Le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) n’est pas du tout content de la manière dont le journal Le Témoin traite les informations relatives à la série de grèves qu’il a initié dans le cadre de la lutte pour le respect des accords. Les syndicalistes accusent le quotidien dirigé par Mamadou Oumar Ndiaye de verser dans la désinformation, le mensonge, le colportage de rumeur et même un appel à la radiation des grévistes.
« D’abord, ce Journal a commencé son intox en se posant à la Une d’une de ses parutions la malhonnête question de savoir si « le Pr Ismaila Madior Fall a miné le terrain pour son successeur», Maître Malick Sall, juste pour dédouaner ce dernier de sa gestion qui a abouti au bras de fer avec les travailleurs de la Justice », regrette le Sytjust à travers un communiqué parvenu, ce mardi, à Seneweb.
Me Ayé Boun Malick Diop et ses camarades affirment également que le journal a colporté des rumeurs selon lesquelles l’Etat est favorable à la radiation des greffiers. « Pis, dans sa turpitude, ne se limitant pas à son rôle d’informer, le journal s’est même permis de demander au gouvernement la radiation de travailleurs qui ne font qu’exercer, dans le cadre de la loi, une liberté constitutionnelle pour défendre leurs intérêts matériels et moraux en réaction à une agression contre leurs droits », renchérit le syndicat.
Il s’y ajoute, selon toujours le document, que Le Témoin a fait état de doctorants qui se sont rendus à la rédaction du journal pour réclamer une formation accélérée, afin de remplacer les grévistes. Le tout sans compter, ajoute le syndicat, la tentative du quotidien « d’établir fallacieusement une connivence » entre le Sytjust et le Pastef. Ainsi que l’information parue aujourd’hui et selon laquelle une partie des travailleurs a fait défection pour reprendre le travail.
Toutes choses qui font dire aux syndicalistes qu’il y a lieu d’avoir des suspicions sur les liens entre Le Témoin et la chancellerie.
La réplique du Témoin
Face aux accusations, Seneweb a joint Le Témoin pour recueillir sa version. D’emblée, le journal, à travers le rédacteur en chef Abdou Karim Diarra, « rejette totalement » les accusations du Sytjust. « Nous avons fait une collecte d’information par rapport aux normes requises de notre métier. On a une information comme quoi les dirigeants du Sytjust sont proches du Pastef. Notre reporter a contacté Ayé Boun Malick Diop, il n’a pas rejeté l’information, il s’est borné à demander de ne pas publier l’information. Il a dit et je le cite : entre musulmans, ne publie pas l’information, s’il te plait», relate Diarra.
Le rédacteur en chef déclare avoir dessaisi le reporter par la suite pour confier le travail à un autre. Ce dernier a contacté le responsable de la communication du Pastef qui l’a orienté vers un certain Sow, un juriste membre du Pastef. « Ce dernier lui a fait comprendre que les membres du Sytjust ont la liberté d’adhérer à un parti. On a donc fait le travail de façon la plus professionnelle du monde », clame Diarra.
S’agissant de l’appel à la radiation, le redchef botte en touche. « On n’a jamais appelé à la radiation des grévistes », jure-t-il. Au contraire, soutient-il, le journal a fait un travail sur l’impact de la grève sur les citoyens. « Même l’armée qui devait procéder au recrutement de ses contingents a été obligée de le reporter. Ce sont des impacts, des dégâts. Or, ils font la grève pour des primes de motivation, ils prennent en otage tout un secteur pour des primes », semble dénoncer Abdou Karim Diarra.
Le journaliste soutient que la rédaction du Témoin a des informations qui indiquent que l’Etat est disposé à prendre des juristes en chômage pour remplacer les greffiers. Ce qui veut dire, selon lui, la radiation des grévistes, en définitive. Et pour Diarra, c’est un constat et non un appel.
« Dès que la presse joue son rôle et que l’information n’est pas favorable à la partie syndicale, on vous soupçonne de connivence. On n’est là ni pour plaire au Sytjust ni à la chancellerie, qu’ils (syndicalistes) ne soient pas contents, on n’en à cure », balance-t-il.
Et lorsque le Sytjust accuse Le Témoin de parler à la place de l’autorité qui reste muette, Diarra réplique : « que la chancellerie reste muette est le cadet de nos soucis. Nous faisons notre travail ».
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