Le patron du groupe Avenir Communication accueille positivement la libération des manifestants qui ont été arrêtés lors des émeutes qui ont émaillé plusieurs localités du pays, en début du mois en cours. Face au «Grand Jury» de ce dimanche 28 mars, Madiambal Diagne a soutenu que cela participe à la «pacification» de l’espace public.
«Je dois me féliciter de cette libération qui est intervenue dans une dynamique d’accalmie. Je m’en félicite doublement, parce que tout ce qui peut pacifier l’espace public, de mon point de vue, doit être à prendre. Je m’en félicite aussi, dans la mesure où moi, j’avais préconisé cela. Souvenez-vous, il y a une ou deux semaines, j’avais fait un papier suggérant la libération de ces personnes», a-t-il souligné.
Toutefois, le journaliste estime que ces personnes n’en sont pour rien, car elles n’ont fait qu’exécuter un mot d’ordre qui a été lancé par un politicien. Il dit : «Je considère que les personnes qui avaient été arrêtées dans le cadre des émeutes du début du mois de mars, dont vous parlez, l’avaient été parce qu’elles avaient répondu à un mot d’ordre clairement lancé par un homme politique qui s’appelle Ousmane Sonko. C’est lui qui, devant les caméras de télévision, avait dit aux Sénégalais : ‘Sortez ! Il faut en découdre avec les forces de sécurité, avec le régime de Macky Sall, au prix de votre vie, pour que je ne sois pas arrêté.’».
Pour lui, le vrai fautif dans ces arrestations n’est personne d’autre que celui qui a donné l’ordre de manifester, en l’occurrence Ousmane Sonko. «Des personnes ont répondu à cet appel et ont été arrêtées par la suite. C’est tout à fait dans l’ordre normal des choses, dans le cadre de fonctionnement normal de la sécurité d’un Etat. Ils ont été arrêtés, des procédures judiciaires ont été ouvertes contre ces personnes. Mais si, par la force des choses, les circonstances ont été telles que le donneur d’ordre, le commanditaire, celui qui a demandé qu’on descende dans la rue a été épargné comme par enchantement et qui continue à donner des mots d’ordre sans être inquiété, j’ai trouvé qu’il était moralement inacceptable que ces exécutants soient punis aussi durement sans pour autant que le commanditaire ne soit pas inquiété», a soutenu Madiambal Diagne face à Babacar Fall.
Interpellé sur les médiations qui sont faites pour la libération de ces personnes, le patron du journal «Le Quotidien» soutient qu’«il n’y a pas de cohérence dans la démarche de certains médiateurs dans cette affaire».
«Vous savez, quand vous dites avec ces pressions, avec ces médiations, j’ai souri. Parce que la plupart des personnes, par exemple, sont de la société civile qui sont des défenseurs des Droits de l’homme, qui parlent des principes de la démocratie, de l’indépendance de la justice. Tous ces gens-là avaient théorisé, avaient exigé l’indépendance de cette justice-là et la non-intrusion du pouvoir politique dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire», a-t-il expliqué.
Il ajoute : «Si, maintenant, ce sont les mêmes personnes qui, aujourd’hui, par exemple, il y a un dossier qui se passe, qui interviennent pour faire des médiations pour dire à la justice : libérer ces personnes-là, alors qu’elles demandaient par ailleurs qu’on emprisonne d’autres personnes ou bien que la justice soit ferme par rapport à des dossiers, il y a un problème qui se pose.»
De l’avis de Madiambal Diagne, les postures de certains d’entre eux ont été «ratées. Si quelqu’un qui n’a jamais été dans une logique de dénonciation d’un mauvais fonctionnement ou de ce qu’il appellerait un dysfonctionnement de la justice, si quelqu’un n’avait jamais dénoncé de présupposés ou de prétendues pressions de l’Exécutif sur la justice, si une telle personne ou une autorité religieuse ou morale demande une médiation, je peux le comprendre. Mais si c’est quelqu’un qui fait du combat pour l’indépendance de la justice son leitmotiv, qui dit que la justice doit être indépendante, il faut une séparation stricte des pouvoirs, qui vit de ça, qui s’active de ça et qui constitue son terreau d’activité sur ça, si cette personne-là vient aujourd’hui, au gré des circonstances, pour demander la clémence ou bien qu’on enterre un dossier ou qu’on mette un dossier sous le coude, quelque part, je trouve que ça peut gêner. Et c’est ce qui s’est passé dans cette histoire-là», a souligné le journaliste.
14 Commentaires
Mamadou Gueye
En Mars, 2021 (15:46 PM)Reply_author
En Mars, 2021 (18:17 PM)Reply_author
En Mars, 2021 (16:18 PM)Poli
En Mars, 2021 (16:02 PM)Diop
En Mars, 2021 (16:02 PM)Reply_author
En Mars, 2021 (16:24 PM)vous avez incarcéré des gens injustement sans motif et vous voulez les comparé avec les voleurs des milliards
Moiz
En Mars, 2021 (16:11 PM)Iceberg Brainstorming
En Mars, 2021 (16:18 PM)@
En Mars, 2021 (16:29 PM)Tiens bon Mr Diagne la vérité finirà toujours par triompher.
Seydi Gassama est un seytané vendu par l'occident et faché contre Macky qui refusent de légaliser les LGBT, etc.
Alioune TINE c'est un pompier piroman qui ne veut pas aller à la retraite. Ils attaque le pouvoir pour espérer étre adoubé par l'opposant qui le prend comme médiateur et retourne voir le pouvoir pour parler d'apaisement. Il fait partir des cons qui ont soutenu et donner Force à Sonko pour ne pas aller répondre à la justice.
Il y a Moundiaye CISSE qui est un peu mieux mais lui aussi pour dire la vérité au pouvoir il parle fort mais quand il faut recadrer les opposants il le fait mais timidement.
Reply_author
En Mars, 2021 (00:03 AM)Babs
En Mars, 2021 (06:01 AM)Merci Madiambal pour avoir mis le doigt là où ça fait plus mal, ce qu'il dit est tellement vrai qu'il faut vérifier au tour de vous et essayer de discuter avec des gens du sud du Sénégal, alors vous vous rendrez compte combien ce problème les tient à cœur. Ils en parlent comme si c'était une n ieme injustice qui leur arrivent. Certes tout le monde n'est pas concerné mais la réalité est là et ce sont les mêmes causes qui ont été à la base du MFDC. Il faut que ces gens acceptent de se prendre en charge par le travail pour changer leur destin et ne plus rester à travailler seulement pendant la saison des pluies d'autant plus que l'enclavement dont ils faisaient l'objet a été réglé avec les ponts de Banjul. Merci donc à Madiambal pour a avoir sans peur posé le vrai débat qui s'impose si nous ne voulons pas rater ce nouveau virage de notre histoire. L'affaire Adji Sarr malgré la fuite en avant dès femmes sénégalaises, sera comme une loi, pour que plus rien ne soit plus comme avant.
Participer à la Discussion