Le dernier carré est complet. Après le Mali et le Cameroun samedi, et après le Maroc plus tôt ce dimanche, l'ultime ticket pour les demi-finales s'est joué entre la Guinée et le Rwanda. Et ce sont les Guinéens qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu d'une rencontre difficile et chargée en coups de théâtre.
Ce quart de finale a d'ailleurs mal commencé pour les protégés de Lappe Bangoura. On jouait depuis une dizaine de minutes au stade de Limbé lorsque le match a basculé une première fois avec une faute dangereuse du milieu de terrain Mory Kanté sur Jacques Tuyisenge. Le Guinéen a raté son geste et écrasé ses crampons sur le dessus du genou du capitaine rwandais. Après avoir adressé un carton jaune, l'arbitre marocain Samir Guezzaz est allé revoir les images grâce à l'assistance vidéo. Et il a revu son jugement : il a annulé le carton jaune et sorti le carton rouge direct à Mory Kanté (11e). Une décision encore plus justifiée par la sortie sur blessure du capitaine Tuyisenge, remplacé par Ernest Sugira (17e).
La première période a été pauvre en occasions. Pas une des deux équipes n'a cadré un seul tir. En revanche, que de tacles violents et que de casse... Moussa Camara, le gardien guinéen, a ainsi eu besoin de plusieurs minutes pour reprendre ses esprits après un choc avec Ernest Sugira à la demi-heure de jeu. Pendant un temps, le banc guinéen a cru que le gardien remplaçant allait devoir le suppléer. Un coup du sort qui, en fait, fut pour les Rwandais en seconde période...
Juste après la pause, le Rwanda a allumé une première mèche avec ce tir de Sugira sur le poteau de Camara (47e). Et puis, nouveau retournement de situation avec la sortie du gardien rwandais, Olivier Kwizera, dans les pieds de Yakhouba Barry à l'entrée de la surface. Le portier a d'abord pris un carton jaune. Mais, une nouvelle fois, M. Samir Guezzaz est allé revisionner l'action. Et, là encore, il a corrigé son jugement : le carton jaune de Kwizera a été annulé, au profit d'un carton rouge (52e).
Olivier Kwizera en est resté prostré. À dix contre dix, le match changeait encore de physionomie, mais encore plus avec l'expulsion du gardien. Vincent Mashami, le sélectionneur rwandais, a sacrifié l'ailier Lague Byiringiro pour faire entrer le gardien numéro deux, Yves Kimeny. Mais malgré l'arrêt de jeu et un rapide échauffement, ce dernier n'a pas eu le temps de toucher le cuir : le coup franc, botté magnifiquement par Morlaye Sylla, s'est logé en pleine lucarne avec l'aide de la barre transversale (60e).
Les Amavubi, dos au mur, n'ont pas abandonné. Au contraire, ils ont poussé jusqu'au bout pour revenir, quitte à hacher encore un peu plus la rencontre à coups de tacles et de chocs (30 fautes sifflées au total, dont 20 commises par le Rwanda). Mais il leur a toujours manqué un brin de réussite, à l'image de cette tête lobée de Dominique Savio Nshuti, renvoyée par la barre transversale (27e). Deux montants, un gardien expulsé, et même un but dans le temps additionnel refusé pour hors-jeu... C'en était trop pour ce Rwanda, courageux mais désarmé.
Le Syli national remercie donc l'adresse de Morlaye Sylla, unique buteur de ce quart de finale remporté sur le plus petit des scores (1-0) et à dix contre dix. Comme en 2016, la Guinée se hisse en demi-finale, avec l'espoir cette fois de passer cette étape et de jouer pour la première fois une finale de CHAN. Pour cela, il faudra vaincre le Mali, son prochain adversaire, au stade Japoma de Douala, mercredi 3 février.
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