Le cancer du col de l’utérus est en deuxième position, après le cancer du sein au Sénégal. Avec 3,2 millions de femmes qui risquent de développer le cancer de la pathologie dans les prochaines années au Sénégal. L’arrivée de la pandémie de la Covid-19 a chamboulé la campagne de vaccination anti-Hpv au Sénégal. Démarrée en 2018, la campagne de vaccination des jeunes filles âgées de 9 ans avait atteint un résultat satisfaisant avec un pourcentage de 90% de filles ciblées.
Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur national du programme, explique que « le vaccin HPV, qui est le vaccin contre le cancer du col de l’utérus a été le plus impacté. Avec moins de 10% de couverture vaccinale en 2021. « Pour ce qui est de la stratégie, on a la prévention primaire, la prévention secondaire et la prévention tertiaire. La réalité, c’est que les deux autres préventions, c’est surtout des traitements, dépistage et traitement des régions précancéreuses et traitement des cancers. Donc, il n’y a que la vaccination qui est en réalité la véritable prévention, car c’est ce qui empêche le virus d’entrer dans l’organisme », a indiqué Dr Badiane.
De 100%, la vaccination chute de 10%
« Déjà au mois de mars 2020, dès qu’il y a eu des cas de Covid au Sénégal, on est passé de 100% à 40% et au mois d’avril 2020. On était au plus bas de couverture, avec moins de 10%. C’est vraiment ça, l’impact de la pandémie. Pourquoi, on est arrivé à cela, parce que, la pandémie a été déclarée, le confinement a demandé de « Rester chez vous ». Il était donc noté un impact global sur le système de santé. Deuxième chose, c’était la fermeture des écoles et 90% des filles, ont été vaccinées à l’école. Troisième chose, les gens étaient en train de faire des essais cliniques sur les vaccins de Covid. Tout le monde refusait de se faire vacciner, même avec les vaccins de routine. C’est ce qui fait que des vaccins anti-Covid, il y a eu une compétition qui a amené qu’on a trainé entre 2020 et 2021. Mais entretemps, les rumeurs ont commencé à se dissiper. Le programme de vaccination a repris, avec l’ouverture des écoles, les gens ont continué à se faire vacciner. Mais avec l’arrivée, au lieu d’aller se faire vacciner contre le Hpv, ils sont allés faire vacciner contre la Covid. Actuellement, on a vacciné plus d’ 1 million de filles, et il n y a pas d’effets secondaires que les gens redoutaient. Les couvertures vaccinales ont beaucoup chuté par rapport aux années précédentes avec un plus bas niveau de performance », a expliqué Dr Badiane lors de la conférence de presse sur le programme élargi de vaccination (PEV) axé sur l’impact de la Covid sur la vaccination Anti-HPV du cancer du col de l’utérus.
« Le vaccin anti-HPV peut faire éviter aux hommes le cancer du Pénis »
Le cancer du col de l’utérus est en deuxième position, après le cancer du sein au Sénégal. Le virus HPV qui est principalement responsable du cancer du col de l’utérus est un virus dont l’infection est très banale.
« En vaccinant les femmes, on peut éviter aux hommes le cancer du pénis qui sont souvent liés. 75% du cancer du col de l’utérus sont de types 16 et 18 (...); avec la vaccination on est protégé également des types 6 et 11 », selon le Professeur Tandakha Dièye. Se voulant, plus explicite sur le rôle des vaccins, le spécialiste soutient qu’« il y a certes des effets secondaires, mais le vaccin Hpv est très tolérant. Les effets indésirables sont légers à modérés. Le vaccin ne rend pas infertile la gente féminine. Il n’y a pas de réduction de la fertilité de la femme à 40 ans », rassure Pr Tandakha Dieye qui a pris part à la rencontre.
D’après les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, quelque 11.317 nouveaux cas de cancer sont recensés au Sénégal, chaque année, a indiqué le professeur Mamadou Diop, cancérologue et directeur de l’institut du cancer Juliot Curie de A LeDantec.
28.724 doses périmées
Plusieurs doses de vaccins anti-HPV qui n’ont pas été utilisées, se sont détériorées avec le temps. « Il s’agit plus précisément de 28.724 doses. Et la moitié des doses de vaccins périmées, a été recensée au niveau de la région de Diourbel », a fait savoir Dr Diop, coordonnateur du programme de vaccination.
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