Premier pays à atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde, le Cameroun n’est plus à présenter dans le monde du football. Cinq fois champion d’Afrique, les Lions Indomptables disputent cette année leur huitième coupe du monde.
Avec le légendaire Samuel Eto’o à la tête de la fédération, le football camerounais vit une nouvelle ère. En effet, l’objectif de l’ancienne star du FC Barcelone est de hisser le football de son pays au sommet. Au Qatar, l’ambition est de faire de grosses performances pour oublier l’échec de la CAN à domicile. Pour réussir ce dessein, l’ex-capitaine et actuel coach des Lions, Rigobert Song, compte sur des joueurs d’expérience comme Vincent Aboubakar, Toko-Ekambi, Michael Ngadeu qui ont l’habitude des grandes compétitions. Dans un groupe G très relevé avec le Brésil de Neymar, quintuple vainqueur du trophée (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002), la Suisse du Camerounais d’origine Breel Donald Embolo et la Serbie du redoutable buteur, Aleksandar Mitrovic, les Lions Indomptables doivent sortir les griffes pour rééditer l’exploit de 1990 quand ils avaient séduit le monde du football en se hissant en quarts de finale. Toutefois, en dépit de sa grande expérience dans la haute compétition, le Cameroun traîne, depuis quelque temps des lacunes défensives, qu’il doit rapidement gommer s’il veut briller au Qatar.
La discipline, le talon d’Achille
Autre problème que le Cameroun doit régler: les affaires extra-sportives et les excès en tout genre qui ont souvent miné les performances de la sélection dans les grands tournois. Avec l’évolution du football, le Cameroun doit revoir son style jugé trop agressif par certains observateurs. Par exemple, depuis 1990 contre l’Argentine (1-0) où il a récolté deux cartons rouges (Benjamin Massing et André Kana Biyick) pour le match d’ouverture, le Cameroun a depuis toujours pris des cartons rouges dans toutes les autres éditions auxquelles il a participé. C’est le cas en 1994 en match de poule contre le Brésil (3-0) lorsque Rigobert Song est expulsé. Quatre ans plus tard, en France, contre le Chili (1-1), les Lions ont terminé la partie à 9 après les expulsions de Rigobert Song et Lauren Etamé Mayer. Dans la même poule contre l’Italie (3-0), Raymond Kalla avait lui aussi vu rouge. En 2002 en Corée et au Japon, les Camerounais ont repris leurs mauvaises habitudes avec l’exclusion de Patrick Suffo contre l’Allemagne (0-2). En 2014 au Brésil, Alexandre Song a prolongé la sombre série des cartons rouges. L’ancien joueur d’Arsenal s’est illustré de très mauvaise manière en agressant un joueur lors du match contre la Croatie (0-4). Au total en 5 éditions, le Cameroun détient le triste record de 8 cartons rouges. Ce jeu, trop dur par certains observateurs, risque, surtout avec la VAR, d’être un lourd handicap pour les partenaires de Vincent Aboubakar. Peut-être que les arrivées de Samuel Eto’o comme président de la fédération et Rigobert Song comme entraîneur, vont apporter plus de sérénité dans la tanière.
“Capable de rivaliser avec la Serbie et la Suisse”
Malgré ce sombre tableau, l'entraîneur de Niarry Tally, Samba Keita, pense que les Lions ont les crocs pour prétendre au second tour. « Je pense que dans sa poule, à part le Brésil, le Cameroun est capable de rivaliser avec la Suisse et la Serbie. La force d’aujourd’hui de l’effectif du Cameroun, c’est le plus d’expérience. Les Lions Indomptables ont de joueurs très expérimentés comme Vincent Aboubakar, Michael Ngadeu, Toko- Ekambi , Choupo Moting et Zambo Anguissa qui ont une grande expérience de la haute compétition pour avoir joué des CAN et d’autres compétitions. Je pense que c’est ça leur force et cela peut leur permettre de maîtriser les temps forts et les temps faibles de leurs adversaires », avance-t-il.
Il met, également, en exergue le fait que le Cameroun ait l’habitude de se sublimer dans les grands rendez-vous, en particulier lorsqu’il rencontre de grandes équipes : « C’est un peuple fier qui aime se montrer dans les grandes compétitions. On se souvient tous du match d’ouverture de la coupe du monde 1990 contre l’Argentine (1-0) ». Toutefois, Samba Keita n’a pas manqué de relever quelques faiblesses dans l’équipe camerounaise.
« Les points faibles du Cameroun risquent d’être la physique. Nous allons vers une succession de matchs qui demandent beaucoup de jus. La Suisse et la Serbie, qui sont en reconstruction, pratiquent un football rapide, avec beaucoup de courses et une grande débauche d’énergie. Donc, c’est là où le Cameroun risque d’avoir des problèmes. Mais, je pense que globalement, avec son expérience, le Cameroun peut bel et bien sortir de cette poule », analyse le technicien.
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