« Malgré un cheptel estimé à 4 millions de bovins, le Sénégal importe 90% du lait consommé sur son territoire », a-t-il déploré. Chaque année, 30 000 tonnes de lait en poudre, souvent de qualité nutritionnelle douteuse et sans garantie de conformité halal, inondent le marché sénégalais. Une aberration, selon lui, quand on compare la disponibilité du lait néo-zélandais, produit à 15 000 km, à l’absence de celui des régions locales comme Daara Djoloff, le Fouta ou le Saloum dans les boutiques de quartier.
Le maire a salué quelques avancées, notamment les initiatives des industries comme Dolima ou le programme Anipal, mais juge qu’elles restent insuffisantes pour garantir la souveraineté alimentaire. « Ces paradoxes reflètent les freins qui gangrènent notre économie », a-t-il martelé, citant l’exportation des matières premières brutes au profit de produits finis importés, au détriment de l’emploi local et en faveur des économies occidentales ou asiatiques.
Un autre exemple frappant soulevé par Serigne Mboup : la dépendance du Sénégal envers le Mali et la Mauritanie, des pays pourtant enclavés par le désert, pour la fourniture des moutons de Tabaski. Pour lui, les ressources existent, mais elles demeurent sous-exploitées en raison d’un déficit d’infrastructures (forages, enclos, circuits de collecte), d’une structuration industrielle inexistante pour les éleveurs, et d’une fiscalité désavantageuse. « Les subventions européennes permettent des taxes à 8% sur les produits importés, contre plus de 28% pour les producteurs locaux », a-t-il dénoncé.
Face à cette situation, le maire de Kaolack propose des solutions concrètes. Il appelle à un soutien massif à la transformation locale via des incitations fiscales pour les industries agro-alimentaires. Citant l’exemple de la Chambre de commerce de Kaolack, il a vanté des initiatives comme la Maison de l’Entreprise, le Centre de Gestion agréé, ou encore les unités de transformation UFTAC, qui combinent formation et production en mode coworking. Il a également révélé son projet ambitieux : la création d’une « Semaine des chambres consulaires », un événement annuel visant à rassembler les acteurs économiques pour mettre en avant leurs innovations et renforcer la place du Sénégal sur la scène mondiale. « Les Sénégalais sont des champions », a-t-il lancé avec conviction.
Sur le plan financier, Serigne Mboup a plaidé pour une refonte du modèle de prélèvements obligatoires pesant sur le secteur privé (Coeec, IPRES, Caisse de Sécurité sociale, etc.), tout en soulignant les efforts de sa municipalité. « Nous avons optimisé nos ressources pour faire passer le budget de 4 à 8 milliards de FCFA », a-t-il annoncé, preuve de sa volonté de transformer Kaolack en un modèle de gestion locale.
1 Commentaires
Faut être Sérieux En Chiffres
il y a 2 heures (18:31 PM)Participer à la Discussion