Si le putsch au Mali traduit l'échec de l'ex-président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), il est aussi, selon Étienne Makaba Cissokho, la résultante de l'échec des différentes missions de négociation (4 au total) dépêchées par la Cedeao depuis le début de la crise.
Le directeur du Centre de recherches, d'analyses politiques, économiques et sociales (Crapes) du Mali, qui était l'invité de la dominicale de Sud Fm, estime que l'organisation sous-régionale a fait preuve de légèreté dans ses propositions de sortie de crise qui ont été plus du saupoudrage qu'autre chose.
«C'était une très mauvaise proposition de la Cedeao de vouloir rétablir IBK dans ses fonctions. IBK a bien fait de la décliner. Parce que, comme je l'ai dit, le vin est déjà tiré, il faut le boire. Avec toutes les péripéties par lesquelles les populations maliennes sont passées pour arriver à ce résultat là et tout l'engouement que le départ d’IBK a suscité au sein de la population, avec les manifestations dans les différentes communes, on voit très clairement que ce coup de force, même s'il est anticonstitutionnel, est très bien accueilli au sein de la population. Donc, je vois mal comment rétablir le président IBK pourrait nous permettre de sortir de cette crise», analyse-t-il.
Selon lui, depuis le début de la crise, «les propositions de la Cedeao ont participé à aggraver la situation au Mali». Et ce pour la simple raison que l'organisation sous-régionale n'a pas pris le temps de connaître les questions de fond avant de faire des propositions aux différents camps. Aujourd'hui, le rôle de la Cedeao, selon Étienne Makaba, devrait être d'accompagner la junte à réussir son projet de charte de transition qui sera la clé de voûte de la sortie de crise.
Quid de la dernière déclaration de l'imam Dicko ? Étienne Makaba Cissokho la qualifie de «fuite en avant». Selon lui, c'est très prématuré pour l'imam Dicko de décider de «retourner à la mosquée», car la chute d'IBK ne signifie pas la fin de ce pourquoi il s'est battu.
«Les problèmes de corruption, de sécurité, d'intégrité territoriale... continuent à exister au Mali», souligne-t-il.
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