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Le calvaire d’Oumou Kalsoum Sylla et de ses six enfants commence avec le décès de son mari, Ibrahima Sylla, un fonctionnaire détaché à l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) pendant près de 19 ans.
Pendant toute cette période, l'Asecna aurait retenu, selon la veuve, les cotisations salariales de son époux sans pour autant les reverser au Trésor.
"L'Asecna reconnaît lui avoir toujours coupé ses cotisations sur son salaire, mais incapable de justifier les avoir reversées au Trésor qui les réclamait", fait savoir Mme Sylla.
Epuisée par cette situation, elle décide de faire appel à un avocat pour tenter de sortir de cette situation extrêmement pénible.
Malheureusement pour elle, cette quête de justice a entraîné de graves répercussions. Oumou Sylla et ses enfants ont été expulsés de leur logement pour non-paiement de loyer. Ils se sont retrouvés sans accès aux soins médicaux en raison de l'absence d'imputation budgétaire, ce qui a aggravé l'état de santé de son plus jeune fils, souffrant d'épilepsie depuis l'âge de 6 ans. La scolarité des enfants a également été perturbée en raison des difficultés matérielles et psychologiques engendrées par cette situation.
Elle soutient que l'Asecna, se prévalant d'une immunité, n'a répondu à aucune des audiences convoquées par le tribunal.
"Les quatre correspondances que j'avais adressées à l'ex DG de l'époque sont restées sans réponse", se désole la veuve.
Ce n'est qu'en août 2024, soit cinq ans et demi après le décès de son époux, que l'Asecna a finalement effectué un versement des cotisations.
"L'Asecna s'est résolue à effectuer un versement des cotisations malgré les nombreuses décisions de justice rendues en ma faveur. Toutefois, ce versement reste incomplet et mes droits ainsi que ceux de mes orphelins demeurent bafoués", regrette la mère de famille.
Aujourd'hui plus que jamais Oumou Sylla réclame que justice soit faite pour ces cinq ans et demi de préjudices "graves" causés et interpelle les autorités étatiques. "Je demande au président de la République et à son Premier ministre, qui ont appelé à la rupture, de réagir pour que leur peuple ne subisse plus de telles injustices".
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