Nokia et Alcatel-Lucent ont annoncé mardi être en discussions avancées en vue d'une fusion des deux équipementiers de télécommunications.
"Suite à de récentes spéculations relayées par certains médias, Nokia et Alcatel-Lucent confirment être en discussions sur un possible rapprochement, qui pourrait prendre la forme d'une offre échange en actions de Nokia sur Alcatel", précisent les deux groupes dans un communiqué.
"A ce stade, il n'existe aucune certitude quant à l'issue des discussions et à la conclusion d'un quelconque accord ou transaction", ajoutent-ils, toute évolution significative des discussions sera communiqué au marché.
L'annonce de ces négociations, alors que les marchés spéculaient jusque-là sur le rachat par Nokia des seules activités mobiles d'Alcatel-Lucent, fait grimper Alcatel-Lucent de près de 14% à 4,40 euros, valorisant le groupe français à quelque 12,4 milliards d'euros.
Le titre, dont le volume d'échange représente déjà 1,3 sa moyenne quotidienne sur 90 jours, touche ainsi son plus haut niveau depuis juin 2008.
De son côté, le titre Nokia cédait 6,3% à la Bourse d'Helsinki, ramenant la capitalisation du finlandais à 27 milliards d'euros environ.
"Le scénario d'une fusion n'était pas le scénario le plus probable, d'où la réaction ce matin avec +15% sur Alcatel. Reste à voir les éventuelles réactions des politiques", observe Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
Ion-Marc Valahu, gérant chez Clairinvest se dit sceptique sur la pertinence de ce projet de fusion.
"Ce sont les deux acteurs les plus faibles de l'industrie. Ils peuvent réduire les coûts, mais additionner un acteur faible avec un autre acteur faible, ça ne se traduit pas nécessairement par la création d'un acteur plus fort", souligne-t-il, ajoutant également que le gouvernement pourrait s'opposer à une telle fusion si elle se traduisait par des réductions d'emplois massives en France.
Acculé à gager ses brevets pour pouvoir obtenir un prêt de ses banques fin 2012, Alcatel-Lucent a depuis opéré un spectaculaire redressement sous la houlette de Michel Combes, son directeur général depuis avril 2013.
Le groupe français a toutefois encore accusé une perte de 118 millions d'euros l'an dernier pour un chiffre d'affaires de 13,2 milliards, tandis que Nokia engrangeait un bénéfice net de 1,2 milliard sur un chiffre d'affaires de 12,7 milliards.
Le ministère français de l'Economie n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
(Sven Nordenstam, Véronique Tison, Jean-Michel Bélot, avec la contribution d'Alexandre Boksenbaum-Granier et Sudip Kar-Gupta, édité par Marc Angrand)
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En Avril, 2015 (16:56 PM)Participer à la Discussion