Eclipsée par l’Aïd-El Fitr (Korité), la Fête du Travail a été célébrée, ce 1er Mai 2022, dans la sobriété que requiert le mois de ramadan. N’empêche, les travailleurs ont quand même tenu à se faire entendre sous d’autres formes, en attendant d’être reçus par le président Macky Sall, mardi prochain 3 mai, pour la traditionnelle remise des cahiers de doléances.
Invité de l’émission "Objection" de ce dimanche 1er mai, sur Sud Fm, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (Cnts/Fc), Cheikh Diop en a profité pour faire le bilan d’un dialogue social qui semble faire du surplace depuis près de trente ans.
«Le bilan du dialogue social ne peut pas se faire en termes exhaustifs. Mais plutôt en termes d’avancée et en termes de qualité. En termes d’avancée et de qualité, il faudra faire le constat que le mouvement a traversé énormément de difficultés», estime Cheikh Diop.
D’après lui, depuis plus de trente ans, la plupart des secteurs sociaux se battent pour «des revendications de restitution», ce qui a entraîné «un dialogue social de restitution».
«Vous avez signé des accords, vous ne les avez pas respectés. Vous avez pris des engagements, vous ne les avez pas respectés. Des entreprises sont liquidées ; on n’a pas liquidé les droits des travailleurs. Les travailleurs sont allés au tribunal gagner des procès et on ne les paie pas. Depuis longtemps, le mouvement se base sur ces revendications de restitution, alors que ce n’est pas cela l’essence du mouvement», déplore-t-il.
Un manque de qualité du dialogue qui est en train de dévoyer le mouvement de son essence qui est, selon Diop, «de se battre sur des conquêtes». Les conséquences sur l’évolution du dialogue sont énormes, puisque, ajoute le secrétaire général de la Cnts/Fc, «le protocole d’accord qui est censé résoudre définitivement le conflit du travail», en est aujourd’hui «la cause».
«C’est le contenu du dialogue social qui est atteint. Il faut aller vers un dialogue social de conquête, de progrès. Dépassons le dialogue social de restitution. Nous avons posé des jalons pour ça, parce qu’au niveau de l’éducation, nous venons de signer un accord qui, pour cette fois-ci, sera la bonne et on ne se mettra plus à demander qu’on respecte l’accord. On a également commencé à négocier dans le secteur de la santé», souligne-t-il.
Deux secteurs névralgiques (éducation et santé) qui sont également les plus instables, car minés par des grèves cycliques. Our comprendre l’instabilité de ces secteurs, soutient Cheikh Diop, pour qui il faut remonter à l’époque des politiques d’ajustement structurel dans les années 1980.
«Les bailleurs sont venus nous dire : ne recrutez plus dans les secteurs sociaux. L’Etat a imaginé d’autres formes de recrutement dans ces secteurs et qui ne sont pas des fonctionnaires : des vacataires, des "ailes de dinde" à l’époque. Ils ont tous été recrutés en dehors de la Fonction publique», confie-t-il.
Malheureusement, estime Cheikh Diop, c’est cette séquence de l’histoire qui est en train de rattraper le dialogue social. Ce qui se passe, poursuit-il, «c’est qu’on est en train de revendiquer l’intégration de toute cette masse dans la Fonction publique».
10 Commentaires
Dddd
En Mai, 2022 (14:32 PM)Birame
En Mai, 2022 (14:41 PM)Reply_author
En Mai, 2022 (15:33 PM)Jardin d'enfant ou pas la jeunesse doit travailler. Chômage ba ngui ci deuk bi dé. Certes les jeunes n'ont pas l'expérience des 60 ans mais ce n'est pas une raison pour ne pas laisser la place aux générations suivantes.
Il faut revoir le calendrier des fêtes
Ibrahima
En Mai, 2022 (16:22 PM)Texte WhatsApp : +212711099960.
Hhj
En Mai, 2022 (17:34 PM)Sotrac
En Mai, 2022 (20:16 PM)Participer à la Discussion