A l’approche de la fête de l'Aïd-El-Fitr communément appelée Korité, les préparatifs vont bon train. Comme d’habitude, au marché Hlm, c’est l’effervescence totale. Une ambiance très vive y règne. Tissus, bijoux, chaussures, tout y est également. Si d’aucuns y trouvent leurs comptes, d’autres, par contre, estiment que les clients ne viennent qu’au compte-gouttes.
Trouvée dans sa cantine, Ndèye Amy, du haut de son 1m80, de teint très clair, est préoccupée à recevoir ses clientes pour la fête de la Korité. Très élégante dans son grand boubou saumon, elle est loin de vivre le stress de l’année dernière causé par la pandémie du coronavirus où ce n’était pas le grand rush.
«On rend grâce à Dieu, car si on fait la comparaison entre cette année et l’année précédente, on peut dire qu’on ne se plaint pas. Les clients viennent», a-t-elle lancé, le sourire aux lèvres.
Les «brocards», les «chantoums», les «soies Paris» et les «getzners» sont, pour elle, les différentes tendances qui se dessinent actuellement sur le marché. D’un air décompressé, elle dit : « Ah ! Cette année, c’est le tissu ''brocart double less’’ qui est au top. On y confectionne de très jolies tailles-basses mélangées avec du ‘’chantoum’’, ‘’soie Paris’’, mais aussi avec le ‘’getzner’’.»
Pour ce qui est des couleurs tendances, elle renseigne que c’est le «vert Sénégal», suivi du «bleu bic» et «rouge bordeaux».
Dans sa boutique remplie de tissus de luxe, la commerçante rassure que tous les articles sont à la portée de toutes les bourses.
Visage radieux, Khady Sall est du même avis que Ndèye Amy. Emmitouflée dans un ensemble «vert Sénégal», elle semble bien suivre la mode. Interpellée sur les préparatifs de la fête de la Korité, elle soutient que les clients viennent acheter. «Donc, on ne peut que rendre grâce à Dieu. Car, par rapport à l’année dernière où la maladie de la Covid-19 était beaucoup plus présente, nous étions restés dans nos maisons», s’est-elle remémoré.
S’exprimant sur les tendances, elle fait noter qu’il s’agit du «brocart», de la «soie Paris», mais surtout les brodés «purkha». «Pour les broderies, elles coûtent 40 000 F Cfa», s’empresse-t-elle de répondre.
Toutefois, déclare-t-elle, c’est le «vert Sénégal» qui bat le record, même si les autres couleurs sont aussi prisées. «Les gens aiment le ‘’vert Sénégal’’, ''champagne’’, souligne la vendeuse. Dans un éclat de rire, elle balance d’un ton taquin : «Ce sont les ‘’awos’’ et les ‘’niarels’’ qui rivalisent avec les brodés ‘’purkha’’. Les jeunes filles font de jolies robes avec les ‘’soies Paris’’, mais aussi le ‘’morguet’’. Lequel est un tissu en paillettes. C’est très prisé», affirme Khady Sall.
En face d’elle, une cliente, sous le couvert de l’anonymat, est venue acheter des tissus dont des brodés voiles, greffages et consorts. Cependant, elle déplore la cherté des marchandises.
Si une bonne partie des vendeurs se frottent les mains et parlent de tendance, chez d’autres, la situation est tout autre. Seule dans son lieu de commerce, Fatou Kiné laisse poindre son amertume : «Honnêtement, rien ne marche cette année. Il n’y a pas d'argent, il n’y a non plus pas de marchandises et c’est à cause de la Covid, car la plupart des pays d’où viennent les marchandises sont fortement touchés par la crise et c’est pareil ici aussi, car nous sommes impactés par la pandémie.»
Selon Modou Diouf, vendeur de tissus de tous genres, il n’y a pas beaucoup d’engouement cette année. «Tu sens que la vie est difficile. Les gens aimeraient bien acheter, mais ce sont les moyens qui font défaut. On a beaucoup joué sur la réduction des prix afin de soutenir les familles, parce que la plupart des parents veulent satisfaire leurs enfants. C’est pourquoi les prix sont très abordables», fait-il savoir.
4 Commentaires
Big Boss
En Mai, 2021 (15:33 PM)Participer à la Discussion