Alors que le nombre de patients atteints de coronavirus ne cesse d'augmenter dans le monde, les essais d'une équipe de recherche marseillaise sont jugés prometteurs.
Le professeur Raoult, de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, assure que son utilisation est spectaculaire: le coronavirus a disparu en six jours des trois quarts des patients. Jugés suffisamment concluants par le gouvernement, ces tests ont été intégrés au programme d'études européen Discovery qui commence ce dimanche.
"C'est un médicament qu'on utilise depuis très longtemps contre les bactéries intracellulaires, qui se multiplient dans les cellules comme les virus", explique le docteur Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranée Infection à Marseille, qui a mené cette première étude. "On avait écrit avec mon collaborateur Jean-Marc Rollin que la chloroquine était probablement un médicament d'avenir pour les infections virales il y a dix ans de cela."
Un médicament encore à l'essai
Mais ce traitement ne fait pas encore l'unanimité. D'abord, le médicament présente des effets secondaires importants.
"La chloroquine ça a des effets digestifs et cardiaques", explique Christophe Rapp, infectiologue et président de la Société française de médecine des voyages. "C'est une drogue qui peut jouer sur des troubles du rythme cardiaque et ça pourrait poser problème chez un malade en réanimation qui a déjà des drogues un petit peu complexes."
Certains médicaments sont toutefois utilisés malgré leurs effets secondaires, si aucun autre traitement n'est disponible. Seulement, l'efficacité réelle de la molécule est mise en doute par certains médecins.
"L'essai clinique dont on parle suscite effectivement un espoir, mais qui n'est pas très concluant puisque le bénéfice n'a pas été réellement quantifié", met en garde Frédéric Adnet, chef des urgences de l'hôpital Avicenne de Bobigny et directeur médical Samu 93.
Si son effet était prouvé, la chloroquine aurait tout de même un avantage indéniable: son coût de production. "La chloroquine, ça ne coûte pas cher", affirme Christian Perronne, chef du service infectiologie à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches. "On peut en produire beaucoup. Il faut y aller, il ne faut pas attendre d'avoir la confirmation dans plusieurs semaines", conclut-il.
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