Ils avaient choisi les Almadies pour vivre dans la tranquillité. Mais les fêtards des restaurants ‘’Cosmos’’ et ‘’Timis’’ leur imposent des nuits blanches, avec des bagarres, de la musique et autres nuisance sonore.
Samedi 12 septembre aux Almadies. Il est presque 04 h du matin, lorsqu’un véhicule particulier, de couleur noire, percute plusieurs autres bagnoles devant le restaurant ‘’Cosmos’’ avant de se fondre dans la nature. Un incident qui va créer un tohu-bohu général, au point même de réveiller des riverains, déjà très en colère devant ce qu’ils appellent « une violation sans fin » de leur quiétude. Le chauffeur certainement ivre, à l’origine de cet incident, a été pris en chasse, en vain, puisqu’il s’était déjà fondu dans les méandres de la nuit.
Ce genre d’incident est de toute façon une habitude dans cette zone des Almadies, qui fait face au littoral. Si ce ne sont pas des véhicules percutés du fait de chauffeurs ivres, ce sont des portails ou des murs de privés, endommagés sans frais. Certaines victimes n’ont que leurs yeux pour pleurer, parce qu’ils ne sauront jamais, qui en sont les responsables. Malgré la présence de vigiles chez bon nombre de ces riverains et parfois même de la gendarmerie, ces derniers sont souvent victimes des fêtards du «Cosmo» et de «Timis».
En réalité, ses quartiers résidentiels des Almadies réputés calmes le jour, deviennent par endroits, les zones les plus bruyantes de la capitale, la nuit. Et ce ne sont pas les riverains des restaurants «Cosmo» et «Timis» qui diront le contraire. Ces pauvres riches broient le noir, surtout durant les week-ends pendant lesquels, ils passent des nuits blanches à l’indifférence totale des adeptes de ces deux restaurants cossus, battis sur le sable fin du littoral.
A «Timis» comme au «Cosmo», point de conformisme. L’endroit est conçu pour créer la différence avec les autres restaurants des Almadies. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, leurs portes s’ouvrent à 18 heures le soir jusqu’au petit matin, parfois même jusqu’à 08 heures. Plus de treize heures de calvaire pour les riverains, qui se plaignent sans cesse d’une pollution sonore enivrante.
La Gendarmerie veille au grain, mais….
Si ce ne sont pas des bagarres la nuit entre jeunes complètement ivres, ce sont les vrombissements de gros bolides ou encore la musique trop forte qui s’échappe des murs des deux restaurants, qui perturbent la quiétude des riverains. Ces derniers s’en sont plaints à plusieurs reprises, sans grands résultats.
Le Préfet de Dakar et le Commandant de la Brigade de gendarmerie de Ngor ont été saisis plus d’une fois pour vider les lieux incriminés, surtout dans ce contexte de Covid-19. Mais jusque-là, le mal persiste !
Dans ce milieu des fêtards des Almadies, le constat est hallucinant. Certes « Cosmo » et « Timis », distants de 100 mètres, brandissent fièrement une autorisation d’exploitation, mais le préjudice moral causé aux riverains est sans conteste.
Les fumeurs de Chicha interpellés
Du côté de la gendarmerie de Ngor, l’on justifie la non-fermeture de ces restaurants par des «autorisations d’exploitation en bonne et due forme», mais cela n’empêche qu’elle organise des rondes aux environs des restaurants et s’introduit même au besoin dans les lieux, pour interdire la musique ou procéder à des interpellations de personnes en possession de drogue et autres produits prohibés.
Ça été le cas par exemple les vendredi et samedi derniers aussi bien au «Cosmo» qu’au «Timis» où ils sont parvenus à interdire la musique et même interpeller des fumeurs de Chicha. Pour la petite histoire, la chicha est désormais interdite au Sénégal à la faveur de la loi contre le tabagisme.
Cette interdiction est entrée en vigueur depuis la semaine dernière. Raison pour laquelle beaucoup de chichas ont été débranchés par les hommes en bleu avant de sensibiliser le propriétaire des lieux à veiller au strict respect de la loi.
Mais à peine, ils tournent le dos que le spectacle recommence. Les fumeurs reprennent du service et la musique retentit de plus belle, même si c’est en sourdine.
La ronde des jeunes dépravés
Depuis longtemps, les riverains de ces deux restaurants continuent d’attirer l’attention des autorités, pour qu’elles mettent fin à ce spectacle. Car la présence de ces deux restaurants a fini de faire des environs, des no men’s land où règne l’anarchie, ponctuée par une pollution sonore indescriptible et une consommation effrénée d’alcool et de drogue. Sans compter la présence permanente de jeunes dépravés, garçons et filles, tous âgés entre 17 et 25 ans.
Sur place, des jeunes filles à peine sorties de l’adolescence, venues toutes quasiment de la lointaine banlieue, pour goûter à ce spectacle. Certaines avec qui nous nous sommes entretenus s’enthousiasment à l’idée de se voir offrir un verre par des gosses de riches aux poches bourrées de billets de banque. Certaines d’entre elles en profitent également pour exhiber leur plastique devant une clientèle plus mâture en termes d’âge.
Selon «Sophie», âgée de 21 ans, le spectacle de «Timis» ne la dérange point sauf la nuit où certaines de ses copines se sont faites chopper par la gendarmerie en train de se baigner quasiment à poils dans la piscine. Cette nuit-là, se rappelle encore notre interlocutrice, plusieurs jeunes ont passé la nuit à la brigade de gendarmerie de Ngor avant d’être libérés le lendemain.
C’est depuis d’ailleurs, qu’elle dit constater la débandade de ces «ados», qui ont changé de stratégie. Maintenant, ils sont très fréquents dans un hôtel niché sur la route de l’aéroport, parce que se sentant épiés et traqués par la gendarmerie de Ngor.
N’empêche, « Timis » et « Cosmo » ne désemplissent pas les week-ends au grand dam des riverains, qui ne savent plus où donner de la tête. Certains vigiles qui se sont confiés à nous relatent le spleen des propriétaires de villas dans cette partie des Almadies. Certains d’entre eux n’ont qu’une seule envie : vendre leur maison et partir tandis que d’autres organisent la riposte, pour parvenir à la quiétude des lieux.
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