(Genève-Correspondant permanent) -Boubacar Boris Diop, un des fils spirituels de Cheikh Anta Diop, est à quelques mètres du Prix Nobel de Littérature après avoir remporté, mardi soir, son équivalent américain créé en 1969 et destiné à consacrer des romanciers, poètes ou dramaturges. Boris recevra une plume d’aigle en argent, un certificat et 50 000 dollars (plus de 28 millions de Fcfa). La charte du prix Neustadt stipule que « le prix doit être décerné en reconnaissance de réalisations exceptionnelles dans la poésie, la fiction ou le théâtre et qu’il soit décerné uniquement sur la base du mérite littéraire ». Tout auteur vivant écrivant dans n’importe quelle langue est éligible, à condition qu’au moins une partie représentative de son œuvre soit disponible en anglais, langue utilisée lors des délibérations du jury.
« Le prix peut servir à couronner la réalisation de toute une vie ou à attirer l’attention sur un ensemble important de travaux en cours de développement. Le prix n’est pas ouvert à la candidature », a-t-on appris. Par ailleurs, certains récipiendaires ou membres du jury du Neustadt décerné tous les deux ans, ont obtenu le Nobel.
Au Sénégal, en Suisse et partout ailleurs, des écrivains et des journalistes saluent le grand romancier qui écrit en français et en wolof et qui n’hésite pas à dédicacer, debout, ses livres dont le sublime « Murambi, le livre des ossements » qui a « bouleversé » le Nobel Toni Morisson. Cette dernière estime que « Murambi est un miracle ». Boris Diop, participant avec dix autres écrivains africains au projet d’écriture sur le génocide au Rwanda : « Rwanda : écrire par devoir de mémoire », offre à l’humanité l’un des 100 meilleurs livres africains du XXe siècle avec ce « récit fictif du massacre perpétré » lors du génocide de 1994. Certains qui le connaissent bien diront qu’il est sorti « totalement marqué par ce génocide ».
Dans ce roman d’horreur, « Siméon Habineza émerge, figure du juste opposé à toute forme d’extrémisme, comme le véritable héros du roman. Au contraire des autres membres de sa tribu, il refuse de participer au génocide, et, après la guerre, combat la vengeance. À la différence des autres romans de l’auteur, qui sont des tragédies dont aucun héros n’émerge, dans « Murambi », héros et antihéros sont identifiés. Cette forme mélodramatique suggère qu’un roman sur un génocide ne saurait rester neutre sur le plan des valeurs », décortique le professeur Josias Semujanga du département des Littératures de langue française de l’Université de Montréal.
Les félicitations du Président Macky Sall
A travers son compte Twitter, le Président de la République Macky Sall a félicité, au nom de la nation sénégalaise, l’écrivain Boubacar Boris Diop. « Je félicite notre compatriote Boubacar Boris Diop, lauréat du prestigieux prix Neustadt, pour son œuvre littéraire riche de plusieurs romans et essais. Boris Diop vient confirmer, ainsi, sa réputation d’écrivain talentueux et l’excellence des lettres sénégalaises », écrit le Chef de l’Etat.
8 Commentaires
Elhadji
En Novembre, 2021 (19:54 PM)Yeet
En Novembre, 2021 (19:56 PM)Goor Fiite
En Novembre, 2021 (20:36 PM)Alex Mbaye
En Novembre, 2021 (22:17 PM)