L'affaire Thione Seck revient au galop, impliquant, cette fois-ci, un élu du peuple, un parlementaire membre de l'Alliance pour la République, le parti au pouvoir. Alias "Bougazelli" qui s'arroge le titre de "Baye-Fall" de Macky Sall. Tout un symbole ! C'est donc Macky Sall lui-même, dont l'image est déjà écornée ici par cette affaire, puisque l'État qu'il dirige déploie des moyens immenses pour lutter contre le trafic de fausse monnaie. La justice sénégalaise perçue comme une justice aux ordres, qui voue aux gémonies les détracteurs du régime et ferme les yeux sur les proches du chef de l'État, a, ici une belle occasion pour laver son image salie par les affaires Karim Wade et Khalifa Sall. Le parlementaire membre du parti au pouvoir, interpellé puis libéré, a été pris "en flagrant délit en train de livrer des faux billets. Ce, à son laveur de voiture devant l'Assemblée nationale. Son arrestation est survenue, hier, vers 15 h 30. Les gendarmes, qui suivaient la scène de loin sans en avoir l'air, l'ont pris la main dans le sac. Une perquisition effectuée par les pandores a permis de découvrir des faux billets en dollars, euros et Cfa. Une partie des faux billets a été retrouvée dans le coffre-fort de son véhicule de fonction", relaie un quotidien de la place. Préjudice estimé: 50 millions d'euros (32 milliards de FCfa).
Si les faits sont avérés, la "majorité mécanique» si prompte à voter la levée l'immunité parlementaire des opposants, devra se mettre en mode fast-track et livrer leur collègue à la justice. L'indignation passée, le chef de l'État, chantre de la "gouvernance sobre et vertueuse", doit poser un acte fort allant dans le sens de rassurer les Sénégalais sur l'impunité de ses proches. Et rassurer également les organisations internationales qui appuient le Sénégal dans la lutte contre le trafic de drogue souvent corrélé au trafic de fausse monnaie.
À la lumière des versions contradictoires servies par le présumé faussaire et relayées par les quotidiens du jour, c'est Thione Seck doit se tordre de rire. L'auteur de "Mathiou", ce célèbre opus des années 2000, doit réclamer à un membre de l'hémicycle, des droits d'auteurs, pour copie pâle, illégale et non conforme.
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