Elisabeth Mubuntu, Nairobi
« J’ai grandi dans le bidonville de Nairobi, mais il n’y avait personne qui prenait d’initiatives pour changer les choses d’une façon amusante », se souvient Tobias Ouma, un des créateurs du jeu GetH2O. Et puis, un concept est né, celui d’un jeu qu’on peut télécharger sur son téléphone portable. « L’idée du jeu GetH2O est de gagner des points lorsqu’on construit des maisons, des écoles et des hôpitaux, tout ce qui apporte du poids dans la vie sociale. Mais tu risques aussi de perdre des points lorsque tu participes à des affaires criminelles. »
Ludique
GetH2O a été inventé simultanément par Nairobits, une équipe de jeunes designers kényans et leurs mentors de l’ONG néerlandaise Butterfly Works.
Apres avoir réalisé une étude approfondie sur les problématiques au niveau des bidonvilles, ils ont traduit les conditions de vie dans ce jeu pour mobile. Comme, par exemple, la carence d’eau potable et la pollution de la rivière qui traverse la ville. Il y a deux dangers auxquels il faut faire face: les gangs et les promoteurs immobiliers.
Le nom anglophone GetH2O est à double sens : traduit littéralement, cela veux dire organiser de l’eau. Mais phonétiquement, ça se lit « ghetto ». Ce jeu de mots caractérise l’ambiguïté qui règne dans les bidonvilles du Kenya. GetH2O rapproche les jeunes par la sensibilisation et permet de créer des forums de discussion et d’échanges sur ces thématiques.
“En général”, dit Tobias Ouma, “les gens voient ce qui se passe autour d’eux, mais ils se taisent. Ils n’aiment pas parler de leurs émotions et sentiments. C’était le cas lors des irrégularités après les élections présidentielles en 2007. Par contre, le jeu GetH2O apporte un changement parmi les jeunes participants du jeu: ils sont plus conscients de leur situation quotidienne. Grâce à ce jeu, nous organisons des séances en groupe pour ouvrir le dialogue parmi les jeunes habitants du bidonville.”
Coûts et obstacles
GetH2O cible surtout les adolescents entre 11 et 20 ans qui possèdent déjà un téléphone portable avec un accès à l’Internet. Le téléchargement de l’application est relativement rapide. Avec sa taille de 60 kilobits (kb), la transmission du logiciel ne prend pas plus de temps que celle d’un courrier électronique.
“Le jeu en soi est gratuit. Le coût de la communication revient à moins d’un dollar par semaine”, explique Tobias Ouma. “Un des désavantages de ce jeu est qu’il faut lire le manuel pour connaître les règles du jeu.” L’autre obstacle : GetH2O est seulement accessible avec d’anciens modèles de téléphones mobiles. “En ce moment, Butterfly Works développe une application du jeu pour smartphones”, rassure Tobias Ouma.
Mais le succès de GetH2O va déjà maintenant au-delà des frontières du Kenya : dans 20 pays, le jeu à été téléchargé plus de 40.000 fois.
4 Commentaires
First
En Octobre, 2011 (16:19 PM)Survivire
En Octobre, 2011 (16:21 PM)Milo
En Octobre, 2011 (20:49 PM)Janus
En Novembre, 2011 (06:07 AM)A quand des portables qui distribuent de la nourriture gratuitement ?
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