Les syndicalistes du secteur de la santé au niveau de la région de Louga ont rompu le silence. Ces derniers ne se sentent pas protégés par la tutelle et jugent les sanctions prématurées. « Alors que l’enquête suit son cours, des manipulations surgissent et jettent à la vindicte populaire, d’honnêtes personnels de santé, qui ont voué leur vie entière à soigner, à guérir et à alléger les peines de leurs concitoyens » note-t-on dans le communiqué des différentes sections des syndicats de santé sises à Louga. Sans embages, ils réclament l’autopsie de la dépouille de Astou Sokhna. « Nous sommes les premiers à réclamer que la justice fasse la lumière dans cette tragédie. Toutefois, étant donné que l’enquête est en cours, ainsi que les auditions, nous souhaiterions que celle-ci aille jusqu’à son terme, en l’occurrence jusqu’à l’autopsie. C’est seulement à ce stade, que l’opinion sera édifiée des tenants et des aboutissants de cette affaire et que toutes les responsabilités seront établies » note le document.
Selon ces agents de santé, « il n' est pas commode de nous désigner comme boucs-émissaires au niveau local, pour des manquements endémiques qui engagent l’Etat et dont nous savions tous qu’ils produiraient immanquablement des tragédies de ce genre ». Selon eux: "Comme tout justiciable de ce pays, les sage-femmes et gynécologues doivent bénéficier d’une présomption d’innocence que leur garantit la loi, jusqu’à ce que l’enquête prouve leur culpabilité ou leur innocence. Cette mesure est d’autant plus aberrante, que malgré cet événement tragique, l’hôpital continue de fonctionner et nous continuons de délivrer nos soins à des milliers de nos concitoyens. Or, cette sanction précipitée handicape lourdement le fonctionnement déjà précaire de la maternité qui ne compte actuellement que 2 gynécologues contractuels et 15 sage-femmes réparties en 5 équipes, qui se relaient aux gardes et astreintes de la salle d’accouchement".
5 Commentaires
Gop
En Avril, 2022 (18:32 PM)Participer à la Discussion