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Pilier de l’économie primaire au Sénégal, le secteur de la pêche artisanale est aujourd’hui menacé par l’exploitation pétrolière et gazière en haute mer. L’exploitation du champ Greater Tortue, qui concerne le Sénégal, se fera à Saint-Louis, au nord du pays, principalement dans la Langue de Barbarie, où la pêche est la principale activité économique avec un parc piroguier évalué en 2022 à 5 363 pirogues pour une production estimée à 56 682,420 tonnes, soit 22 615 664 300 FCFA.
Malheureusement, explique El Hadji Douss Fall, président des pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, la production de gaz naturel liquéfié par Greater Tortue Ahmeyim (GTA), développé par la compagnie britannique British Petroleum (BP), entre la frontière maritime de la Mauritanie et du Sénégal, perturbe le sommeil des communautés qui vivent de la pêche.
"Nous sommes des pêcheurs et exerçons notre activité au niveau de Ndar, qui abrite l'une des plus grandes exploitations de pétrole nommée GTA. Les activités d'exploitation et d'extraction gazière offshore perturbent les habitats et écosystèmes marins, entraînant une diminution des ressources halieutiques. Cela affecte directement les moyens de subsistance des communautés dépendantes de la pêche, comme celle de la Langue de Barbarie", indique El Hadji Douss Fall.
Selon lui, depuis 2017, quand l'entreprise a démarré son dragage sismique, leur activité a commencé à connaître des difficultés.
"Après cette étape, la situation s'est empirée avec l'implantation, le forage et maintenant l'exploitation", explique El Hadji Douss Fall, président des pêcheurs artisanaux de Saint-Louis. "Aujourd'hui, le terminal offshore nous cause plus de problèmes car il se situe à 125 km de la côte. Mais à 40 km de la côte, ils ont mis une barrière dans une zone communément appelée JATARA, qui est la plus poissonneuse. Malheureusement, l'entreprise va l'occuper pour une durée de 30 ans. Depuis leur installation dans la zone, la répression contre les pêcheurs est devenue récurrente et, le 23 février, la marine nationale a brisé une pirogue. Depuis, le propriétaire n'a pas encore de nouveau matériel pour continuer son travail. Malgré l'installation de balises pour délimiter la zone, ils ne nous laissent pas pêcher dans la partie restante du récif. Nous sommes chassés, arrêtés et même torturés psychologiquement car quand on arrête des personnes et qu'on les embarque dans un navire de guerre, ces gens sont traumatisés. Depuis lors, l'entreprise est en train de nous rendre la vie difficile car nous ne pouvons plus pêcher dans la zone et ceux qui s'y aventurent sont arrêtés", raconte M. Fall.
Accompagnées par l'ONG Lumière Synergie pour le Développement (LSD), les communautés vont engager le combat judiciaire en poursuivant BP selon le code pétrolier et le code de l'environnement.
"Depuis des années, nous accompagnons les communautés de pêcheurs de la Langue de Barbarie face aux impacts de l'exploitation gazière dans la région. L’implantation de la plateforme sur l’un des récifs les plus poissonneux de la zone, communément appelé « JATARA », a entraîné une restriction d’accès des communautés à leur source séculaire et stratégique de pêche. Il faut que les communautés s'engagent dans le plaidoyer et amplifient leurs voix", explique la responsable des programmes à LSD, lors d'un atelier de stratégie avec les communautés de pêcheurs.
"La pêche est le seul métier que nous avons, donc nous n'allons pas abandonner notre métier à cause des activités de BP. Dans la Constitution, il est mentionné que les ressources appartiennent au peuple et qu'elles doivent être gérées avec transparence, mais pour le cas de la pêche impactée par les activités de BP, il n'y a pas de transparence. Nous avons déposé une plainte auprès de l'OCDE, qui est un tribunal international. Dans le site de JATARA, BP a installé 21 caissons en guise de balises. Normalement, il reste 1 km dans lequel les pêcheurs ont le droit d'exercer leur activité, mais on ne nous laisse pas travailler."
5 Commentaires
eh oui pas à bambouland !!
Non, ce pays est un vaste théâtre à ciel ouvert. Il est temps de comprendre que le monde a évolué et qu'avec l'explosion démographique on ne peut pas continuer à exercer le même métier avec les mêmes méthodes que son arrière grand père. Tout le sais que les pêcheurs saint lousiens pêchent dans les eaux maritimes mauritaniennes. Il suffit seulement que la Mauritanie retire ses licences pour que ces pêcheurs soient réduits au chômage.
Le Blanc
il y a 2 jours (12:23 PM)Ndankarou
il y a 2 jours (12:45 PM)Oui l'Afrique refuse vraiment le développement.
Pathétique
Toujours à refuser les iniatives qui sont nécessaireS. Une pêche archaique qui ne nourrit que vos personnes.
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