Cela fait deux mois, jour pour jour, ce samedi 2 mai, que le premier cas de Covid-19 a été officiellement recensé au Sénégal. Lors d’une conférence de presse, les autorités ont fait le point, ce samedi, sur l'épidémie et la riposte. 1 115 contaminations ont été recensées depuis le premier cas. Plusieurs médecins se sont succédé devant les journalistes.
A l’hôpital de Fann, le SAMU ou encore l’Institut Pasteur, médecins et maillons responsables du suivi et de la prise en charge des malades ont pris tour à tour la parole, face au micro, portant un masque, pour donner l’exemple. Rappelons que le port du masque est devenu obligatoire au Sénégal, dans les marchés et les lieux publics.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la pandémie progresse. Les équipes du ministère ont identifié 14 foyers majeurs appelés des « clusters », là où la transmission est la plus forte. Il est même arrivé qu’un patient contamine par exemple 28 personnes de son entourage.
« Le constat majeur est que l’épidémie ne faiblit pas. En effet, ces trente jours, le nombre de cas positifs de Covid-19 a plus que quintuplé, avec une augmentation des cas dits communautaires. Les mesures et les stratégies de riposte, jusque-là mises en œuvre par le gouvernement, sont certainement efficaces. Elles ont permis de garder le contrôle jusque-là. Néanmoins, la progression de la maladie qui touche désormais 11 régions sur 14, indique clairement qu’il faut un engagement plus marqué en particulier des communautés », a déclaré le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Prise en charge des malades
Aujourd’hui, on est encore loin de la saturation des hôpitaux. En tout cas, les autorités ne s’en sont pas inquiétées. On compte vingt sites de prise en charge pour les malades du Covid-19, le tout dans huit régions. Le but sera de davantage libérer des lits, en isolant certains cas qui ne présentent pas de symptômes graves.
Le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar, est revenu, quant à lui, sur ses expérimentations avec de l’hydroxychloroquine. Il remarque une diminution du nombre de jours d’hospitalisation sur les patients traités. En moyenne, les cas confirmés restent 13 jours à l’hôpital, 11 jours avec de la chloroquine, 9 jours si on ajoute de l’azithromycine comme le préconise l’infectiologue marseillais Didier Raoult.
Une tendance se confirme en tout cas : les personnes âgées restent plus longtemps à l'hôpital. En moyenne, 19 jours pour les tranches d’âge autour de 80 ans.
Dernier point à retenir : y a-t-il suffisamment de places en réanimation ? Y a-t-il suffisament de respirateurs ? Sans donner de chiffres, le directeur du SAMU a évoqué clairement un manque de respirateurs au Sénégal, mais a assuré dans le même temps qu’une commande était en cours.
0 Commentaires
Participer à la Discussion