Le destin des marchés est très souvent lié au destin de ces braves hommes et femmes qui y exercent leurs activités professionnelles et celui des populations environnantes qui y habitent, selon Baye Salla Mar, président de l’alliance des écologistes du Sénégal (ADES). Il marque sa solidarité à l’endroit des personnes qui ont subi des pertes énormes en dégâts matériels.
« Le problème d’une expérience qu’on vit pour la première fois, c’est la gestion des incertitudes ; ces causes et conséquences qu’on ne peut pas prédire à l’avance et avec finesse, et qu’on ne comprendra qu’ex post. Conséquence, il y aura une erreur sur l’attribution des causes et du coup, il y aura une très forte probabilité que les premières tentatives de réponses aux problèmes n’y changent rien voire l’aggravent. Quand le désastre devient répétitif, surtout dans ce cas de figure où la mort économique précède souvent la mort sociale, on comprend que la racine du mal se trouve dans l’ADN même de nos pratiques quotidiennes avec leur lot de pertes en vies humaines et/ou en dégâts matériel », a écrit M. Sall dans un communiqué rendu public.
Les normes de sécurité royalement ignorées dans les marchés
Il ajoute qu’il est évident et connu de tous que dans nos marchés, les règles élémentaires de normes de sécurité, de prévention, de prévision et de protection sont toujours bafouées et foulées au pied chaque jour. Les recettes miracles, les emplâtres, la pollution sonore, la divagation des animaux, la prolifération des déchets, les odeurs nauséabondes, la persistance dans l’erreur sans tenir compte des alertes font lésion, les rafistolages censés guérir les maux graves reviennent toujours, laissant ainsi les problèmes chroniques toujours suppurer, toujours resurgir, encore, encore et encore, développe le président de l'Ades.
A l'en croire, seule " Une critique objective permet d’améliorer le système dans lequel l’on baigne".
En effet, " Même si la crosse de la négligence et des mauvaises pratiques a laissé sa marque, il urge de changer de fusils d’épaule, sinon, d’autres incendies ravageront d’autres marchés et les braises ardentes, sous des tas d’amas de débris carbonisés et des colonnes de fumée, y continueront toujours à souffler, dit-il. Ainsi, pour une gestion durable de nos marchés, " nous invitons l’Etat à accélérer ce programme national de modernisation des marchés et accompagner les collectivités territoriales dans la mise aux normes des bâtiments publics, en mettant en avant la démarche QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement) avec en filigrane le principe des 3P (Prévention, Protection, Prévision) ».
70 incendies recensés sur les 5 dernières années
Pour rappel, durant les 5 dernières années, pas moins de 70 incendies ont été recensés dans les différents marchés établis sur le territoire national.
"Nous condamnons avec la plus grande fermeté les comportements inacceptables, aux antipodes des normes de sécurité, que nous constatons chaque jour dans nos marchés. Les incendies qui y font lésion et leur aggravation ont souvent pour causes : court-circuit, branchements clandestins, installations anarchiques, bâtiments vétustes, absence de bouche d’incendie, prolifération de cantines précaires, absence de système de détection de feux, absence d’alarme, absence d’issue de secours, absence d’extincteurs, étroitesse des voies publiques, occupation anarchique etc.
Un phénomène récurrent et inquiétant
Sept (7) dates repères, un même désastre qui résume à lui seul la récurrence d’un même phénomène et d’une énième fragilisation d’un pan entier de notre moteur économique. En octobre 2013, incendie au marché Sandaga, novembre 2017; incendie au Parc Lambaye de Pikine, avril 2017, incendie au marché Hlm; mai 2019 - Incendie au marché Sandaga (centre commercial El Malick) en octobre 2020, incendie au Parc Lambaye de Dakar en novembre 2020- Incendie au Marché Ocass de Touba, ce 07 mars 2022- bis répétita, Incendie au Parc Lambaye de Dakar.
4 Commentaires
c plus possibles.
Saana
En Mars, 2022 (15:17 PM)Participer à la Discussion