardiopathies
Mais dès les premières années de sa carrière professionnelle, il est alarmé par le nombre considérable d’enfants qui, chez lui c’est-à-dire en Afrique, naissent chaque année avec des cardiopathies congénitales. Sur le continent africain, aux dires du Pr lui-même, environ 500 000 nouveaux cas de cardiopathies surgissent chaque année. Mais il n’y a, du moins en Afrique de l’ouest, aucune structure spécialisée à même d’assurer la prise en charge de ces cas. Que faire ? Pour sa part, l’expert Ly dira, « Nous souhaitons apporter une solution thérapeutique appropriée à ce fléau ».
D’ailleurs, il a entrepris depuis une dizaine d’années, de faire de « l’accès à la chirurgie cardiaque pour tous », son combat. Et ce, à travers de nombreuses missions humanitaires chirurgicales qui commenceront par la Mauritanie où la première mission humanitaire de chirurgie valvulaire est arrivée en janvier 2001 à l’hôpital national de Nouakchott. A l’actif, 38 patients opérés avec le succès qui a toujours soldé ses interventions. C’est le début d’un dévouement fort salvateur pour son pays, pour l’Afrique. Dans le cadre d’une deuxième mission humanitaire, il réussit le 4 novembre 2002, pour la première fois à Nouakchott, une opération à cœur ouvert.
Des vies humaines sauvées…
L’aventure porteuse d’espoir mérite d’être mieux organisée, s’est-il sans doute dit. D’où la création en 2008, de la Fondation mauritanienne du cœur (FMC), puis de l’Association franco-mauritanienne du cœur (AFMC) en 2011. L’expansion de ses actions humanitaires en Afrique suscitera beaucoup d’intérêts dans plusieurs africains, notamment en Afrique de l’Ouest. L’on retiendra ici quelques-unes de ses actions qui ont apporté le sourire à des centaines d’Africains. En effet, de novembre 2005 à janvier 2007, il interviendra avec l’équipe de Marie Lannelongue à l’hôpital Sahloul de Sousse en Tunisie, à l’hôpital Cheickh Zayed de Rabat au Maroc, au centre Dar El Shefaa au Caire en Egypte. En 2014, Pr Ly intervient à l’hôpital FANN de Dakar au Sénégal où neuf patients ont été opérés. Il a ainsi sauvé des vies en Afrique.
La dynamique aboutit à la création en 2013, de l’Association française du cœur pour l’Afrique de l’ouest (AFCAO) dont il est le président. Il s’agit d’une ONG (organisation non-gouvernementale) composée d’experts en cardiologie, en chirurgie cardiaque, en anesthésie, en réanimation, et de spécialistes paramédicaux. Elle s’attèle à travers des missions humanitaires, à apporter et à soutenir la chirurgie cardiaque pédiatrique ainsi qu’adulte en Afrique de l’Ouest. La formation sur place de personnels médicaux spécialisés, l’AFCAO s’y investit également.
Bientôt, un centre de référence en matière de chirurgie cardiaque
Mieux que les missions humanitaires, Pr Ly a en projet la création d’un centre de chirurgie cardiovasculaire en Afrique de l’ouest et pour l’Afrique de l’ouest et au-delà. Il se susurre que c’est la ville de Dakar au Sénégal qui va accueillir ce centre. Un centre annoncé pour « mettre en place un plateau technique efficace dans le domaine cardiovasculaire, ainsi que des prestations chirurgicales performantes et répondant aux normes internationales ; promouvoir la formation des médecins et des personnels paramédicaux de la sous-région ouest-africaine pour des spécialisations ; contribuer aux programmes utilitaires pour l’éradication du rhumatisme articulaire aigu, la prévention des maladies cardiovasculaires, leur diagnostic et leur prise en charge. »
A terme, il s’agira de rendre opérationnelle une structure hospitalière de référence, d’une capacité de 100 lits, et répondant aux normes internationales. Une structure qui assurera donc la chirurgie cardiaque, comprenant toutes les interventions à cœur ouvert ou fermé de personnes adultes, mais surtout d’enfants et de nouveau-nés. Parallèlement et en partenariat avec des universités et hôpitaux français, des formations seront assurées aux personnels locaux.
Déjà, Pr Ly promet de rendre, dans ce centre, accessibles les soins « aussi bien à une élite locale, qu’aux plus démunis grâce à une prise en charge raisonnable par les gouvernements et les organismes non-gouvernementaux. » La rythmalogie et la chirurgie rythmique avec le cathétérisme cardiaque occuperont une place importante dans l’offre de soins qui y sera fournie. A en croire son initiateur, dès sa première année de fonctionnement, « l’objectif de plus de 600 opérations à cœur ouvert » pourra être atteint.
Une mission humanitaire annoncée pour le Burkina
En attendant, le Pr Ly annonce des missions humanitaires – toujours pour faire bénéficier ses frères de son expertise – au Burkina Faso, au Gabon, en Côte-d’Ivoire et en République démocratique du Congo. Certainement que dans ces pays aussi, il arrachera des vies humaines des griffes de cardiopathies.
Il est à noter que durant chaque mission depuis 2001, des intervenants locaux sont associés à la prise en charge des patients, en vue de consolider leur formation. Toute chose qui permet d’asseoir les piliers d’une dynamique ouest-africaine de prise en charge des cardiopathies. Les contours de cette dynamique, le Pr Mohamed Ly les a déclinés le 30 juillet dernier à l’attention de ses pairs réunis à Ouagadougou à l’occasion des cinquièmes Journées scientifiques de la Société de cardiologie du Burkina. Il l’a fait dans le cadre d’une communication axée justement sur la prise en charge des cardiopathies congénitales et des perspectives pour l’Afrique.
12 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2015 (20:08 PM)Teekanguel
En Septembre, 2015 (20:15 PM)Cheikh Anta Diop
En Septembre, 2015 (23:55 PM)Ben
En Septembre, 2015 (03:35 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (07:53 AM)N'oublions pas que nous avons d'excellents médecins, pharmaciens, dentistes formés au Sénégal et qui, actuellement, font le bonheur des établissements publics de santé français.
des internes, attachés et des praticiens hospitaliers donc titulaires de la fonction publique hospitalière.
A mon avis, ils ne reviendront jamais, vu leur traitement salarial et leur excellent plan de carrière.
Dommage!
Lorena
En Septembre, 2015 (08:17 AM)Oumar F
En Septembre, 2015 (09:02 AM)Mr
En Septembre, 2015 (09:25 AM)ALLAH SWT dit dans le CORAN: N'EST CE PAS QUE C'EST DANS L'INVOCATION D'ALLAH QUE SE TRANQUILISENT LES COEURS
en tant que musulman(le nom nous l'indique) cela fait parti des pratiques
Anonyme
En Septembre, 2015 (09:29 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (10:12 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (10:15 AM)c est unbrillant mauritanien qui travaille pour la france! avec un excellent salaire! c est bien pour lui! les africains otoient tous les jours des medecins spécialisés dzns de grands centres americains et eurpeens et qui ont decidé de rester en afrique pour soulager la souffrance de leurs concitoyens au quotidien! ils meritent autand eloges pour les encourager!!!
allez a fann en chirurgie cardiovaculaire justement! le professeur mamadou ndiaye te son equipe quitravaillaient a ledantec ont créé dans la douleur un service digne de ce nom a fann et qui soulage les populations dans l abnegation la plus totale! si ce mossieu par des entrees et complexes diverses arrive a faire financer un service neuf qu adviendra t il du service deja existant et qui n a pas encore dix! va en mauitanie et bas toi pour le sort des mauritaniens ! on ne lave pas sa conscience en faisant mine de donner l aumone à ceux qu on a abandonné pour les rues pavetées de paris! ici a dakar il y a des specialistes. et les problemes de santé des senegalais seront reglés par les sénégalais ! pas par des francais, des americains, encore moins des mauritaniens!
Anonyme
En Septembre, 2015 (15:54 PM)Si j'ai bien compris il compte travailler avec la CEDEAO mais avec comme base le sénégal.
l'autre pays qui souhaite l'acceuillir avec son équipe c'est la cote d'ivoire.
Sa spécialité n'existe pas en Afrique puisqu'elle concerne les maladies congénitales des bébés et enfants qui naissent avec les malformations cardiaques.
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